Logàn râlait. Comme toujours, oui, mais aujourd’hui bien plus que d’habitude. C’était plus fort que lui : il détestait le shopping, et tout ce qui s’en rapprochait. Alors, quand Emmealyn lui avait proposé de venir faire les courses avec elle, afin de préparer un dîner de famille, il avait refusé sans aucune hésitation. Il avait même prétexté une allergie aux supermarchés, afin de se sortir de là. Mais ça n’avait pas marché, puisque sa femme l’avait en retour menacé de lui priver son corps. C’était aussi simple que ça… Voilà pourquoi il était là, dans les rayons, suivant tant bien que mal sa blondie, tout en bousculant des enfants sur son passage. « Mais dépêche-toi… y’a Dragonball qui passe à la tv dans un quart d’heure. Il faut qu’on soit rentrés. » Comme il fallait s’y attendre, Emmy ne fit que prendre son temps, avançant lentement, apprenant les compositions des différents paquets de biscuits… Logàn leva les yeux au ciel, en soupirant : « Ma tante Jeannette est un vrai bolide à côté de toi. Et pourtant, elle a un déambulateur. » La jeune femme s’arrêta alors subitement, et, Logàn lui rentra dedans, évidemment. Il eut un sourire : voilà quelque chose qui lui plaisait, être contre sa femme, pouvoir la toucher… Elle se retourna vers lui, l’air sévère, et le sourire de Logàn ne fit que s’élargir, tandis que son regard distrait plongeait dans ce décolleté. C’était à peine s’il l’écoutait… « T’inquiètes pas, ma grosse. On aura qu’à prendre MacDo et le problème sera réglé. Ce sera un dîner varié, équilibré et sain. Gastronomique en plus. » Ses sourcils se haussèrent alors, tandis qu’il se penchait vers le caddie, pour prendre cet étrange paquet de biscuits : « Eh, c’est quoi ces conneries ? Où sont mes granolas ? Redépose ça tout de suite, tes Bacochi là. » Emmealyn soupira tout en lui arrachant le paquet des mains afin de le redéposer dans le caddie. Puis, elle reprit la marche, et, Logàn la suivit, toujours en râlant, pour changer. A nouveau, il fut distrait par le popotin d’Emmy, juste sous ses yeux, jusqu’à ce qu’elle le tire de ses pensées –peu catholiques- afin de proposer une sorte de trêve temporaire. Logàn porta une main à son menton, faisant mine de réfléchir sérieusement à la question. Sauf que sérieux et Logàn Grey, ça ne passait clairement pas ensemble… « OK. On ne s’arrache plus les yeux… » Il se déplaça, afin de se poster face au caddie, qui faisait barrière entre Emmealyn et lui. « On s’arrachera nos vêtements, ça me paraît être une bien meilleure idée. » Mais bien sûr ! Tout ceci sous les yeux de Monsieur Fields, bien évidemment ! L’inconscient… Il détacha son regard de la jeune femme, afin d’observer les différents légumes, puis il grimaça finalement : « On n’est pas des lapins Emmy. Moi je veux de la viande ! » En un an passé à ses côtés, la jeune femme devait bien se douter que son époux était un grand adorateur de la viande rouge… Ce choix ne devrait donc pas la surprendre. « Et pourquoi pas une bouteille de Jack Daniel’s. Comme ça, ton père me fera moins flipper s’il est saoul. » La typique relation beau-père et gendre… Y’a pas à dire, ce dîner allait promettre.

Logàn pouvait donc faire une croix sur ses épisodes de Dragonball… Plus il râlait, plus Emmealyn avançait lentement. Elle le faisait bien exprès, juste histoire de l’enquiquiner un bon coup. Le jeune homme la compara alors à sa bonne vieille tante, dans l’espoir de la dissuader de jouer la carte de la lenteur. Un sourire étira ses lèvres alors qu’il constatait qu’il avait eu raison : la voilà partie, parmi les rayons, avançant à grands pas. Elle boudait, et comme pour se faire pardonner, Logàn la rattrapa, enfonça doucement son doigt dans la peau de son ventre pour attirer son attention et il souffla : « Boude pas, ma grosse. » Ca sonnait presque comme une réconciliation… Mais le regard de Logàn tomba alors sur les biscuits qu’Emmy avait choisis et un léger grognement se fit entendre de sa part. De toutes les marques de biscuits existantes, elle avait choisi celle qui attirait le moins, et la plus inconnue. « C’est italien ? Dans ce cas, ça peut rester dans le caddie. Même si l’emballage est bien moche. Mais bon, qui sait, c’est peut-être comme toi : pas très jolie de l’extérieur, mais délicieuse à l’intérieur… » Oui, tout allait bien, Logàn comparait son épouse à un biscuit ! Et quel compliment… elle avait intérêt à en jubiler. D’ailleurs, comme pour marquer ses propos, il se rapprocha d’elle afin de plaquer un bref baiser sur ses lèvres. Pour se faire pardonner de la critique portée à son physique. Et ce simple geste eut le don de réveiller plusieurs envies chez Logàn… Il ne tarda pas à les exprimer, après avoir mis un peu de distance entre eux. Mais en se rappelant une chose, il ne put s’empêcher de protester : « Non, t’es en train de me faire du chantage et tu ne tiendras même pas parole ! Arrivés à la maison, tu vas passer ta journée à tout préparer, le soir ils arriveront et ensuite… on ne pourra plus rien faire. Durant tout le weekend. » Frustré, Logàn boudait alors qu’il dictait exactement le déroulement de la journée. Tout se passerait ainsi, il n’avait pas tort, et Emmealyn le savait. Pour autant, elle ne perdit pas la face, recommençant ses courses en choisissant le légume le moins appétissant du monde, alias la courgette. « T’es sérieuse ? Des carottes et des courgettes ? Et pourquoi pas l’herbe du jardin aussi, pour compléter ce repas ! Prends des pommes de terre. Je t’aiderai à faire un gratin dauphinois. J’ai vu une recette sur Marmiton l’autre jour. » Bah oui, lorsque le jeune homme se trouvait sur le ‘trône’ dans les toilettes, il tuait le temps en parcourant cette application… Sans jamais mettre ensuite en pratique ce qu’il apprenait dans cette bible des recettes, évidemment ! « Pour le dessert, fais un gâteau. Oh non mieux, fais plutôt des choux à la crème. Ah nan, des profiteroles même, je préfère ça ! » Il était peut-être temps que Logàn comprenne que ce dîner devrait plaire aux parents en premier lieu. Et que quelque chose de plus raffiné conviendrait mieux à la situation… Emmy lui dicta alors les règles, selon elle, afin qu’il ne s’attire pas les foudres de son père. Choqué et presqu’indigné, Logàn haussa les sourcils, tout en plongeant son regard dans le sien : « Je ne fais jamais mon gros bébé ! Et je ne suis pas macho. Qu’est-ce que tu raconte ? » En soupirant, Logàn se vexa et il se mit alors à légèrement bouder. Emmealyn venait de le remettre à sa place en quelques paroles plutôt sèches et il n’aimait pas tellement ça… « OK, j’y vais. » soupira-t-il, tout en tournant les talons pour rassembler quelques ingrédients, c'est-à-dire, lait, crème, fromage… En bon adepte des plats lourds !

Des idées pour le repas ? Ce n’était vraiment pas simple. Son père était anglais, sa mère une italienne pure souche et pourtant, ils avaient vécu en France… Quant aux parents d’Emmy, ils étaient américains. Il aurait fallu faire un mélange de toutes ces origines afin de séduire chacun. Si ça ne tenait qu’à Logàn, une soirée bière pizza aurait parfaitement convenue. Mais visiblement, Emmealyn souhaitait marquer le coup, perfectionniste sur les bords, elle voulait leur offrir un vrai repas gastronomique. Une fois que la jeune femme avait une idée en tête, il était dur de l’en dissuader. Tout aussi têtu, Logàn aurait très bien pu protester, mais il avait réalisé que ce serait une perte de temps précieux. Tandis qu’il réfléchissait au plat principal de rêve, Emmealyn le fit redescendre sur Terre, mains posées sur son visage. Comme d’habitude, il ne l’avait pas écoutée, cependant, ses dernières paroles ne lui échappèrent pas. Ca sonnait presque comme un défi aux oreilles de Logàn, grand gamin joueur. Alors, il répliqua avec détermination : « Ah tu crois ça ? D’accord, alors à partir de maintenant, je ne te touche plus, et je ne t’embrasse plus. On verra si tu ne souffres pas. » Bon il prenait des risques, et il allait probablement s’en mordre les doigts, étant donné qu’Emmy savait se montrer indifférente et totalement détachée de lui… Mais il avait été piqué par sa réflexion. Et Logàn Grey ne refusait aucun challenge. Quel qu’il soit. Alors à partir de là, il ne se comporta plus comme il le faisait habituellement : la taquiner, l’emmerder, la câliner pour se faire pardonner. Non, il préféra se montrer calme d’apparence, absolument pas casse-bonbon, et par-dessus tout : il avait cessé de râler. Histoire de lui prouver qu’elle lui était bien indifférente… En un sens, Logàn espérait qu’Emmealyn finisse par lui demander d’arrêter ce cirque et de redevenir lui-même. Il aurait alors une preuve de son attachement pour lui : ce serait comme un aveu, comme quoi Logàn lui manque. Parce qu’il fallait quand même avouer que cette image qu’il envoyait était choquante ! Il se comportait comme… le type parfait. Un vrai robot. Il acquiesçait sans râler ni même grogner, approuvant l’idée de dessert d’Emmealyn. Et finalement, il s’exécuta lorsqu’elle l’envoya chercher des ingrédients, sans aucun soupir d’agacement et sans protester. Il était… chiant, tout simplement.

Logàn fit plusieurs allers-retours afin de lui rapporter les ingrédients nécessaires à la conception d’un fondant au chocolat. Tout ceci, dans le silence bien sûr, bien qu’il lançait de temps à autre quelques regards vers sa femme pour voir ce que cette dernière pensait de sa mascarade. Qu’elle se montre indifférente à tout ça, profitant de la docilité de l’homme qui, bien sûr, lui facilitait la tâche dans les préparatifs, aurait vexé Logàn. Boudeur, il attendait qu’elle vienne à lui pour… peu importe pour quelle raison, mais au moins pour lui prouver qu’il lui manque ! Il pouvait tenir ce défi bien longtemps encore… Alors elle avait tout intérêt à se ramener afin d’améliorer l’atmosphère entre eux. Afin de retrouver ces chamailleries avec l’homme qu’elle avait épousé. Finalement, il revint vers elle, le regard sérieux : « Tu sais faire des raviolis ? » Son ton était neutre, même pas moqueur… Il plongea ses mains dans ses poches, en attente de la réponse de la jeune femme, avant de finalement compléter : « Car on pourrait leur proposer un repas en fonction des origines. Quelque chose d’italien pour le plat principal. Le dessert fait assez français, enfin je crois… Et pour l’entrée bah… c’est toi l’américaine, donc. » Aucune insulte, aucune moquerie, ultra sérieux… Mais où était passé Logàn ?!

Logàn fut tenté de rebondir sur les propos d’Emmealyn, au sujet de la langue, pour un jeu de mot bien douteux signé Grey… Mais il se retint de justesse, se souvenant de sa résolution précédente. Il allait lui prouver qu’être docile, soumis et silencieux n’avait rien d’amusant. Elle allait le supplier de l’insulter à nouveau… Enfin, en quelque sorte. Elle approuva son idée, rien d’étonnant à cela, Logàn avait toujours une grande imagination, quand il acceptait de se montrer coopératif. Emmy lui adressa alors un sourire qui le fit fondre de l’intérieur… Mais de l’extérieur, il resta de glace face à ça, ne cillant même pas. Exactement comme ses biscuits bacochi. L’indifférence de Logàn vint finalement à bout de la patience d’Emmealyn, qui se rapprocha, dans le but de le secouer un peu. Et dans tous les sens du terme ! Logàn se laissa faire, haussant un sourcil de surprise. Il allait faillir, et lui sourire… Jusqu’à ce qu’elle le traite à nouveau de gamin. Il avait beau se foutre du regard du monde sur lui, que ce soit Emmealyn qui le traite ainsi l’atteignait beaucoup plus. « Faut savoir ce que tu veux. » répliqua Logàn d’un ton glacial, le regard noir. Il poussa un long soupir, resserrant ses doigts autour de la grille du caddie afin de se maîtriser un peu. En vain. Rien n’allait pouvoir le calmer… Faux : ses yeux rencontrèrent finalement ceux d’Emmealyn, empreints d’agacement certes, mais pas que. En effet, à travers ce dernier, il pouvait comprendre qu’elle lui demandait de redevenir lui-même. Et à ça, Logàn ne sut pas résister. Voilà pourquoi il évitait toujours de la regarder lorsqu’il boudait ! Quelle faiblesse… « Tu me saoules ! » râla-t-il finalement, avant d’ajouter avec un sourire en coin : « Tête de chèvre, va. » Bingo ! Enfin une moquerie. Il tourna les talons, afin de retourner au rayon biscuits. Il s’empara de ses Granolas, puis il fit un détour du côté des jeux vidéos où il attrapa le boîtier du tout dernier jeu sorti en date. Enfin, il retrouva Emmealyn, et il glissa ses articles dans le caddie. « Je crois qu’on peut rentrer. On a tout ce qu’il faut. » Ou pas… Ils avaient à peine avancé oui ! « Tu vas les faire au quoi tes raviolis ? » C’est vrai, la question de la garniture se posait à présent. Si elle lui demandait son avis, il aurait répondu ‘au bœuf’, sans même hésiter. Ou peut-être au fromage… Bref, n’importe quoi sauf quelque chose à base de légumes. Car à part les carottes et les pommes de terre, Logàn détestait ça. Ils avaient repris la marche ensemble, et lorsqu’ils passèrent face au rayon des desserts, il s’y engouffra avant de revenir près d’Emmealyn, un énorme pot de Ben and Jerry’s dans les mains : « Emmy-chou… » susurra-t-il d’une voix niaise. Il avait tellement l’air idiot… Il agita le pot sous ses yeux avant de l’écarter brusquement, prêt à le reposer sur son étalage « Pas pour toi… Tes fesses t'en voudront à vie. » Un vrai goujat… et personne ne le changera.

Le vieux bouc parcourut donc les rayons du supermarché qui l’intéressaient. Il s’était arrêté pour prendre plusieurs paquets de biscuits, puis un jeu vidéo qu’il ajouterait à sa collection déjà nombreuse. Maintenant qu’il tenait la boîte entre ses mains, il n’avait qu’une envie : rentrer rapidement tester ce nouveau jeu. Les préparatifs ? Le corps d’Emmy pour un moment torride… ? Au diable tout ça ! Il voulait jouer. Et il priait d’avance pour que sa femme ne vienne pas l’emmerder, en lui réclamant de l’aide ou en lui ordonnant de mettre un peu d’ordre dans la maison. Oui, Logàn était un sacré rêveur… Il redescendit un peu sur Terre lorsqu’Emmealyn lui fit un commentaire, tenant la boîte du jeu entre ses mains fines –une sacrée belle image-, un sourcil joliment levé. « C’est même vital je dirais. » répondit simplement Logàn, en récupérant la boîte pour la laisser tomber dans le chariot. « Et n’y touche plus. Tu risques de dégrader ou d’abîmer mon jeu avec tes gènes féminins et ton double chromosome X. » Il lui jeta un petit regard, comme si elle pouvait avoir la peste ou autre maladie contagieuse de ce genre, avant de finalement observer le contenu de leur caddie. Il se remplissait peu à peu, et Logàn y rajouta comme promis, une bouteille de Jack Daniel’s, ainsi que des bonbons et quelques boîtes de préservatifs. Lorsqu’il releva la tête, Emmy le fixait, avec cet air mi-amusée mi-blasée totalement craquant. « C’est des phosphorescentes… On pourra jouer à Star Wars. » se justifia-t-il, un sourire en coin aux lèvres, avant que la jeune femme ne lui fasse une remarque sur le choix de ce produit. Ils se dirigèrent alors vers les caisses, mais lorsqu’ils passèrent près du rayon surgelés, Logàn se sentit obligé de taquiner sa femme une énième fois. Il attrapa un pot de glace, le préféré d’Emmealyn, et il la nargua alors, de plus belle. Comme prévu, les petits nerfs fragiles de blondie cédèrent, et elle s’emporta légèrement. Amusé, Logàn glissa quelques pots de glace dans le caddie, puis il se rapprocha d’elle, un air charmeur peint sur le visage : « Elles sont gentilles tes fesses. Ca fait un bout de temps que j’ai pas eu de leurs nouvelles… » Ils étaient si proches, leurs corps pratiquement collés l’un contre l’autre, Logàn fut même forcé de pencher la tête afin de croiser le regard d’Emmealyn, et à l’inverse, cette dernière devait un peu lever le visage vers lui. « Tu leur passeras mon bonjour. » souffla-t-il au creux de son oreille, ses lèvres frôlant son lobe. Il adorait jouer la carte des attouchements en public : ça avait non seulement le don de la destabiliser, mais mieux encore, elle se sentait obligée d’entrer dans son jeu, comme défiée par son époux. Et elle avait du répondant cette femme, il fallait l’avouer. Alors qu’il glissait sa main dans la sienne, il put sentir quelques regards sur eux, ce qui ne manqua pas de lui rappeler leur soirée de Saint-Valentin. Ils avaient joué les tourtereaux en manque afin de choquer les rabats-joies qui les entouraient. « Non, en fait, je vais leur dire bonjour moi-même. » Ses doigts libérèrent sa main, qui se posa sur le dos de la jeune femme. Doucement, elle glissa le long de sa colonne vertébrale jusqu’à se poser sur ses fesses, ce qui étira un sourire sur les lèvres de Logàn. Un sourire presqu’amoureux… je dis bien presque. Leurs visages se rapprochèrent instinctivement et leurs lèvres se frôlèrent… mais brusquement, Logàn se détacha, se souvenant de sa résolution précédente. « Ah non… pas de bisous pas de câlins, c’est vrai. » Ca avait beau être horriblement frustrant pour lui, il espérait que la jolie Emmealyn ressente la même chose.

Oh, oh. Problème. La remarque d’Emmealyn ne passa pas crème du tout, au contraire. Elle ne fit qu’envenimer les choses alors qu’ils se réconciliaient à peine de leur précédente petite querelle. Elle savait comme Logàn était un type jaloux et possessif. Et ce dernier lui en voulait de volontairement toucher ce point sensible qu’est la jalousie. Pire encore, elle appuyait dessus, tout en lui adressant un sourire coquin, qui, pour le coup, ne lui fit ni chaud ni froid. Lorsque ses doigts fins entrèrent en contact avec les siens, le jeune homme s’écarta rapidement, tout en lui jetant un regard méprisant. Eh oui… il fallait s’en douter, elle l’avait vexé à nouveau. Mais cette fois-ci, il ne plaisantait pas. Il lui en voulait réellement. Ca lui avait pris aux tripes. C’était ça, d’être trop attaché à une personne. Emmealyn, sans le savoir, avait un certain contrôle sur lui. Elle pouvait aussi bien le rendre heureux que malheureux, et ça, le jeune homme s’en rendait compte petit à petit. Et il n’aimait pas ça du tout. Le fait qu’il soit le seul des deux à éprouver des choses pareilles ne l’aidait pas à accepter cette nouveauté. Intrigué d’ailleurs, il voulut vérifier ce qu’il en était du côté d’Emmealyn. Il commença donc par les attouchements. S’il pouvait être gamin et chiant à longueur de journée, lorsqu’il entrait dans le rôle du charmeur tout chaud tout câlin, Logàn était tout autre. Et au lit, c’était la même chose… c’était d’ailleurs le seul moment où il se permettait d’avouer à Emmy à quel point elle est belle. Il soulignait la plupart de ses nombreuses qualités, puis, une fois l’euphorie du moment passée, il agissait comme si de rien était, l’insultant et se moquant d’elle à nouveau, comme depuis toujours. Leurs lèvres se frôlèrent, ce qui le ramena au moment présent. Et subitement, il s’écarta, installant une certaine distance entre eux. Et à la protestation de la jeune femme, Logàn vrilla un regard blessé dans le sien et il répondit d’un ton lourd de reproches : « Bah quoi ? Tu trouveras bien quelqu’un pour t’occuper. » Et sans rien dire de plus, il poussa le caddie, jusqu’aux caisses. Il mit les différents articles sur le tapis, déposant son jeu avec précaution et admiration. La caissière lui adressa un sourire. Il jeta un coup d’œil discret à Emmealyn. C’était le moment de voir si elle aussi était sujette ou non à de la jalousie. Il esquissa alors un sourire charmeur à l’attention de la jolie brune, suivi d’un ‘bonjour’ énoncé d’une voix grave et posée. Il espérait que ce soit suffisant pour qu’Emmealyn réagisse. Il y’avait de quoi : Logàn ne lui avait pas adressé un regard depuis le rayon surgelés. Or, d’habitude, il passait le plus clair de son temps à la matter, et ce peu importe le moment et la situation. Emmealyn le savait très bien d’ailleurs, étant donné qu’elle usait de ses charmes pour rendre Logàn encore plus accro. Elle était au goût du jeune homme et elle le savait pertinemment. Mais cette fois, elle n’avait eu droit à rien : pas un sourire, pas un regard. Pour la première fois en un an de vie commune, il adressait son attention à une autre femme qu’Emmealyn.

Y’a pas à dire, la jalousie était bel et bien le pire défaut qui puisse exister. Pourtant, aujourd’hui, elle avait été utile à Logàn. Comme un petit coup de pouce de sa part pour lui montrer qu’Emmealyn est bien attachée à lui, malgré tout le détachement et toute l’indifférence dont elle peut faire preuve vis-à-vis de lui. Certes le comportement de Logàn avait été… sale. C’était de la pure manipulation, et en temps normal, le jeune homme n’était pas aussi calculateur. Mais les évènements récents l’avaient poussé à agir ainsi. Il avait besoin de se rassurer, et tant pis si ça pouvait faire du mal à Emmy au passage. Enfin… c’était ce qu’il pensait, jusqu’à ce qu’elle lui jette ce regard dans lequel il put lire de la tristesse à l’état pur et une grande déception. Immédiatement, il sentit comme un violent pincement au cœur. Passer une année entière aux côtés d’Emmealyn l’avait attaché à elle, malgré lui. Il avait beau dire ce qu’il voulait, à l’heure d’aujourd’hui, il ne s’imaginait pas sans elle, tout simplement. Il était trop habitué à son attitude blasée, à cette manière qu’elle a de lever les yeux au ciel, à ce sourire en coin… bref, à sa présence tout simplement. Les deux Grey se mirent mentalement d’accord pour ne plus s’adresser la parole. Ils atteignirent donc le parking souterrain dans un silence complet. Pendant qu’Emmy était trop occupée à contenir sa colère, Logàn lui, se remémorait simplement la scène, la rejouant à plusieurs reprises dans sa tête. Ca avait eu un petit côté excitant… Derrière cette femme d’apparence calme et posée se cachait en fait une jalouse agressive s’il le fallait. Un léger sourire s’empara des lèvres de Logàn, plus que satisfait, tandis qu’une envie de la câliner se faisait ressentir. Mais Emmy se tourna vivement face à lui, pour le règlement de compte. OK, elle avait évité une scène en public donc… L’autre quiche ? Logàn avait déjà oublié à quoi ressemblait cette femme. Il lui laissa le temps de vider son sac, sans rien dire, ce n’était pas le moment de toute façon… Mais fidèle à lui-même, imprévisible, il s’adossa à leur voiture, puis il souffla, l’air calme : « Tu sais… tu me filerais presque la trique, quand t’es énervée et que tu m’engueules comme ça. » Son regard sérieux prouvait bien qu’il était loin de plaisanter. Il le pensait sincèrement, elle était juste canon, à s’emporter ainsi après lui. Il se redressa finalement, plongea ses mains dans ses poches, et pencha la tête afin que leurs regards se croisent de nouveau : « T’es sûre ? Tu veux que j’y retourne ? » demanda-t-il, sur un air de défi. Ce n’était clairement pas le moment de la provoquer… Mais après un léger silence, le temps pour elle d’imprimer ces mots, Logàn rajouta : « Moi je ne suis pas contre. » Il glissa les clés de la voiture dans ses poches, lui prouvant une fois de plus qu’il ne bluffait pas. Il était réellement prêt à y retourner. Mais… « Mais avec toi. Viens, on va boire un milkshake, on a le temps. » Il tendit une main vers elle, puis il porta l'autre à sa nuque, qu’il frotta légèrement, tic démonstratif de sa gêne ou de son embarras. « Ou… si t’as envie de faire les boutiques… » murmura-t-il tout en détournant le regard vers le coffre de la voiture, dans lequel se trouvait leurs courses, dont son jeu vidéo qui lui faisait tant envie… Tant pis, ça attendrait. Pour le moment, il cherchait à se faire pardonner. Même si cela signifiait qu’il devrait faire une ou deux heures de shopping de plus…

Ca y’est, la gifle allait arriver. Logàn sentit qu’Emmealyn n’allait pas tarder à lui en coller une, à s’approcher ainsi de lui, menaçante à souhait. Il l’avait bien mérité disons, c’est pourquoi, il ne bougea pas d’un pouce, restant bien droit, sans jamais lâcher sa femme du regard. Il ne put s’empêcher de remarquer à nouveau la beauté de la jolie blonde, aussi furax soit-elle. Ca pouvait paraître maso, mais Logàn était comme ça, et de toute façon, quelles que soient les circonstances, Emmy avait toujours été très belle. Seulement, Grey avait le don pour remarquer ça dans des moments… tendus et inadaptés. Rapidement, leurs lèvres se retrouvèrent scellées, et ils partagèrent alors un baiser fougueux dans lequel se déversaient frustration et colère. Que ce soit du côté d’Emmealyn, comme du côté de Logàn… Ce fut un échange très intense, mais malheureusement bien trop court au goût du jeune homme. Un ricanement s’échappa de sa gorge lorsque son épouse l’envoya rejoindre la caissière. Mais au lieu de faire une nouvelle réflexion ou une remarque moqueuse, la pilule n’étant pas encore totalement passée, Logàn lui proposa un milkshake. Ou du shopping. Autant en profiter, maintenant qu’ils étaient au centre commercial… Il sacrifiait son moment jeu vidéo pour elle, histoire de se faire pardonner. Hors de question de recevoir leurs parents dans une ambiance tendue et puant la jalousie. « Allez, Emmy. » souffla-t-il doucement, comme pour la convaincre. Elle finit par déposer sa petite main fine dans la sienne, et Logàn referma ses doigts autour de cette dernière, tout en l’attirant contre lui. Un bras possessif ceintura la taille de blondie, et un petit sourire se dessina sur ses lèvres à l’entente de ses propos : « Qu’est ce qui n’est pas malin ? Faire les boutiques ? Ouaip, on est d’accord. » Celle-là, c’était bien pour détendre l’atmosphère, qui commençait à redevenir peu à peu agréable. « Non je fais l’idiot comme d’habitude… C’était pas très malin non plus de ta part, Emmealyn. » Il fit allusion à sa précédente réplique, visant à le rendre jaloux. Ca avait marché, même si ses intentions avaient été autres que les siennes… Il avait par ailleurs employé son prénom au lieu de son petit surnom ‘Emmy’, ce qui pouvait marquer son sérieux, face à cette situation. « Pardon. » lança-t-il simplement tout en plaquant une bise sur sa joue. Il défit son étreinte afin qu’ils puissent retourner à l’étage des boutiques. Mais arrivés là bas, Logàn commença à regretter. Ce n’était clairement pas son domaine… Alors, il se contenta de suivre Emmy à travers les différents magasins, évitant de trop râler. Ils renouaient calmement et lentement, mais sûrement. En soit, ça n’avait rien de difficile ou de désagréable : ils avaient toujours été très complices. Logàn abandonna sa femme un moment, le temps pour lui de ramener deux gobelets de milkshake. « Désolé, j’ai pas pu m’empêcher d’en boire un peu pour goûter. Nan, en fait, je ne suis pas désolé. Il est vraiment bon. » se confessa-t-il, le regard allumé d’une étincelle de gourmandise. Il jeta un coup d’œil à la montre de son poignet, constata qu’ils disposaient de suffisamment de temps. Du coup, il demanda : « Alors femme, où veux-tu aller ? » Elle avait l’embarras du choix dans cet univers, paradis sur Terre pour les femmes et les fashion victim.

« D’accord, j’avoue. Mais c’était juste pour que tu sois, pour une fois, à ma place. » se justifia Logàn, bien conscient que peu importe ses excuses, un tel comportement n’était pas tellement pardonnable. Si les rôles avaient été changés, il lui en aurait voulu à mort, rancunier à souhait. Heureusement pour lui, Emmealyn se montra conciliante, faisant l’impasse sur cette erreur afin de retrouver cette bonne vieille complicité qui l’attachait à lui. Et pour cela, rien de mieux que quelques heures de plus dans ce centre commercial. Il valait mieux qu’ils se détendent, surtout Emmealyn, avant de commencer les préparatifs de ce weekend qui s’annonçait prometteur. Alors, pour une fois, au lieu d’écouter son plaisir à lui, qui lui disait de rentrer profiter de son jeu vidéo, Logàn emmena sa femme jusqu’à la galerie marchande, sans lâcher sa main. Il fallait l’avouer, c’était également une tentative de sa part pour lui dire pardon une nouvelle fois. Et ça semblait fonctionner : il n’y avait qu’à voir son sourire éclatant, ses pupilles vertes brillantes et sa démarche enjouée, pour réaliser à quel point Emmealyn pouvait adorer le shopping. Contrairement à Logàn, qui râlait toujours un peu tout en traînant des pieds. N’empêche que voir sa femme aussi heureuse et détendue lui fit un grand bien. De par sa manière d’être, elle le séduisait et le charmait en permanence. Cette femme était un véritable petit rayon de soleil, et ce n’était pas qu’à cause de ses cheveux blonds… Bon il fallait aussi admettre qu’elle pouvait, à l’inverse, devenir un gros nuage noir, rabat-joie et enquiquineuse à souhait. Mais peu importe la météo, Logàn ne pouvait pas se passer d’Emmealyn. Brusquement, il s’arrêta face à ce fameux magasin, Victoria’s Secret. Cet environnement sentait beaucoup trop la femme pour que Logàn y pose ne serait-ce qu’un orteil… Alors, il s’éclipsa, après avoir relâché doucement la main de son épouse, pour leur rapporter des milkshakes. Il s’adossa contre un mur, et Emmy ne tarda pas à le rejoindre, appuyant doucement son dos contre son torse à lui. Elle lui vola son gobelet, ce qui ne manqua pas d’indigner Logàn : « Wow, rends-moi ça, gros. Il est sacré, et tu risques de le dépurifier ! Fille de Satan. » Il exagérait à peine… Bref, sa boisson récupérée, il ne tarda pas à l’ingurgiter, en quelques grandes gorgées. Il n’avait pas réalisé, jusqu’à maintenant, qu’il avait eu si faim et si soif. Il patienta, le temps pour Emmealyn de terminer son milkshake, puis il alla jeter les deux gobelets dans la poubelle la plus proche. Lorsqu’il revint aux côtés de sa femme, cette dernière lui adressait ce regard qui avait le don de le mettre dans tous ses états. L’oreille tendue, il écouta ce qu’elle avait à lui dire, tout en jetant un coup d’œil au magasin. La proposition était plus qu’alléchante… Et ce n’était pas Logàn Grey qui allait décliner une invitation pareille ! Par ailleurs, sa remarque au sujet des soutifs phosphorescents lui arracha un large sourire. Plus que tout, il adorait lorsqu’Emmealyn le rejoignait dans ses délires, aussi loufoques soient-ils. « Viens là Chewbacca, on va te trouver l’ensemble le plus sexy de tout Tatooine. » Une fois dans le magasin, Logàn ne savait plus où donner de la tête. Après avoir parcouru la moitié seulement de la boutique, il retrouva sa femme, un air ahuri peint sur la tronche : « Sérieux, comment vous faites pour vous décider ? Y’en a tellement ! » Une tournée plus tard et Logàn revint aux côtés d’Emmealyn. Son choix s’était finalement porté pour un ensemble rouge à dentelle… Rien de bien extravagant donc. « Tu vas me faire le coup du ‘viens me l’attacher’ dans la cabine d’essayage aussi ? »

Un sourcil levé, interrogateur, Logàn se retourna face à sa femme, qui lui avait agrippé le bras et qui le tirait à elle. Il la questionnait silencieusement, et sans rien dire, Emmealyn posa ses doigts frais contre sa joue. OK, rien d’alarmant donc, elle souhaitait juste le toucher un peu… Sa mâchoire carrée avait le don d’attirer plus d’une, et Emmy ne faisait pas exception à la règle. Cependant, Logàn s’était trompé : ça n’avait rien d’une caresse ou d’une pulsion de tendresse… non, voilà qu’elle lui pinçait les joues ! Grimaçant de plus belle, il attrapa les poignets fins de la jolie blonde, afin qu’elle le relâche, puis une fois fait, il se massa les joues en grommelant : « J’ai raison quand je te compare à tante Jeannette… La même sale habitude de pincer les joues. » Et comme si ça ne suffisait pas, il se positionna en tant que petite victime, tandis qu’il passait la porte du magasin Victoria’s Secret : « Ma pauvre petite âme pure t’en voudra à vie, tu sais. » Bien sûr… crédibilité totale, d’énoncer ces propos en entrant dans une telle boutique ! Où qu’il tourne la tête, Logàn avait de quoi se rincer les yeux. Enfin, sauf du côté de cette vieille femme abîmée par le temps, qui se trouvait à quelques rayons de lui… Il avait fini par se perdre, lorsqu’une main attrapa la sienne. Emmealyn. Une nouvelle fois, il ancra sa main dans la sienne. Au moins, il montrait qu’il accompagnait simplement son épouse… Car il avait eu droit à quelques regards lourds en sous-entendus depuis son arrivée ici. « Comme si j’avais une tête à jouer les drag queen. » grommela Logàn à voix basse. Emmy haussa un sourcil en se tournant à demi vers lui, se demandant probablement ce qui lui prenait de marmonner comme ça. Il chassa le sujet d’un petit geste de la main et de la tête. « Tu penses que je pourrais rencontrer Miranda Kerr ici ? » Le regard noir que lui adressa Emmealyn l’empêcha de faire tout autre commentaire… Excepté cette petite réfléxion de fayot, complètement lèche-botte : « Bof de toute façon, tu es bien plus jolie qu’elle. Sa tête a la forme d’un ballon. » OK il mentait un peu… Mais ça, sa femme n’était pas forcément obligée de l’apprendre. Emmealyn lui montra alors un ensemble rouge. Sa couleur préférée. Si elle lui avait laissé le choix, Logàn aurait probablement jeté son dévolu sur celui-ci. Très honnêtement, il ne voyait pas vraiment les différences entre les modèles, si ce n’était la couleur qui changeait. Mais bon, ça, c’était un truc de femme qu’il n’allait jamais comprendre, probablement. En signe d’acquiescement, Logàn fit un grand oui de la tête, tout en lui demandant si elle l’inviterait ou non dans sa cabine d’essayage. Depuis qu’elle lui avait proposé cette idée, Emmealyn avait conservé ce regard, charmeur et joueur à la fois. Un véritable appel à la luxure… Mais le pire, c’était cet air innocent qu’elle affichait là… « Non, non ! » répondit Logàn, un peu trop précipité, paniqué à l’idée qu’elle puisse changer d’avis et le planter là, tout seul. « Je viens avec toi gros. Je veux dire, tu pourrais te casser un ongle ou attraper le cancer du doigt si tu le fais toute seule, alors bon… » Il lui laissa le soin de prendre les devants, et de le guider jusqu’aux cabines d’essayages. Emmealyn entra la première, puis Logàn ne tarda pas à la rejoindre, après avoir bien vérifié que personne ne les observait… L’espace étant bien trop étroit pour deux personnes, ils se retrouvèrent rapidement l’un contre l’autre. « C’est uniquement pour te rendre service, tu sais. » prétendit-il, d’un air qui traduisait à la fois sa satisfaction et son impatience.

Qu’Emmealyn se rassure immédiatement : Logàn n’avait aucune intention de se maquiller, de se travestir ou autre délire du genre. « Merci de confirmer que je n’ai pas une tête de drag queen. » soupira-t-il, ironique, tandis qu’il prenait sa femme au dépourvu en tournant la tête. Ainsi, ce fut ses lèvres que la bouche d’Emmy rencontra, au lieu de sa joue. Il se contenta d’afficher un sourire qui aurait pu se traduire comme un ‘je t’ai eu’, avant de finalement se laisser guider à travers le magasin. Quelques minutes plus tard, ils étaient serrés dans une cabine d’essayage, au plus grand plaisir de Logàn. Décidément, elle allait lui faire adorer le shopping… ! Là, à l’abri des regards, il pouvait faire tout ce qui lui plaît… Comme par exemple embrasser l’épaule d’Emmy ou mordiller son cou, dans un geste taquin et joueur. Elle le repoussa gentiment, et Logàn dut se faire violence pour rester sage quelques secondes. Elle se déshabilla alors, laissant apparaître sous le regard bleu allumé son corps parfait. Enfin… un corps parfait encore trop recouvert de couches inutiles de vêtements ! « Tu es… » Logàn chercha, mais ne trouva pas ses mots. C’était loin d’être la première fois qu’il se trouvait face à une Emmealyn en petite tenue. Pour autant, il ressentait chaque fois la même et unique sensation, assez indescriptible toutefois : une envie grandissante qui traversait son corps entier et une excitation qui se développait peu à peu. Le genre de choses qui ne se contrôlent pas. Et si ça continuait, il allait finir par ne plus répondre de lui-même… Consciente qu’il ne trouverait rien à dire, Emmy se tourna, lui présentant son dos. Bien qu’il soit lui-même très impatient, Logàn choisit de jouer la carte de la lenteur. Il allait l’agacer et la tenter à la fois. Elle allait lui en vouloir, mais le vouloir également. « Je suis trop galant pour refuser. » glissa-t-il au creux de son oreille. Sans plus attendre, il plongea ses mains dans les cheveux blonds, afin de les ramener sur une seule épaule, libérant l’accès à son dos. Ses mains se déposèrent lentement sur chacune de ses omoplates, sous les bretelles, et Logàn y exerça une légère pression, comme un massage. La proximité avec Emmealyn accentuait sans aucune difficulté son désir pour elle, et si ça ne tenait qu’à lui, il aurait déjà fait sauter tous ces sous-vêtements futiles afin de prendre possession de son corps. Mais non. Le goût du jeu était bien trop tentant. Et ça ressemblait bien plus au couple Grey…  Même dans un tel moment, il souhaitait taquiner Emmy. Mais qu’elle ne se plaigne pas, il s’agissait là d’une torture douce et plutôt agréable… Bientôt, Logàn déposa ses lèvres dans sa nuque, traçant une chaîne de baisers qui partait du haut de son dos, jusqu’à son cou, en passant par sa mâchoire toute fine. Avec une lenteur exagérée, ses mains poursuivirent la descente le long de sa colonne vertébrale, jusqu’à ce qu’elles heurtent la barrière de tissu. Un léger râle de frustration s’échappa des lèvres de Logàn, et rapidement, ses doigts décrochèrent l’agrafe du soutien-gorge, d’un seul coup plutôt expert. « Voilà. » murmura-t-il simplement, tout en faisant glisser les bretelles le long de ses bras. A elle de s’en débarrasser maintenant. Logàn se pencha pour récupérer le soutif de l’ensemble choisi par Emmy. Il se détacha d’elle, et il tendit la main face à son visage, lui présentant ce nouveau sous-vêtement qui allait probablement connaître le même sort que le précédent…

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Logàn se délectait de sentir la peau frémissante au passage de ses doigts. Chaque homme se sent toujours fier de savoir qu’il peut faire un tel effet à une femme. Logàn n’échappait pas à la règle : quelque part, s’il jouait à ce point avec les nerfs d’Emmealyn, c’était aussi pour se satisfaire lui. La voir se languir de ses caresses et de ses baisers était à la fois une victoire pour lui mais aussi un spectacle qui était loin de le laisser indifférent, au contraire même. Sadique ! La poitrine d’Emmy fut donc libérée. Logàn se recula, à contre cœur, afin de lui laisser un peu d’espace pour se revêtir. C’était assez inutile, compte tenu du fait qu’il se chargerait de la déshabiller une fois de plus… mais bon, ça faisait partie du jeu. Bon joueur donc, Logàn calma ses pulsions tant bien que mal, pour se tenir sage. En vain, bien sûr. A peine Emmy se retourna que Logàn se sentit immédiatement attiré vers elle. Elle avait fait le bon choix, non seulement la couleur lui allait bien, mais le soutif mettait particulièrement sa poitrine en valeur. Les deux Grey observaient longuement la paire de boobs, dans un silence presque religieux. Chacun se faisait sa propre opinion dans sa tête, et lorsque leurs regards se croisèrent, ils prirent enfin la parole : « Impeccable… Il n’y a rien à dire. » Le ton de Logàn était admiratif, et il avait beau le vouloir, il se sentait incapable de se moquer d’elle dans un tel moment. Il mentait la plupart du temps, en la traitant de moche, grosse, et tout autre commentaire agréable possible… mais là, les mensonges ne voulaient pas sortir de sa bouche. Car ça aurait été un véritable crime de descendre Emmealyn, dans un moment où elle était aussi parfaite. Elle lui vola un baiser. Puis elle se détacha de lui, le fixant, l’air totalement passif. En réalité, elle savait très bien ce qui allait se passer… Le compte à rebours chez Logàn avait déjà commencé. Premièrement, il était las et agacé de tous ces échanges bien trop courts et pas assez langoureux à son goût. Ensuite, son regard glissa le long du corps d’Emmealyn, comme pour imprimer une dernière fois à quel point sa femme était parfaite. Et enfin, il craqua. Il se jeta littéralement sur ses lèvres, encadrant son visage de ses mains. Emmy ne tarda pas à lui répondre… Ils étaient enfin lancés, depuis le temps qu’ils se provoquaient. L’impatience pouvait se faire ressentir, surtout du côté de Logàn qui, pour le coup, se montra plutôt brusque et fébrile à la fois. Ses mains glissèrent sur son buste, jusqu’à agripper ses hanches, puis d’une simple pression, il la souleva de manière à ce qu’elle noue ses jambes autour de sa taille. Il commençait à avoir de plus en plus chaud… et l’espace restreint renfermait toute leur fougue et leur passion. D’un mouvement du bassin, Logàn plaqua sa femme contre le mur face à lui, et un gémissement s’échappa des lèvres de cette dernière. Avec un sourire et un regard des plus lubriques, Logàn murmura tout contre la jolie bouche de blondie : « Ca t’excite, pas vrai ? » Ou pas. En vérité, il venait de plaquer Emmy contre un de ces crochets, sur lesquels les femmes déposaient les cintres, durant les essayages. Ca avait été un gémissement de douleur, et non de plaisir... Se rendant compte de la bêtise, il serra ses bras autour de sa fine taille afin de la maintenir contre lui, tout en se reculant pour la décaler du mur. « Oh merde… excuse-moi. » murmura un Logàn sincèrement navré, tandis que ses doigts partaient à la recherche de la blessure qu’il venait tout juste d’infliger -involontairement- au dos d'Emmy. Sacré couple…