« C'est mon papa il veut plus que je sois avec lui parce que j'ai tué ma maman alors il dit que les Bing, ils seront gentils avec moi. » Le grand monsieur qui vient de me demander si je comprenais ce qui allait se passer me regarde d'un air un peu ennuyé. Je prends mon air le plus surpris. J'ai fait une erreur? J'ai pas donné la bonne réponse? Il lance un regard à mon papa qui s'agenouille à côté de moi. Je le regarde sans trop comprendre, assis sur ma grande chaise. « Tu n'a pas tué ta maman mon ange. C'est juste que... Que tu me la rappelles. Tu ne l'as jamais connue, mais elle t'aurait aimé de tout son coeur, et elle aurait été tellement déçue que tu ne sois pas aimé comme tu le mérites. Moi, je ne suis pas capable de te donner tout l'amour dont tu as besoin. J'ai essayé, pendant deux ans... Mais je ne tiens plus. Monsieur et madame Bing sauront bien mieux s'occuper de toi, ils étaient les meilleurs amis de ta maman. Et puis tu connais Emma aussi. Tu t'entends bien avec Emma, non? » Je regarde et j'acquiesce. Moi je l'aime bien mon papa. Il a beau dire qu'il n'est pas un bon papa, je croyais que c'était mon papa pour toujours... « Tu vois Xavier? Cela veut dire que ce ne sera plus ton papa désormais. Tu auras un nouveau papa et une nouvelle maman. Et tu ne reverras plus ton ancien papa. » Je regarde mon papa. Je sens que j'ai envie de pleurer mais je me retiens. Mon papa il dit toujours qu'il faut être fort quand tout va mal. Que c'est ce que ma maman elle aurait voulu. Mais ça veut dire que ce sera plus ma maman non plus? Je sens mon menton qui commence à trembler mais mon papa pose sa main sur mon épaule. Il me regarde un moment avant de me soulever pour me serrer dans ses bras. Je chouine un peu contre son épaule, mais quand il me repose par terre, j'ai arrêté. Je veux pas lui faire de la peine à mon papa. Je lui fais coucou de la main pour lui dire au revoir et je suis le psychologue qui va m'emmener retrouver ma nouvelle famille. Monsieur et madame Bing, et Emma.

____________

On est tous groupés autour du berceau. On l'attendait depuis neuf mois ce bébé-là. Les parents ont même pas voulu nous dire ce qui nous attendait. Une fille ou un garçon. Peut-être ils avaient pas voulu le savoir non plus... Enfin, c'est pas grave. Maintenant, on est tous là à la regarder. Ouais, ça doit être une fille vu qu'elle a été habillée tout en rose. Quel dommage. Je pense que du orange lui aurait été beaucoup mieux. J'aurais bien dit du vert, mais j'en connais une qui n'aime pas ça... (mais bon, franchement, du vert.) « J'étais aussi moche que ça moi? » Je regarde le nouveau bébé d'un air hésitant, et c'est Emma qui répond à ma place, convaincue de la connerie qu'elle sort. « Bien pire. » On pouffe devant l'air choqué de Marin mais on se reprend devant l'air faussement fâché de notre père. On sait bien qu'il rigole aussi, mais c'est un adulte. Il sait rire d'en dedans sans que les gens du dehors le sache. C'est fourbe un adulte. Je sais, on a mené l'enquête avec Emma. Sur nos parents, avec Link comme sujet sain. Enfin sain, c'est vite dit. Juste pas atteint de la maladie d'être un adulte. Bref. Papa nous regarde, et nous on se tient bien sage autour du berceau où le bébé tout moche empaqueté dans du tissu rose est en train de dormir. « C'est Abby, votre nouvelle petite sœur. » On se regarde et on approuve. « C'est cool Abby. » « C'est joli, même si elle, elle est pas jolie. » « C'est normal Marin. Plus un bébé est moche, plus il deviendra beau en grandissant. » Les yeux de Lincoln s'illuminent et Emma et moi levons les yeux au ciel, désespéré. « Elle sera jamais aussi belle que moi je serais trop beau alors! » On peut voir sur le visage de papa qu'il se rend compte qu'il a dit une connerie, mais ça l'amuse. Comme toujours. Nous qui nous efforçons d'apprendre l'humilité à notre frère, tout ça pour rien. Tant d'efforts gâchés. « Bon, allez, sortez de là avant de la réveiller. Il est temps d'aller voir maman. Vous aurez tout le temps de faire connaissance plus tard avec la dernière venue. » « On devrait peut-être rester avec elle, pour qu'on soit les premiers qu'elle voit et qu'elle sache qu'on est sa famille..? » Marin et moi qui avions commencé à suivre notre père nous arrêtons brusquement pour regarder Emma. « Ce serait trop bête qu'elle croit que c'est les infirmières sa famille. » Marin regarde alternativement Emma et notre père, pas sûr qu'on raconte pas encore des bêtises pour le faire marcher. Comme si papa le faisait pas à l'occasion... « Ça ne marche que pour les poussins ça, vous en faites pas. Elle ne sera pas traumatisée si elle voit une infirmière plutôt que vos têtes de fouines. » Emma semble hésiter un moment à abandonner aussi lâchement un membre de notre famille... Mais je lui fais signe de nous suivre et elle finit par laisser tomber. Je pense qu'elle sait très bien qu'il est préférable que de toute façon notre petite sœur ne la voit pas en premier. Elle la prendrait pour sa mère, ce serait gênant.

____________

Quand je suis arrivé à la maison, c'était pour voir tout le monde rassemblé. Toute la famille et mes amis de l'école. Enfin, ceux à qui Emma fait pas trop peur. En même temps, ceux qui ont peur d'Emma, c'est pas mes amis du coup. Vu qu'on est toujours ensemble... Enfin bref, c'était une fête surprise pour mon anniversaire. Bah oui, je sais pour quoi c'est, parce que c'est le jour de mon anniversaire. Ça peut pas vraiment être pour autre chose. C'est marrant de passer une après-midi, à la maison, à jouer avec les gens de l'école. Même si bon, j'suis très bien à jouer avec seulement Emma, Lincoln et Abby hein. Enfin bref. On a mangé du bon gâteau et après ils sont repartis. Et puis après, on a passé l'après-midi à faire des jeux de société. Forcément, c'est toujours Abby qui gagne. Parce qu'on la laisse toujours gagner. C'est comme ça quand on a une petite sœur de quatre ans. Bon, des fois, on laisse Lincoln gagner parce que sinon, il devient mauvais joueur. Il a beau être marrant quand il s'énerve, il ne faut pas abuser des bonnes choses qu'elle dit maman. Et puis, c'est tellement facile de l'embêter. Il suffit de l'appeler Marin. Comme le papa dans Nemo. Héhé. Et après manger, les cadeaux de la famille. Ouais, ils sont pas en même temps que les autres. Parce qu'ils sont trop plus mieux. Maman me tend un gros paquet cadeau... Je l'attrape doucement. On sait jamais, ça pourrait être fragile. Mes deux assistants déballeurs s'installent à mes côtés. Je suis sûre qu'Emma aimerait bien en faire partie aussi, mais bon. Les plus jeunes ont la priorité! C'est pas très juste comme règle ça, d'ailleurs. Heureusement qu'on les martyrise pour se venger. Abby tape sur les mains de son frère. « Laisse-moi, laisse-moi! » C'est à celui qui sera le plus rapide. Et alors qu'ils s'acharnent à réduire en morceaux le papier cadeau, je vois mon cadeau apparaître. C'est un peu comme si quelqu'un dans un film avait une révélation. Le cadeau qui se révèle petit à petit... Tout magique... Je regarde mes parents, des étoiles plein les yeux. Ça fait sourire maman alors que papa est trop occupé à observer la guerre Lincoln/Abby pour remarquer quoi que ce soit. Je me jette sur eux pour les serrer dans mes bras. « Ah bah, depuis le temps que t'en parlais! » « Han! C'est trop cool! Moi aussi je pourrais en jouer de la guitare comme toi? » « Il t'en faudrait une en modèle réduit tellement toi t'es minuscule. T'as qu'à de demander un ukulélé pour ton anniversaire. » Abby tire la langue à Lincoln. « T'façon, un jour, je serais plus grande que toi! » J'attrape ma précieuse guitare et m'empresse de l'emmener dans ma chambre pour la mettre à l'abri de cette famille de fous. Faudrait pas qu'ils l'abîment quand même!

____________

Des fois, je me demande quand est-ce que je me suis rendu compte que je ne verrais plus jamais mon autre père. Le biologique. Je l'ai quitté en lui disant adieu, mais je ne comprenais pas vraiment ce que jamais voulait dire. Et puis j'ai grandi. J'ai vu qu'il ne revenait pas. On en parlait pas vraiment. Il me manquait, d'une certaine façon, mais je n'avais vécu que deux ans avec lui, ce n'est pas comme si j'avais vraiment de grands souvenirs avec lui. Je n'en ai plus aujourd'hui. J'dois pas avoir un seul souvenir avant la naissance de Lincoln. Faut dire, c'était un évènement mémorable, j'ai pas vraiment pu oublier la naissance du monstre. Et j'ai toujours fait partie des Bing. Mon nom, c'est peut-être Snide-Bing, mais ça n'empêche, j'suis de la famille, autant que chacun d'entre eux. Autant qu'Emma et autant que les deux pur-sangs. Ils feraient les malins s'ils savaient que je les appelait comme ça. Je pourrais dire les sangs purs aussi. Emma, c'est une sang-mêlée, et moi, j'suis un sang-de-bourbe. Bon, suffit les références potteriennes. C'est ça de squatter la chambre de ma sœur où les premiers tomes de l'aventure trônent sur l'étagère. je soupire et m'étale sur le dos, au milieu de son lit. Elle est assise au bout, en train d'envoyer un message à je-ne-sais-qui. Autrement appelé Baze. « t'as jamais eu envie de rencontrer ton père? » Ouais, c'est une question assez pertinente, je vous l'accorde, qui requiert toute son attention. Mais c'est pas comme si elle avait besoin d'êter concentrée pour écrire à Baze. Au pire, elle racontera des choses qui ne font pas sens, ça ne changera pas de d'habitude. « Mmhhh... » L'intérêt que ma frangine porte à mes propos et stupéfiant. Je roule sur le ventre pour la fixer, le menton calé dans mes mains. « C'est tellement passionnant d'écrire à ton amant que tu n'as plus de temps pour ton frère? » J'évite habilement le jet d'oreiller. Je ne fais qu'en rajouter pour le fun, parce que Emma en couple avec Baze, je n'y crois carrément pas. Contrairement au reste du monde. Serais-je trop innocent? Haha, la blague. Non, pas du tout, c'est la réponse adéquate. Enfin, j'ai l'attention de la blonde maintenant, c'est déjà ça. « Je me dis que l'histoire qu'ils m'ont racontée comme quoi mon père était parti en voyage au bout du monde, c'était peut-être du pipeau... » Elle me regarde sans broncher, comme pour m'encourager à continuer, tout en tapotant discrètement sur son portable. Si elle croit que je vois pas qu'elle est multifonction... « Tu sais, un peu comme quand on dit aux enfants que leurs grands-parents sont en voyage... » Elle hausse un sourcil surpris. Non, je ne crois pas vraiment que mon père soit mort, mais je ne comprends pas pourquoi il n'est pas venu me voir depuis tout ce temps s'il est encore en vie... « Non, non, il est au bout du monde. » Je la regarde, un peu surpris. « Sinon, on a plus de raisons de faire une maison avec des ballons comme dans là-haut. Il faut bien qu'on ai quelqu'un à aller retrouver! » Elle m'arrache un sourire amusé et pour la peine je lui lance à mon tour un coussin. Mauvais idée. Abby passait devant la porte à ce moment là... « FAITES PAS UNE BATAILLE D'OREILLERS SANS MOIIIIIIII! » Et elle bondit vers nous. Si Link ne l'a pas entendu, il doit être sourd. Je ne doute pas qu'il débarque d'ici peu avec son propre stock de munitions. C'est bon, j'ai compris, c'est pas l'heure de penser à ces bêtises.

____________

Il y a toujours ce groupe, au lycée. Cette bande de musiciens qui veulent faire du rock mais qui ne sont qu'une bande d'idiots qui ne connaissent rien à la vie. Ça s'appelle Birdy & the band. Certains croient que c'est à cause de notre chanteuse, que c'est son surnom. En vrai, le piaf, c'est moi. Et oui, le groupe est à mon nom les enfants, parce que ça déconne pas quand on a 18ans et qu'on fait du rock. Du punk-rock même, tellement on est des fous. Oui, je fais partie de la bande d'idiots qui ne connaissent rien à la vie. Et même que c'est moi qui compose nos morceaux originaux. Moi qui compose et Millie qui fait les textes. Parce que c'est chiant d'écrire des textes et que c'est le travail du chanteur. De la chanteuse en l'occurence. Elle est d'ailleurs extrêmement concentrée sur cette feuille blanche, un casque sur les oreilles... Je pose sa bière devant elle. Oui, c'est moi qui offre, j'ai fini de composer, maintenant c'est elle qui bosse, il lui faut bien un peu de motivation. Les autres, ils s'en fichent un peu. Ils prennent ce que je leur donne, arrangent vite fait les partitions, et c'est partit. Pas besoin de se prendre la tête. C'est ça d'être un punk, un vrai, comme ils diraient. Ou bien c'est juste des feignasses. Elle finit par enlever le casque en soupirant pour prendre une gorgée de sa bière. Je lève les yeux vers elle, un peu inquiet. « Un problème? » Elle secoue la tête pour me rassurer. « Tu fais juste chier, on dirait que ça te vient comme ça par magie... Et moi après, j'ai peur d'écrire de la merde par dessus. » Je lui souris alors que les autres gloussent comme des cons. « Tu sais, c'est du punk hein. Tu peux gueuler "FUCK THE SYSTEM" ou "ANARCHYYY" pendant tout le morceau, personne t'en voudras. » Millie jette à notre cher batteur un regard noir qui le fait arrêter de rire immédiatement. « Enfin, euh... Je dis ça, au cas où t'as une panne d'inspiration hein. Mais sinon, tes paroles elles sont top d'habitude... » Mille a l'air satisfaite du compliment et elle prend une gorgée de bière. « C'est pas parce que tu te contente de tapoter bêtement sur des tambours que tout le monde a un boulot aussi simple tu sais. » Et c'est à Mickey d'être outré. Il attrape une poignée de cacahuète pour les jeter sur notre chanteuse... Soyons honnête, ça finit souvent en bataille de cacahuète quand on essaie de passer un après-midi tranquille. Pas que ce soit gênant, mais entre mon groupe, ma famille... Je me demande si un jour je vais rencontrer des gens sains d'esprit. Par mesure de sécurité, je pose ma main sur le dessus de ma bière. Ce serait dommage qu'elle soit gâchée par une cacahuète perdue.

____________

C'est vrai que beaucoup ont trouvé étrange que je veuille devenir tatoueur avec ma peau toute vierge. Que voulez-vous que je vous dise. Yen a bien qui veulent devenir producteur sans savoir jouer de la musique, non? Enfin, ce n'est même pas ça. C'est juste qu'il faut attendre d'être majeur pour pouvoir le faire sans autorisation parentale. Je connais l'aversion de ma mère pour ce genre de chose et je n'avais vraiment pas envie de lui faire subir le fait de devoir me l'autoriser. Je suis trop gentil, je sais. Parce qu'elle n'aurait pas dit non. Elle n'allait tout de même pas brider ses enfant, et encore moins le plus sage de la bande de monstres. Faites des gosses qu'ils disaient. Adoptez-les plutôt! Vous pourriez vous retrouver avec des anges comme moi! Ou pas en fait, allez savoir. Je doute que nous soyons un échantillon représentatif. Il suffit de nous voir en société. On fait un peu tâche à être tous timbré. Emma qui manque de cervelle, Lincoln... Qui est Lincoln, et Abby qui semble toujours à l'ouest... Ouais, on est une vraie bande de tarés. Et moi, évidemment, le vieux sage. Enfin, c'est ce que j'essaie de faire croire, cassez pas mon truc. DONC. Je parlais de tatouage. 21ans, premier rendez-vous chez le tatoueur. Un ami, ça aide. Quand on fait des études là-dedans, on commence à connaître tous les gars du coin, je vous assure. Aujourd'hui, je me fais tatouer les initiales de ma mère. Ma mère biologique. Valerie Snide. Parce qu'aujourd'hui, je veux marquer un lien avec mon passé. Parce qu'aujourd'hui, j'abandonne le nom de Snide pour m'appeler définitivement Bing. Xavier Bing. Ça sonne bien même s'il n'y a que les documents officiels pour m'appeler comme ça... Mais ouais, c'est une décision comme ça. Parce que ma famille, ça a toujours été les Bing. Parce que je n'ai jamais connu ma mère que lorsque j'étais dans son ventre et que ce n'est pas franchement une période dont quiconque a des souvenirs. Ce serait vachement bizarre sinon. Et parce que mon père... Soit il est mort, soit il m'a définitivement oublié, alors je me passerais très bien de lui. Forcément, Emma m'a accompagnée. J'avais besoin que quelqu'un vienne et qui était mieux placé qu'elle? Elle grimace un peu avec moi en imaginant ce que ça peut faire, et elle en profite pour se foutre de ma gueule quand je sers les dents. « Allez Bing, fait pas ta chochotte! » Je sers un peu sa main pour lui dire de la fermer et elle rigole doucement. « La jolie demoiselle veut essayer après? » A mon tour de rigoler devant son air perdu. Max est toujours le meilleur pour me sortir d'affaire. C'est un mec bien. Il sait qu'on ne se moque pas de ceux qui souffrent. Même quand c'est des chochottes.

   

   

Elle a débarqué de nulle part. Une soirée comme une autre, sympa, heureuse. Et puis elle s'est à côté de moi, m'a proposé d'être son amoureux. Elle avait cet air innocent qu'ont les gens qui perdent leur soucis dans les verres de tequila, elle avait l'air libre comme l'air et elle était splendide. Quand elle m'a trainé sur la piste de danse, j'ai pas résisté. Échapper à la table de Bing pour partir avec une jolie nana, les autres ne s'en privent pas. Je n'ai jamais atteint leur niveau parce que je ne suis pas vraiment du genre à me trouver une nouvelle fille pour chaque soirée, mais il m'arrive de me laisser tenter par des yeux trop profonds et un joli sourire. Danser le rock quand la musique n'a rien à voir, c'est elle qui m'a lancé là dedans. J'ai bien rit. Et puis elle m'a entraîné, dehors, dans la nuit. Je l'ai suivi sans rien demander parce qu'elle est ce genre de nana à qui l'on ose pas dire non. Ce n'est pas sa beauté, parce qu'elle n'est pas que belle. C'est un certain charisme, un passé qu'on ressent et qui s'impose. Alors on marche. Et on parle. On dirait une gosse quand elle me raconte des histoires. Il faut vraiment bien faire attention pour saisir ce qu'elle veut raconter. On finit par trouver un banc, je la tiens dans mes bras pour pas qu'elle ai froid malgré l'air frais de la nuit. Elle me raconte sa vie. C'est loin d'être rose, on se croirait presque dans une tragédie grecque. Si je me mets avec cette fille, je vais finir par devoir me sacrifier pour mon père ou je sais pas quoi. Peut-être pour laver l'honneur de mes frères et sœurs, yaurait beaucoup à faire... Mais elle n'évoque tous ces drames que légèrement. Juste pour que je sache ce qu'elle est sans vraiment savoir qui elle est. Mais quand je me réveille, j'suis tout seul sur ce banc. Pendant un moment, jme demande si j'ai pas fait un trip bizarre. Genre quelqu'un aurait drogué ma bière pour que je rêve que je m'enfuie avec la fille parfaite. Alors le premier numéro que je compose, c'est celui de Baze. « Zazou? Qu'est-ce que tu me réveille aussi tôt? » Il s'interrompt et j'entends du bruit à l'autre bout du fil. Il a du tomber de son lit, ou je sais pas. « Putain, 11h un lendemain de cuite mec, c'est pas cool. » Oui, oui, peut-être, on s'en fiche, c'est pas vraiment important là. Et puis 11h, c'est déjà bien assez tard, j'vais avoir attrapé une pneumonie à faire mon SDF là... « Tu peux me rappeler pourquoi ou avec qui je suis parti de la soirée hier? » Un léger silence se fait avant qu'il me réponde d'un ton inquiet. « Une nana carrément répondant au nom de Mad. Je ne sais pas ce que tu as fait avec elle après par contre... » C'est pas que j'ai une mauvaise mémoire des prénoms, mais Baze connait toujours quelqu'un qui connait quelqu'un qui connait la personne. Enfin, quand il s'agit des personnes qui m'intéressent en tout cas. « Ça va Zazou? » « Ouais, t'inquiètes. Dis, yaurait moyen de récupérer son numéro à cette Mad tu penses? » Un léger rire me répond. « Quoi? Tu l'as perdu? Une de tes fans t'as lâchement laissé en plan? » Et il se marre comme un bossu. « Baze, arrête de faire le con, ou je viens chez toi parler fort à ton oreille. » La menace de la gueule de bois est efficace et je l'entends essayer de se ressaisir. « T'inquiètes, je vais te trouver ça. Dis pas que c'est moi par contre, j'voudrais pas qu'on me prenne pour celui qui a aidé Zazou Bing à jouer au stalker. » Et il raccroche avant que j'ai pu l'engueuler. Je joue pas au stalker. Ou peut-être un peu? Oh, je sais pas, mais j'suis pas en état d'y penser maintenant. Ce qu'il me faut, c'est un lit confortable et une aspirine. Et pour ça, faut rentrer à la maison.

____________

Il y a eu un moment où c'en a été trop. Ce n'était pas tant le fait qu'elle me trompe ou qu'elle cherche à me blesser, que celui qu'elle y arrive trop facilement. A chaque fois, c'était mon univers que je remettais en cause, tout ce que je faisais. Parce que ce n'était jamais assez bien. Parce que c'était toujours ma faute. J'étais incapable de lui reprocher ses écarts. Je me contentais d'encaisser en silence. Serrer les dents. Ça a été la fois de trop. J'ai compris qu'il n'y avait plus rien que je puisse faire. Essayer de la faire aller mieux, j'étais déjà passé par là. On ne peut pas forcer quelqu'un à faire ce qu'il ne veut pas. J'étais prêt à être à ses côté mais je ne pouvais pas me battre à sa place. Apparemment, je n'ai pas été suffisant. Alors j'ai abandonné. Lâchement. Parce que je ne voyais pas quoi faire d'autre. Parce que, être avec moi, quoi qu'elle en dise, ça ne l'aidait pas à aller mieux. Et je voulais son bonheur plus que le mien. Enfin, j'en sais rien. J'ai trop réfléchi à tout ça, tellement que j'en ai perdu le fil. Alors j'ai juste retenu la seule solution que j'avais trouvée : rompre. L'embrasser une dernière fois et sentir ma putain de gorge se serrer à cette idée. Et foncer chez mes parents. Eux au moins me foutrons la paix. Je ne veux voir personne, même pas Emma. Enfin, c'était sans compter sur l'inquiétude de ma mère... Quand la porte s'ouvre, ma fausse jumelle passe discrètement son nez dans l’entrebâillement pour vérifier qu'elle ne me dérange pas trop. J'ai ma guitare sur mes genoux, la première, celle que mes parents m'ont offerte pour mes dix ans. J'gratte les cordes et ça sonne moche. Pas envie de jouer, juste avoir ma guitare, ça me rassure un peu. « Maman m'a appelée, elle s'inquiétait... » « Mmh... » Emma prend ma guitare de mes mains, la pose sur son support et vient s'asseoir à côté de moi.  « J'ai largué Mad. » Pas besoin qu'elle demande, c'est pas comme si ça allait être mon grand secret. Elle me regarde un peu choquée, mais ce n'est pas comme si elle ne comprenait pas. Elle sait tout, tout de ma relation avec Mad. Bon, peut-être pas dans le moindre détail, mais elle sait ce que je vis, les tromperies et le reste. Elle me prend dans ses bras pour un câlin de réconfort. J'ai l'impression d'être un gosse à nouveau, mais c'est plutôt cool. « Ça ira Zazou, si ya besoin, je te ferais un cours sur comment bien gérer une rupture. Tu sais que je suis professionnelle pour ça. » Je ne peux m'empêcher de sourire à sa remarque stupide. « Et puis maman t'as fait un gros gâteau au chocolat, espèce de chouchou. Moi, j'ai pas le droit à ça à chaque séparation. » Je lève les yeux au ciel. « Maman n'a pas envie de cuisiner un gâteau toutes les deux semaines... » Elle me tape sur la tête. « Non mais oh! J'en ai pas un nouveau toutes les deux semaines non plus! J'suis une jeune fille respectable monsieur! » Elle se lève et me tend la main pour m'aider à me lever à mon tour. La famille, c'est toujours efficace pour vous sortir la tête de l'eau quand tout va mal.

____________

« Allez Zazou! Tu vas pas encore rester enfermé à vérifier qu'elle est pas morte. Et si elle l'est, ça change quoi que tu le sache aujourd'hui ou demain?! » Il me tire le bras pour m'éloigner de mes rubriques mortuaires online. Oui, je m'inquiète. Elle a disparu après que je l'ai larguée et vu ce que je sais de ses antécédents, j'ai peur qu'elle fasse des conneries. L'avoir larguée ne signifie certainement pas que je n'en ai rien à foutre d'elle... « On sait que t'es triste, mais ça fait six mois, alors maintenant, tu vas venir partager une bière avec ta famille. Tout le monde s'inquiète pour toi! » Bon, Lincoln qui me secoue, j'aurais pas pensé voir ça arriver. De toute évidence, j'dois vraiment les inquiéter. Pour qu'ils m'envoient le petit chieur qui ne lâche jamais l'affaire. Bon, c'est vrai qu'Emma est aussi têtue quand elle s'y met. Pourquoi Lincoln alors? Parce que je suis son grand-frère préféré sûrement. Son seul grand frère quoi. Alors je fais un effort. Pour la famille. Ça fait un peu mafieux dis comme ça, mais c'est bien aussi. Après m'être passé de l'eau sur la gueule et avoir enfilé des fringues dignes de ce nom, je peux enfin affronter la lumière du jour. Zazou est de retour dans la vraie vie des vraies gens. Enfin, il essaie. Parce qu'il ya un temps pour être déprimé et un temps pour s'en remettre. C'est pas pour toucher le fond que j'ai mis fin à ma relation avec Mad, c'est pour pouvoir remonter à la surface. Et pour qu'elle le puisse aussi. Je ne saurais jamais ce qu'il en est pour elle vu la façon dont elle a disparu, j'ai juste à faire en sorte que ça marche pour moi... Que de belles résolutions. J'ai un don pour ça, mais c'est pas pour autant que je les respecte voyez vous. S'asseoir dans un bar voir une bière se poser devant soi, regarder les autres discuter et rire. Emma me regarde des fois d'un air un peu inquiet quand je réagis pas suffisamment à ses piques ou à ses blagues. Je sens que Lincoln me fous des coups dans les jambes pour que je sois plus réactif. Abby, elle, se contente de me payer à boire en pariant sur le fait que si je suis bourré, j'oublierais le reste. C'est mignon, cette attention. Un peu ce dont j'avais besoin, je suppose. Je souris, je ris à leurs blagues pourries, je rattrape un peu le temps perdu... L'ambiance se détend, les choses sont normales. A nouveau. Comme si elles avaient toujours été comme ça... Et puis Lincoln me donne un coup de coude dans les côtes. « Regarde la nana, là-bas, canon hein? » C'est quoi ça? Il veut que je prouve que je vais bien en allant me trouver une nouvelle copine? Pas mon truc, je repasserais. Quoi que, on dirait qu'elle se fait un peu emmerder... Je finis ma bière et me lève. Un Zazou qui laisse seule une demoiselle en détresse, ça ne s'est jamais vu, je vous assure. Elle a les cheveux drôlement rose, elle a pas l'air du coin. J'suis sûr qu'elle a un genre d'accent étrange. C'était la première fois que je voyais Sixtine, je voulais juste l'aider. Au final, elle m'aura plus sauvé que l'inverse.

____________

La revoir et tout remettre en cause. La croiser dans un putain de bar à Pasadena. Qui l'aurait cru, qu'elle reviendrait ici. Je n'ai jamais imaginé comment je réagirais face à elle, mais je suis sûr que je ne me le serais pas figuré ainsi. Perdre mes moyens comme un gosse. J'essaie de savoir où j'en suis, de mettre des mots sur ce que je ressens... Le vide. Je ne peux pas encore aimer Mad. Parce que maintenant, j'ai Sixtine. Qu'avec elle, c'est différent, j'ai l'impression d'être utile, j'ai l'impression que je peux m'en sortir. Sixtine, c'est ma bouée de sauvetage, mon unique soutien. Bien sur, il y a la famille et les amis, bien sûr, il y a Emma, Baze, Lincoln, Abby, mon groupe... Mais ça n'a rien à voir. Il y a ma vie, et il y a mes histoires de couple. Je ne sais pas pourquoi je les compartimente ainsi, mais c'est ce que je fais. Je vis mes histoires de couple autant que je peux, mais ma famille passera toujours avant. Ma vie, elle se passe bien, j'ai pas besoin de grandir, je vis avec les gens que j'aime et je ne peux pas vraiment en demander plus, ce serait exagéré. Mes histoires de couples, c'est différent. Ça a toujours été bancal, ça s'est empiré avec Mad. Et Sixtine est arrivé, avec son calme et son silence, elle a mis tout ça à plat. Elle est ma bouée de sauvetage mais je crains qu'elle soit aussi dépendante de moi que je ne le suis d'elle. Cela ne m'avait jamais posé de problème. Mais l'ouragan est de retour en ville et elle n'a rien fait qu'elle a déjà mit le bordel dans ma tête. Focus Zazou. C'est pas compliqué quand même. C'est juste Mad. Juste Mad? Ça n'a jamais été juste Mad. Je ne l'ai jamais connue comme ça encore. Ça a toujours été Mad et moi depuis que je l'ai rencontrée. Elle était splendide et j'suis tombé immédiatement sous le charme de cette foldingue. Juste Mad, je ne suis pas sur de savoir comment faire. Pourtant j'aimerais. Parce que j'ai beau l'avoir quitté, on a beau n'avoir pas eu de contact pendant un an, ce n'est pas comme s'il n'y avait rien entre nous. Je me sens proche d'elle, quoi que je fasse. Je VEUX être proche d'elle. Alors je suis allé la voir. Alors elle m'a rembarré. Parce que c'est Mad, l'éternelle Mad, toujours la même. Au moins, je suis sûr que je ne me suis pas trompé. Elle m'a envoyé balader et je suis rentré dans le bar, retrouver Sixtine qui s'inquiétait pour moi. Pour l'abruti que je suis. J'ai fini par rentrer à l'appart, retrouver mon canapé et me planter devant la télé pour penser. Penser à pourquoi Mad me fait cet effet, pourquoi je n'arrive plus à penser, à ce qui m'arrive. Quand un postérieur s'affale à côté de moi. « A quoi tu pense avec cet air de rockeur traumatisé? » « Mad est rentrée à Pasadena. » L'air moqueur d'Emma disparaît pour laisser place à un air choqué. Elle ne sais pas trop ce que ça veut dire. « Bah tu vois, j't'avais dit qu'elle était pas morte. Pas le genre à se mourir d'amour. » Elle m'arrache un sourire, comme toujours. Ouais, Mad est bien vivante. C'est cool. Et j'en fais quoi maintenant? « Elle m'a envoyé chier et elle a dit qu'elle voulait plus voir ma gueule. » En gros, si je résume, c'est ça. Emma hausse les épaules. « Ah... Mon pauvre piaf... Tu as une copine parfaite, alors va pas jouer au con et tout foutre en l'air parce que la nana que tu a largué il y a euh... Deux ans? Bref, parce qu'elle vient de revenir. T'étais pas heureux aux dernières nouvelles? » Je hoche la tête. Ma jumelle a raison, comme d'hab. Les aînés Bing, la voix de la sagesse, si si, je vous assure.

____________

Quand Millie a dit qu'elle nous lâchait, on a tous cru que c'était une grosse blague. Pas très drôle, mais on a rigolé quand même, pour lui faire plaisir. Ou pour lui montrer qu'on y croyait pas. Du coup, elle nous a balancé des cacahuètes dans la gueule pour qu'on la prenne au sérieux. Honnêtement, c'est pas la méthode la plus efficace que je connaisse pour atteindre un tel objectif... Bref. Après une bataille bière/cacahuètes qui m'a semblé durer un siècle, elle a finit par réussir à nous convaincre qu'elle était sérieuse. Un problème familial, et une opportunité de boulot dans sa ville natale. Et non, tout le monde ne peut pas être parfait et venir de Pasadena, que voulez-vous... Toujours est-il qu'on est restés comme des cons à la regarder. « La question c'était : "est-ce que vous viendrez à ma fête de départ pour jouer une dernière fois ensemble?", vous avez l'intention de répondre un jour? » « Excuse-nous d'être choqués par ce lâche abandon, Miss. » Elle rigole. « Ca va, t'as pas fait un plat quand il a fallut changer de bassiste... » Mickey lève les yeux au ciel. « Peut-être parce que les auditions de bassiste, c'est réglé en deux secondes alors qu'on sait très bien que Zazou va ENCORE nous prendre la tête pour avoir LA chanteuse parfaite, DUH. » Millie lui tire la langue, prête à répliquer. « Calme, calme, calme! » On vient de sortir d'une bataille de nourriture, mon tee-shirt en pue encore la bière... Non, je ne suis pas prêt à subir à nouveau une prise de bec entre les deux doux-dingues qui me servent de batteur et de chanteuse. « On verra ces légers problèmes plus tard Mickey. Et oui, on viendra jouer pour ta fête, évidemment! » Millie se lance vers moi pour me faire un calin avant de se rappeler ce dont on vient de sortir. Une guerre atomique à base de cacahuètes. Non, les calins, ce sera pour un autre jour. « Parfait! J'vais rentrer me laver maintenant, bande de nazes. » « Ramène-moi en passant. » Je suis ma chanteuse préférée jusqu'à sa voiture, je m'installe et elle me conduit. « Au fait, Zazou, je me demandais si tu pouvais me rendre un service... » Je la regarde. Evidemment, moi je rends toujours service! « Faut qu'on passe chez moi, tu verras... » Hum. C'est pas comme si j'étais pressé de toute façon. J'acquiesce et le vieux tacot que conduit Millie nous emmène jusqu'à chez elle. Quand elle ouvre la porte, j'entends des aboiements. Depuis quand est-ce qu'elle a un chien? Elle attrape le monstre qui se précipite vers elle et me regarde en me faisant les yeux doux. « Quoi? » « J'ai adopté un petit pug ya deux semaines... Mais je peux pas le ramener dans ma famille avec moi, ya une sorte d'allergie héréditaire à ces petits monstres poilus... » Je soupire... « Tu veux me refiler un chien? » « Bah j'peux pas l'abandonner non plus... Et je vais pas l'envoyer à sa mort en le confiant à Mickey ou à Josh! » Elle me le tend, les yeux brillants... elle savait que j'étais pas capable de dire non à un chiot? La saleté. J'attrape le monstre. J'en connais un qui va être content. « Bon, tu me ramènes chez moi quand même? »

____________

« T'es sûr que tu veux faire ça? » Je regarde Mike, un peu con. Evidemment que je veux faire ça. C'est quoi cette question. « C'était un peu le but non, d'être des pros..? » Il acquiesce, l'air un peu emmerdé. « Non, mais j'veux dire, partir en tournée, deux mois comme ça... J'ai pas envie que ta sœur tente de me tuer en disant que je t'ai incité ou je sais pas quoi... » Je rigole bêtement. C'est vrai. Il a pas tort. J'ai pas pensé aux pulsion meurtrières de ma frangine... Mais elle sait que je suis capable de faire des choix tout seul, je ne pense pas qu'elle aille se passer ses nerfs sur un autre membre du groupe. Non, ils devraient être tranquilles. « Elle me tuera moi, vous ne risquez rien. » J'sais pas si c'est sensé être rassurant. « Mais on t'aime bien aussi tu sais, on s'inquiète pas que pour notre vie... » « Franchement, Mickey, on s'en fiche un peu. On signe avec une major. C'est pas comme si on pouvait dire non sans le regretter toute notre vie. J'voudrais pas détester ma soeur parce que j'ai refusé de signer parce qu'elle me faisait trop peur. » « Elle gardera sagement Norbert? » Je le regarde avec surprise. « Bah non, Norbert vient avec nous. » Ils me regardent tous comme si j'étais fou. « C'est pas un très bon mode de vie pour un jeune chien tu sais... » Je lève les yeux au ciel. « Vous voulez le faire sans moi, c'est ça? Bande de traîtres! » Mickey rigole alors que notre nouveau guitariste/chanteur a l'air un peu paumé. Ça fait pas longtemps qu'on l'a recruté. Il a pas franchement eu à attendre deux siècle avant de pouvoir rencontrer le succès, le chanceux. Sans chanteuse, on a du se réorganiser. Deux chanteurs qui font aussi guitariste. Le nouveau, et moi. Ça a fait rire ma famille qui me bat toujours à singstar. Mais j'men fiche. C'est du punk que je fais, d'abord. Et de toute évidence, ça plaît, puisqu'on signe aujourd'hui. Aujourd'hui, j'abandonne le salon de tatouage pour me consacrer à la musique. J'aurais jamais cru. Comme quoi, faut pas perdre espoir, on finit toujours par réussir! Bon, il faut juste que j'annonce ça à Sixtine... J'avais prévu d'emménager avec elle à temps partiel, avec la tournée qui s'annonce, ça risque de compliquer légèrement les choses... Mais ce n'est pas le moment d'y penser. Pour l'instant, j'essaie juste de savourer.