La politique c’est comme le flirt : si on veut aller plus loin, faut aller plus près.
Tyler & Suzy

On pourrait se demander ce que je fais dans cet amphi. Seule et sans amis au troisième rang. Genre la fille sage. Vous inquiétez pas, c'est pas mon domaine la littérature. Normalement, j'vais en musique. J'ai pas vraiment d'amis là-bas non plus, mais disons que j'ai su m'entourer. Et puis j'évite en temps normal de squatter le premier rang. Pour suivre un cours, même sérieusement, on peut rester au milieu de l'amphi, ou même au fond. Certes, c'est sensé être la place du cancre, mais j'men fiche, j'suis toujours mieux prêt de la fenêtre ou de l'ascenseur. Et puis je suis sérieuse même en me tenant à distance du prof. J'ai rien de mieux à aire que d'écouter. Alors que fais-je au premier rang allez-vous vous demander? Bah parce que quand tu vas à un cours pour mater le mec qui le fait, il vaut mieux être à porter d’œil. J'essaie d'avoir une bonne résolution. Bon, certes, au niveau je fais semblant d'être attentive, j'pourrais faire un effort, j'me contente de le regarder parler. Prendre des notes? Non, mais faudrait pas pousser mémé hein, j'fais le minimum en musique déjà, j'vais pas faire du volontariat en littérature. Alors que c'est un domaine auquel je me suis jamais intéressée. Pas que j'aime pas lire, juste qu'étudier les bouqins, c'est pas mon truc. J'préfère la musique. Et j'ai des profs sexy en musique, vous en faites pas trop hein. Vous verriez Ted. Ce gars, on dirait qu'il a été fait à photoshop! Mais c'est mon prof, alors non. J'peux pas vraiment mater en cours, j'essaie de suivre. Même si je m'installe dans les premiers rangs. Ici, c'est mieux. Celui qui se fait appeler Monsieur Keynes est une bombe, presque naturellement retouché à photoshop aussi. Ils ont de ces canons de profs ici...Si on avait su avant, j'peux vous assurer que Clem aurait continuer les études.

Bref, Mister Handsome, c'est comme ça que je l'appelle moi, regarde l'heure et nous indique que le cours est fini. Zut. Fini la voix suave que je pourrais écouter pendant des heures sans m'en plaindre. Tiens faudrait que je lui propose de venir me lire des histoires chez moi le soir pour m'aider à m'endormir. ... Ouais, j'avoue, j'suis très tentée par l'idée, mais j'veux pas qu'il s'enfuit en courant et qu'il me regarde avec un air terrifié à chacun de ses prochains cours. Parce que franchement, ce sourire... Oh mon dieu, je vais défaillir. HUM! Reprend-toi Sarah, t'en as déjà eu des comme ça! Oui, enfin c'est pas parce que j'en ai déjà eu des sublimes dans mes draps que je dirais non à un nouvel exemplaire tout frais, tout innocent. S'il est vrai que je préfère les filles, j'ai du mal à résister aux hommes qui atteignent ce niveau de charme. Et puis le fantasme du prof aussi, sûrement, ça doit me rester de mes années lycée, même si je l'avais déjà réalisé à l'époque. Enfin, je ne vais pas rester là à disserter sur tout ça, j'attrape mon sac et me dirige d'un pas dynamique vers l'estrade où il se trouve toujours en attendant qu'on se décide tous à partir. Je sors un petit carnet et un stylo. « Dites Monsieur Keynes, vous auriez des livres à me recommander? » Ouais, essayer d'engager la conversation innocemment, accoudée au bureau, l'air de l'étudiante parfaite sur le vissage et un sourire engageant. Allez, soyez sympa Mister Handsome, même si je note jamais le moindre mot que vous pouvez dire, j'vous admire.

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Suzy & Tyler
girls are so ... girls
Je ne sais pas pourquoi j’aime autant la littérature. J’ai toujours été un mordu de livres, je trouvais toujours du temps pour lire. Je me souviens que Kea me reprochait souvent de ne pas passer assez de temps avec elle pendant les vacances. Elle disait même que si je finissais marié à la vieille bourrique de la bibliothèque de Pasadena, ça ne l’étonnerait même pas. C’était ma sœur à l’époque. Aujourd’hui, même si elle ne comprend toujours pas ce que je peux bien trouver de plaisant dans la littérature, elle fait des efforts. Même que parfois, elle vient assister à mes cours mais ça, c’est seulement quand elle a quelque chose à me demander. Bref. En ce moment, mon cours avec les deuxièmes années porte sur les auteurs anglais qui ont marqués le dix-huitième siècle. Je trouve ça passionnant mais je n’en dirai pas autant de mon auditoire. Dans mes cours, il y a toutes sortes d’élèves. Ceux super enthousiastes qui sont heureux d’être là et qui n’ont pas peur de le montrer. Ceux qui viennent là juste histoire de piquer un petit somme de deux heures en attendant que ce soit l’heure de leur cours. D’autres encore qui sont là plus par obligation que par choix et qui s’ennuie à mourir. Et pour finir, ceux … enfin surtout celles qui n’ont rien à faire là mais qui débarquent quand même au premier rang pour baver un peu. Je dis ça mais en vrai, je ne fais que citer un collègue qui a fait cette remarque lorsqu’il avait assisté à mon cours. Je crois qu’Aspen est aussi plus ou moins de son avis mais elle ne dit rien. Non, elle a décidé d’être gentille. Fini les lancés de pommes de terre … tant mieux pour moi. Elle a quand même sur sacrée force quand elle s’y met. Mais passons. Je regarde ma montre et constate qu’il est l’heure. Je pose calepin sur mon bureau et en souriant, j’annonce la fin du cours. J’attends patiemment que tous les élèves commencent à ranger leurs affaires pour éteindre le rétroprojecteur puis tout en rangeant mes affaires, je m’apprête à répondre aux questions s’il y en a. Il y en a toujours. Parfois sur des trucs tous bêtes qui ne demandent qu’une petite minute pour s’expliquer clairement, et puis d’autre fois, sur des trucs plus complexes qui partent généralement en débats. Alors que je termine de ranger mon ordinateur dans mon sac, une étudiante vient me voir. « Dites Monsieur Keynes … » Je relève la tête et lui sourit. « … vous auriez des livres à me recommander ? » Alors que je commence à réfléchir, je remarque son stylo et son calepin qu’elle tient en mains. Amusant quand on sait qu’aux quelques cours auxquels elle a assisté, elle n’a pas pris une seule note. Oui, j’en suis sûr. Je fais très attention à mes étudiants. Je serai même capable de vous faire un plan de classe, le seul truc, c’est que je ne connais pas tous leurs prénoms. La preuve, je n’ai pas la moindre idée de qui est cette demoiselle. « Ca dépend ce que tu cherches. » Oui, je la tutoie. J’ai horreur de vouvoyer les gens plus jeunes que moi et puis ce sont des étudiants ! Ils sont pas vieux. « Si c’est en rapport avec le cours, je te dirai de voir dans les romans de Jane Austen lesquels t’intéressent le plus. Il y en a vraiment des sympas, d’autres un peu plus chiants mais c’est un très grand auteur. Sinon, si c’est juste comme ça, je dirai les Chroniques Des Temps Obscurs de Michelle Paver. » Je la regarde noté ce que je lui dis sur son calepin puis j’attends. Je jette un coup d’œil à l’emploi du temps de la salle scotché sur le bureau. Je trouve ça stupide mais vachement pratique. Bref, étant donné que je n’ai pas cours avant au moins une bonne heure, j’engage un peu la conversation. « Sinon, quand tu ne squattes pas mes cours, tu étudies quoi ? » Oui, parce que je l’ai repérée celle-là et je sais qu’elle ne fait pas parti de mes étudiants de littérature de deuxième année. Nop.

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La politique c’est comme le flirt : si on veut aller plus loin, faut aller plus près.
Tyler & Suzy

Après m'avoir adressé son sourire qui tue, il semble réfléchir. Punaise, rien que pour ce sourire, j'assiste à des heures de cours en plus! Vous savez ce que cela signifie? Que je suis une stalkeuse, ou une folle. Ou les deux. En tout cas, faudrait que je me soigne. Mais je m'en fous en fait, j'ai rien de mieux à faire de ma vie que d'assister à des heures de cours supplémentaires. C'est la dure loi de la pauvre fille qui arrive dans une ville où elle ne connait personne. Je pourrais certes profiter de ces heures pour faire des rencontres, mais les rencontres que j'ai fait pour l'instant... Bah c'est un abruti qui vient me pourrir mes rendez-vous. Donc voilà, j'préfère éviter. Au cas où ils soient tous comme ça dans le coin. Oui, je vais finir ma vie seule à Pasadena et mes chats mangeront mon cadavre. Ou pas, en même temps je m'en fiche. En même temps, j'ai pas de chat, c'est pas mon kiffe. Donc mon cadavre pourrirait, tout simplement. J'vous dirais bien que mon père se rendrait compte de mon absence, mais en fait, j'ai pas l'intention de mourir jeune non plus. Il devrait crever avant moi si tout se passe comme prévu. Triste, hein? Et ben c'est la vie mon pauvre chou! « Ça dépend ce que tu cherches. » Oh, il me tutoie, c'est mignon. Je papillon,e des yeux, attentive. « Si c’est en rapport avec le cours, je te dirai de voir dans les romans de Jane Austen lesquels t’intéressent le plus. Il y en a vraiment des sympas, d’autres un peu plus chiants mais c’est un très grand auteur. Sinon, si c’est juste comme ça, je dirai les Chroniques Des Temps Obscurs de Michelle Paver. » Hop, je note pour faire bonne figure. Bah oui, sinon, ça servait à rien que je lui pose la question. Bon, pour ce qui est en rapport avec le cours, je risque pas de le lire pour le cours non plus hein... La merde, déjà que je le note pas. Mais les bouquins sont peut-être intéressants malgré tout, on sait jamais. Et puis, j'ai tellement de temps à perdre que j'en ai aussi pour lire. « Sinon, quand tu ne squattes pas mes cours, tu étudies quoi ? » Je lève un sourcil surpris avant d'afficher un sourire un brin amusé. Mince, je suis découverte. En même temps, vu comment je ne note rien, il vaut mieux. Ou alors j'ai un truc genre comme la mémoire photographique mais avec ce que j'entends? Ça serait trop cool! Un peu de la triche quand même. Trop de facilités en cours, c'est pas juste. Enfin, ce n'est rien de tout ça évidemment. « Musique, je compose voyez-vous. Mais votre cours est tellement passionnant... » On y croit. Je me demande s'il est dupe, une seule seconde. En soi, son cours n'est pas chiant hein. Sinon, je m'endormirais en dix minutes. Mais disons que ce n'est pas vraiment l'intérêt du cours qui me fait venir. Au moins, je peux admirer le paysage et me cultiver malgré tout. J'entends ce qu'il dit, j'enregistre un minimum... Ouais, je bave, mais ça reste utile. Comme quoi, être futile, folle et stalkeuse peut avoir ses intérêts. « J'pourrais avoir votre numéro, au cas où je trouve pas un bouquin ou que j'ai une question quelconque? » Ca, c'est gros comme une maison, mais j'affiche mon sourire innocent. Il peut m'envoyer balader, mais je ne perds pas le nord. Je sais ce que je veux, moi. Et puis, comme dirait l'autre : qui ne tente rien n'a rien. C'est pas comme si me filer son numéro de téléphone allait mettre sa vie en danger, son couple, ou je ne sais quoi. Ouais, je présume qu'il est en couple, parce qu'avec une aussi belle gueule, ce serait considéré comme du gâchis sinon. Moi j'trouve que ce qui est du gâchis, c'est qu'une seule personne puisse profiter d'un mec aussi beau. Tout à fait, il faudrait apprendre à partager dans la vie! Pas contre son gré à lui, évidemment, mais bon... Vous aurez compris l'idée, j'suis pas vraiment pour la possessivité.

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Suzy & Tyler
girls are so ... girls
Je la regarde noter avec attention les livres que je lui conseille sur son petit calepin. Je me demande quand même si elle ne se fout pas un peu de moi. J’veux dire … elle ne fait pas partie de mes étudiantes, elle me demande de lui conseiller des bouquins mais est-ce qu’elle compte réellement les lire ? D’un autre côté, je n’ai pas non plus l’impression de perdre mon temps, alors bon. Curieux, je finis par lui demander : « Sinon, quand tu ne squattes pas mes cours, tu étudies quoi ? » Elle me regarde surprise mais amusée. Elle croyait vraiment être passée inaperçue ? Faut dire qu’elle a beau être discrète, elle n’en reste pas moins une très jolie jeune femme. Pas vraiment mon style cependant. De toute façon, elle ne m’a pas l’air bien torturée. Oui, j’pense avoir penchant pour ce genre de nana. Suffit de regarder mon ex-femme et Aspen … quoi que avec Aspi, c’est différent. C’est moi qui l’ai rendue comme ça. Bref. « Musique, je compose voyez-vous. Mais votre cours est tellement passionnant ... » Je m’esclaffe de rire. Passionnant, vraiment ? Mine de rien, ça me fait plaisir. Même si j’avoue que je me demande ce qui la passionne le plus, mon cours ou moi. N’allez pas croire que j’suis prétentieux ou quoi. Je ne le suis pas mais bon, faut parfois accepter l’évidence et arrêté d’être modeste. Je n’ai pas si tort que ça, si ? « Et tu joues d’un instrument ? » Oui, j’avoue que ça m’intéresse assez. Je n’ai jamais eu de réel coup de cœur pour la musique, je n’ai jamais vraiment trouvé l’utilité d’en écouter. Les seuls moments où vraiment je me suis posé quelque part avec mon casque sur les oreilles, c’est quand ça n’allait pas. Et encore, quand ça ne va pas, je m’arrange pour passer mes nerfs sur les gens. Et faut dire que ça n’me réussit pas très bien. Bref, j’vais m’arrêter là. Bee serait capable de débarquer pour me mettre une dérouillée. Erf. Je me pose contre le bureau en souriant. « J'pourrais avoir votre numéro, au cas où je trouve pas un bouquin ou que j'ai une question quelconque ? » Ah bah ça, je crois que je ne m’y attendais pas. J’hésite mais finalement, je cède. Je tends la main pour attraper son bloc-notes ainsi que son stylo puis j’y inscris mon numéro de téléphone et mon nom. « Voilà. » Aspen ne serait définitivement pas contente mais en même temps, ce n’est rien. Ce n’est pas comme si j’allais me laisser tenter par une étudiante. Surtout que je l’ai, elle, dans ma vie. Je ne comprends pas pourquoi elle est aussi jalouse, aussi possessive. Elle sait que je ne partirai nulle part. Je la laisse bien entourée de tous ces gars-là, moi. Et pourtant, il y a eu l’épisode avec Killian, qui était … est l’un de mes amis, soit dit en passant. Je ne dis rien, je la laisse vivre. C’est la fille que j’aime. Pas un chien enragé qui a besoin d’être enchaîné aux pieds de son maître pour être sûr qu’il ne fera pas de bêtises. Je lui fais confiance. Tout du moins, aussi confiance qu’il m’en est possible. Ah ! Je me sors moi-même de mes pensées. Oui, j’sais. J’suis trop fort. Je parlais de quoi tout à l’heure moi ? De modestie ? Ahem. « Au fait, je ne sais même pas comment tu t’appelles. » C’est vrai ça ! Que je sache au moins à qui je donne mon numéro.

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La politique c’est comme le flirt : si on veut aller plus loin, faut aller plus près.
Tyler & Suzy

Bon, il se marre quand je dis que son cours est passionnant. Si je ne suis plus l'actrice la plus crédible de ma génération, plus rien ne va! Reprends-toi Suzy, mets-y plus de conviction! Certes, je fais de la musique, pas du théatre, mais j'suis une pro quand il s'agit d'improviser un drame. Neal pourrait témoigner s'il ne me craignait pas désormais comme la peste. Ou pas en fait. C'est juste qu'il n'ira jamais admettre que j'ai un talent sans borne et que je le surpasse sans faire le moindre effort. Je suis douée. Très douée même. Surdouée si l'on veut en rajouter une couche. « Et tu joues d’un instrument ? » J'acquiesce. La réponse est compliquée. Très compliquée en fait. Moi, jouer d'UN instrument? Il verrait mon appartement... Oh, tient, quelle bonne idée, j'aimerais beaucoup lui faire visiter. Pour qu'il puisse admirer ma splendide collection d'instruments en tout genre bien sûr. Je suis l'innocence incarnée voyons. Qui a dit qu'il n'y croyait pas? Hein? Comme si moi, Suzy Fitzgerald, il m'arrivait d'avoir l'esprit tordu... Bon, ok, j'arrête de faire ma faux-cul. C'est pas ma collection d'instrument que je veux lui faire visiter. Mais il a pas besoin de le savoir hein. J'suis très douée pour jouer du pipeau comme dirait l'autre... Punaise, Suzette, concentre toi un peu, calme tes fantasmes et arrête de chauffer ta culotte sans raison. Vilain monsieur Keynes va. Il me fait perdre la tête. Ou presque. Soyons honnête, je perds la tête toute seule, comme je veux, et quand je veux. Parce que j'aime bien fantasmer sans raison au milieu de nulle part. Mais mon sourire est impassible. Non non Mister Handsome, tu ne sauras pas ce qui se passe dans mon crâne de perverse. Tu n'as pas besoin. Dis-toi que je suis une blondinette innocente avec des yeux de biche. Ouais, c'est moi ça. Enfin, c'est mon rôle du jour. « En fait, je joue de beaucoup d'instrument. Si vous pouviez voir mon appartement... Je collectionne tous les instruments que je trouve. J'en ai certains dont vous n'avez probablement jamais entendu parler! » Parce que au fond, j'suis vachement fière de ma collection hein. Même si c'est pas la première chose que je souhaiterais lui montrer si un jour je le ramène chez moi. Ouais, il faut savoir poser des priorités. Je priorise ce que je veux d'abord. Et Mister Handsome, j'pourrais pas lui faire visiter mon lit, il a l'air trop intègre, et je voudrais pas le brusquer. Alors oui, je ne parle que de mes chers petits instruments d'amour. Enfin, c'est pas comme si ça allait le passionner hein. Faudrait que j'ai une bibliothèque de dingue pour l'attirer. Ah, mais attends, j'ai aussi! Je suis vraiment faite pour lui, il faudrait qu'il s'en rende compte. Ou pas. Il est canon, hein, le prof, mais bon, c'est pas mon futur mari. J'veux une femme moi.

« J'pourrais avoir votre numéro, au cas où je trouve pas un bouquin ou que j'ai une question quelconque ? » Voilà. Concentrons-nous. Essayons d'adopter une ligne claire, et ne partons plus dans ces délires de visite d'appartement. Je vais finir agent immobilier plutôt qu'amante si je continue. Il semble hésiter mais je lâche volontiers bloc et stylo quand il vient les piquer dans mes mains. « Voilà. » Je récupère mon bloc et le serre contre moi comme une petite jouvencelle. Pour un peu, je rougirais. Mais pas vraiment non plus hein. Je ne peux juste pas empêcher un sourire ravi d'étirer mes lèvres. Je n'y croyais franchement pas. Il peut être sûr d'avoir des commentaires détaillés de ses livres via sms. On ne me surnomme pas Suzy la stalkeuse pour rien! Enfin, personne ne me surnomme comme ça. Seulement moi dans ma tête. Parce que je me parle dans ma tête, je suis pas très bien des fois. Mais ne vous inquiétez pas, je ne stalke pas vraiment les gens. Je les suis juste par hasard quand ils ont un beau cul. C'est pas ma faute si j'aime profiter de la vue. J'essaie d'être discrète tout de même. Dans la mesure du possible. C'est toujours difficile pour une fille comme moi. « Au fait, je ne sais même pas comment tu t’appelles. » Oh, mais c'est qu'il serait parfait en plus, gentleman. On s'en doutait, t'as vu sa tronche? T'as vu ses fringues? Il y a marqué "gendre idéal" sur son front. S'il est pas déjà marié, je sais pas ce que sa nana attend franchement. Ou c'est juste une chieuse comme moi qui aime s'amuser. Elle voudra bien partager alors, non? Ou pas. « Suzy. Suzy Dylan Fitzgerald. » Légère courbette. « Pour vous servir. » Ouais, je vous l'ai dit, j'ai un talent d'actrice indéniable. « Si vous voulez, par exemple que je joue la sérénade pour illustrer le propos d'un de vos cours, hésitez pas, j'assure au violon. » Bah ouais, j'suis à son service, faut bien que je trouve des façons de me rendre utile. J'ai comme un doute qu'il kiffe la sérénade, mais pour des yeux comme les siens et un cul pareil, je jouerais toutes les chansons qu'il voudra sur l'instrument qu'il voudra. En faisant du tam-tam sur mes seins s'il le demande. Mais j'ai comme un doute qu'il en ai l'idée. C'est pourtant très amusant.

BY .TITANIUMWAY