Et à moins que vous ne portiez des voiles et un gouvernail sous votre jupon, ce qui m’étonnerait, le jeune Wiliam Turner sera déjà mort.
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V. Bettina "Boo" Monroe
◊ STATUT : Célibataire, j'ai bien trop à faire entre la boulangerie, mes parents, mon cousin... ◊ TU DORS OÙ CE SOIR ? : À la maison, et j'espère que Neal n'essayera pas encore de faire des conneries, je suis épuisée ! ◊ AVATAR : rachel mcadams ◊ CRÉDIT : Midnight Wraith
Sujet: Et à moins que vous ne portiez des voiles et un gouvernail sous votre jupon, ce qui m’étonnerait, le jeune Wiliam Turner sera déjà mort. Lun 27 Jan - 16:27
vivianne bettina moriarty monroe
« feat. rachel mcadams »
Hey l'asticot ! Tu veux un bonbon à la menthe ? Bah réponds d'abord à mes questions, c'est pour savoir si t'es fiable. Commence par me dire ton nom l'zigoto ! « Boo ! Non je n’essaye pas de te faire peur ! Pourquoi tout le monde croit que je cris bouh, ce n’est pourtant pas pareil. En vérité je m’appelle Vivianne Bettina Moriarty Monroe. Mais je préfère Boo. » La loose ! Ensuite, dis-moi comment les autres t'appellent. « Boo ! » Pauv' toi. Maintenant je veux savoir ta date de naissance, et lésine pas sur le lieu ! « Je suis née à Pasadena, au Texas, aux Etats-Unis, sur Terre, dans la Voie Lactée. Un certain 18 avril 1982. » T'es pas gâté toi. Et en plus bientôt retraité, t'es juste bon à jeter ! Bon alors, faut aussi que tu m'dises sur quoi t'es branché. « Tu veux dire mon violon ? Non ? Parce que je ne sors presque pas sans mon violon, il n’est jamais loin. En fait je préfère les hommes. Grands, châtains, voire blond, les yeux clairs, de la barbe, et dont le prénom commence par un T… ah non je n’ai rien dit. » Boooooring. C'est pas tout, dis-moi ce qu'il en est de tes relations. « J'ai d'abord tout mis en standby pour me consacrer à ma carrière de musicienne. Après j'ai mis ma carrière en standby pour me consacrer à la boulangerie et à mon père malade. Et ensuite, j'ai continué de mettre ma vie amoureuse en standby pour m'occuper de mon cousin dépressif. Non je ne vis pas standby ! » Heureusement pour les autres ! Par contre ta tête ne me parle pas, redis-moi depuis quand tu es là. « Je suis née ici, j’ai vécu et grandit à Pasadena. En fait, les seuls moments où je suis partie, c’est pour jouer du violon dans des concertos dans plusieurs États. » J't'ai à l’œil, n'touche pas à mes noisettes ! Je trouverai toujours un moyen de te châtier. Tu deales quelle genre d'affaires déjà ? « Je suis violoncelliste, professionnelle. Mais depuis quelques mois, j’ai dû arrêter pour aider ma mère à la boulangerie. Mon père est malade et ne peut plus gérer ça… Trop de pression, de fatigue accumulée. » Qu'est-ce que je m'ennuie ici. Parle-moi un peu de toi. « Je pourrai éventuellement "cramer les boulangeries" rivales pour te sortir de ton ennui, mais j’ai peur du feu… Alors je ne le ferai pas. Et puis ce n’est vraiment pas bien pour eux. En plus on me retrouverait trop vite, et comme je ne sais pas mentir, je vais probablement me trahir. Je dois me décrire là, c’est ça ? Et bien… je dirai déjà que j’aime la musique, ma vie est rythmée par la musique. J’adore ça. L’écouter, en jouer, danser. La musique me rend heureuse. En fait, un rien me rend heureuse. Je suis même capable de m’émerveiller d’un caillou parce qu’il aura une jolie forme ou qu’il brille d’une certaine façon à la lumière du soleil. Aaah le soleil. Je ne sais pas mentir, je l’ai déjà dit ? C’est important à retenir, parce que du coup on lit en moi comme dans un livre ouvert. C’est particulièrement agaçant. Mais bon. Je souris tout le temps. J’adore rire ! Et… je m’emporte facilement aussi. Surtout quand je n’arrive pas quelque chose. Alors là, je laisse tout tomber et je vais bouder. Mais je ne boude pas longtemps. Je suis tellement curieuse, qu’à peine un quart d’heure plus tard, me voilà de retour pour ré-essayer. Il parait que je suis "étrange". Je ne trouve pas, d’après ma mère, j’ai du tempérament. Et c’est différent. C’est ce qu’elle me dit tout le temps. Elle a probablement raison. Une maman a toujours raison. Sauf quand elle me dit que je joue en Do, alors que je suis en Mi. » Ça envoie du lourd... ! Une dernière avant ton bonbon à la menthe, dis-moi qui se bat pour toi. « Peut être… Monica, ou Phoebe ? » Ok, tiens le voilà ton bonbon à la menthe !
Question pour un champion !
Qui de la poule ou de l’œuf est venu en premier ?
Chez vous, impossible de dîner en famille sans ?
Dans votre sac de voyage, vous avez déjà rangé ?
Pourquoi un corbeau ressemble-t-il à un bureau ?
Le soir, vous vous détendez devant votre émission de télé préférée ?
La dernière fois que vous avez fait l'amour, c'était ?
dis-moi ce que tu caches sous ton tablier
pseudo : catsoon présence : dès que possible. le secret d'alvin : ALVIN. commentaire sur le forum :où l’as-tu découvert : la question ne se pose plus. pfff, dis entre toi et moi, t'as bien une préférence parmi les admins ? bon moi j'voterais pour moi (Sheldon) et après Alvin, les quatre autres sont des proies trop faciles. On les met trop rapidement dans le lit, ils préfèrent leur vie remplie de pêchés que la science : j'ai envie de voter pour moi, j'me trouve sex' en McAdams .
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Dernière édition par V. Bettina "Boo" Monroe le Sam 8 Mar - 22:47, édité 3 fois
V. Bettina "Boo" Monroe
◊ STATUT : Célibataire, j'ai bien trop à faire entre la boulangerie, mes parents, mon cousin... ◊ TU DORS OÙ CE SOIR ? : À la maison, et j'espère que Neal n'essayera pas encore de faire des conneries, je suis épuisée ! ◊ AVATAR : rachel mcadams ◊ CRÉDIT : Midnight Wraith
Sujet: Re: Et à moins que vous ne portiez des voiles et un gouvernail sous votre jupon, ce qui m’étonnerait, le jeune Wiliam Turner sera déjà mort. Lun 27 Jan - 16:28
i'll be there for you
« We're sisters. Why does God punish me? »
« BOOOOOOOOOOOOO !!!! » Oh oh. Je connais cette voix. Pire ! Je connais cette intonation de voix. C’est celle qui veut dire : tu as de gros problèmes ma p’tite ! « BOOOOO !!! » Je saute du canapé comme si ma vie en dépendait, et je coure à en perdre haleine jusque dans le jardin. Et maintenant ? Où est-ce que je vais ? « Psstt, Boo ! » Polly ! C’est ma voisine. Enfin c’est pas tout à fait ma voisine, mais presque. En fait, sa tante est ma voisine. Et Polly passe tous les soirs chez elle après l’école, et tous ses weekends ici. Elle dit toujours que c’est bien plus sympa chez sa tata que chez elle. Et même qu’elle m’a confié l’autre jour que son papa et sa maman se disputaient tout le temps. C’est vraiment pas marrant. Je comprends pourquoi elle vient chez sa tante tout le temps. « J’ai entendu que ça crie, il s’passe quoi ? » Je m’approche discrètement de la barrière. « C’ma sœur, elle veut me tuer ! » Elle ouvre de grands yeux. « Mais pourquoi ? » « Beennnn… » J’affiche un sourire un peu tiré et je me tortille sur place. « J’ai trouvé son journal intime et je l’ai lu. Elle arrêtait pas de parler d’un Tommy dont elle est super trop amoureuse. Et moi pour de rire j’ai écrit que Tommy le petit kiki il mangeait des raviolis. » Polly pouffe de rire. « BOOOOO !! » « AAAAAH !!! » J’ai eu peur ! SUPER PEUR ! Je l’ai pas entendu arriver ! Et Philo m’a attrapé par le col de mon tee-shirt en me secouant. « T’ES QU’UNE PETITE PESTE !!! » « POLLY AU SECOOOUUURS, SAUVE-MOI AAAAH !!! » « J’ARRIIIIVE !! » Philo continue de me secouer comme un prunier. Et je vois Polly qui escalade notre barrière pour passer au-dessus. Elle tombe de l’autre côté, du bon côté. Et saute sur le dos de Philo. « AAAAH MAIS LÂCHE-MOI L’MICROBE !!! » J’ai l’impression d’être Bart Simpsons qui se fait étrangler et secouer par Homer. Sauf que moi, ben c’est Philo qui m’attaque. Et Polly est accrochée sur son dos et lui tire les cheveux pour qu’elle me lâche. « PHILO LÂCHE-MOOIIII !!! » « D’OÙ TU TOUCHES À MES AFFAIRES ??? » Je… manque… d’aaiiir… « LÂCHE-LA MÉCHAANNTE !! » Et puis en plus Philo essaye de se secouer pour dégager Polly. Je me sens comme un pantin. « Je… meeuuurs… » Je tire la langue et la laisse pendre comme les chiens, et je ferme les yeux. Je suis morte, voilà. « Fais pas la con Boo ! » Elle continue de me secouer. Aie ! Me suis mordue la langue ! Violente ! « Mfe fuis mordue la langue méfante ! » Je me masse la langue avec mes doigts. Ben ça fait pas mieux du bien. « Allons, allons, que se passe-t-il ? » La grosse voix de papa résonne dans nos oreilles, juste derrière nous. Vite au garde à vous ! Polly glisse du dos de Philo et tombe sur les fesses. Moi je me tiens la langue et j’regarde papa en essayant de sourire. Et Philo, elle a les poings serrés, elle est toute rouge et elle a les cheveux dans tous les sens. « Bah Philo pourquoi tu t’es pas coiffée ? » « RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!! » MAIS ELLE EST FOLLE ???? Elle saute sur place, en hurlant, les yeux fermés, la bouche grande ouverte, elle tape du pied. On dirait une timbrée dégénérée ! « AIEUH ! » Elle m’a poussé et j’suis tombée sur les fesses. « Philomène ! » Oh la grosse voix de papa n’est pas contente. « C’EST DE SA FAUTE !! » « Déjà tu commences par baisser le ton immédiatement jeune fille ! » Je la vois qui ferme les yeux, se pince le nez et tape du pied par terre. Elle souffle longuement. Moi je me relève et je regarde Polly en haussant les épaules. On échappé à la mort ! On fait une super équipe toutes les deux ! Philo rouvre les yeux et me regarde en grognant. Si j’le jure, elle grogne ! « Cette… p’tite punaise a fouillé dans mes affaires et a lu mon journal intime, elle a carrément écrit dedans !!! » Papa se tourne vers moi en croisant les bras et en fronçant les sourcils. Oh, oh, danger. Polly me regarde. Elle me soutient mentalement. « C’est vrai ? » « Et ben euh… c'est-à-dire que euh… je n’ai pas vraiment fouillé dans ses affaires… puisqu’il était posé sur le bureau, ouvert… à la vue de tous… » Je crois que je m’enfonce. Je me tortille les mains et frotte le sol de mon pied. Je suis mal, je suis très mal.
Qu’est-ce que je disais que j’étais mal ?! La preuve, papa m’a puni. Je suis de corvée de sortir les poubelles toute la semaine. Et en plus de ça, je suis maintenant obligée d’aller m’excuser auprès de Philo. Bon d’accord, c’était pas bien d’écrire dans son journal intime. Mais est-ce ma faute si Tommy petit kiki mange des raviolis ? Beh non ! Bon en fait j’en sais rien, mais je trouvais la rime trop rigolote. Pff… C’est la plaie d’avoir une sœur adolescente. En plus, elle n’est jamais sympa avec moi Philo. Elle veut plus jouer aux légo, elle veut plus jouer à la balançoire, elle veut plus regarder des dessins animés avec moi, elle dit que c’est trop ringard. Heureusement que j’ai Polly pour jouer avec moi-même, parce que sinon je m’embêterai trop ! Bon je dois aller m’excuser auprès de Cruella. « Cruella devil, cruella devil… » Oh bah voilà maintenant j’ai la chanson en tête. Je toque à la porte. « Quoi ? » « Philo c’est moi… » « Dégage ! » Je croise les bras. « Mais papa l’a dit je dois m’excuser. » « J’en veux pas d’tes excuses, dégage ! » L’est nulle, c’est ce que je disais. Une sœur adolescente c’est nul parce que ça râle tout le temps, c’est jamais contente, ça trouve les garçons trop beau et tout et tout, ça parle d’embrasser les garçons tout le temps tout le temps, ça reste des heures au téléphone alors que c’est débile, c’est mieux de se voir, et ça monopolise la salle de bain. Et ça c’est ultra nul ! Parce que nous les toilettes sont dans la salle de bain. Et quand j’ai très très très envie de faire pipi, je peux pas à cause d’elle, parce que môdame se maquille. « Bon ben… je dirai à papa qu’au moins j’ai essayé mais qu’c’toi qui veut pas et qu’en plus tu m’as dit de dégager. » J’attends quelques secondes, et bingo ! La porte s’ouvre et Philo me regarde, une main posée sur la hanche l’autre contre le mur de la porte en levant les yeux au ciel. « Active. » Je passe sous son bras et vais m’asseoir sur la chaise de son bureau. Je l’aime bien, elle tourne, c’est marrant. « Alooooooooooooors… » Mais euh, pourquoi t’arrête la chaise qui tourne ? Je m’amusais bien moi ! Pff… Elle me tourne vers elle et me lance un regard noir. « Alors je disais que je suis désolée d’avoir lu ton journal intime, et aussi d’avoir écrit que Tommy petit kiki mangeait des raviolis. » Elle devient rouge et serre les dents. Oh, oh, c’est la couleur que prend son visage quand elle s’énerve. « Enfin il a pas l’air très intelligent ton Tommy… » C’est vrai, elle a écrit qu’il fait que jouer au basket et qu’il martyrise les benêts de la classe (c’est ce qu’elle écrit) pour qu’ils fassent ses devoirs à sa place. Elle se crispe encore plus. « Est-ce que tu veux l’embraaaaasseeeeer ? » Là elle devient toute rouge jusqu’aux oreilles. « DÉGAGE DE MA CHAMBRE SALE PESTE !!! » Hé mais elle fait peur ! Je me lève en courant et sors de là, direction la mienne de chambre. Et dans la foulée j’entends la grosse voix de papa. « PHILOMÈNE, PARLE MIEUX À TA SŒUR ! » Et paf une claque qui porte ! Philo est vraiment une adolescente bruyante.
« Ahlalala Polly ! ♪ »
Je saute sur Polly quand elle m’ouvre la porte. « JOYEUX ANNIVERSAAAAIIIIRE !!! » Elle est belle, avec ses longs cheveux blonds et sa petite pince sur la tête. Je la serre contre moi, l’étrangle presque, la secoue un peu puis la relâche en souriant. « Philo te passe le bonjour et te souhaite un joyeux anniv’. » Elle ouvre grand les yeux et la bouche. « Naaaan je rigooole ! » « Pouah la nulle ! J’ai eu peur ! J’ai cru qu’elle était devenue humaine ! » On s’met à rire toutes les deux, et elle me fait entrer. Aujourd’hui elle fête son anniversaire. Elle a invité des gens du collège pour faire la fête, sa tante est d’accord. Ouais parce qu’elle le fête chez sa tantine, et pas chez elle. Polly a peur que ses parents plombent l’ambiance avec leurs disputes. Je les ai entendu une fois, c’est vrai que c’est pas marrant. Ma pauvre Popo. Vraiment, je comprends pourquoi elle passe tout son temps par ici. Même pour faire ses devoirs elle vient chez sa tante. Un jour, on va la voir revenir avec ses valises et son grand sourire. Je crois que ça n’étonnera personne ! Elle m’attrape par le bras et m’emmène dans le salon. « Faut gonfler tous les ballons, les accrocher, accrocher la banderole là, mettre les bonbons dans des saladiers… » Elle me fait toute la liste de ce qu’il y a à faire et tape dans ses mains en me regardant. « Prête ? » « C’partit mon kiwi ! » J’attrape un ballon et entreprends de le gonfler. Mais c’est super dur ! Déjà il faut réussir à ne pas baver, mais seulement souffler. Secondo, il ne faut pas regarder Polly faire le pitre à ce moment là, sinon on explose de rire et le peu d’air qu’on a mis dans le ballon s’en va. Et troisièmement… Euh ben y a pas de point trois. Au bout de dix minutes j’ai réussi à gonfler mon premier ! Je le tiens bien serré entre mes doigts pour qu’il ne se dégonfle pas. « Polly, Polly ! Regarde ! J’ai réussi !! » Je le secoue devant elle pour qu’elle le voit. Mauvaise idée… Il m’échappe des mains. Et je le vois, impuissante, traverser toute la pièce en se dégonflant dans un bruit de pet foireux. Polly est morte de rire, littéralement écroulée ! Même qu’elle a carrément la tête dans le paquet de bonbon tellement elle rit. J’me laisse tomber en avant, mes mains touchant presque mes pieds. « Pff… » Je me redresse et regarde mon amie avec une mine abattue. « T’as une pompe ? » Elle hausse les épaules. « Genre ? » « Genre pompe à vélo. » « Oh si ! Attends. » Elle s’en va en trottinant, et revient quelques instants après tout autant en trottinant. « TADAAA ! » « Génial ! » Ça va quand même être plus simple. J’espère.
Donc je m’attèle à essayer de gonfler mes ballons avec ma pompe à vélo (c’est normal). Et je super trop concentrée ! J’tire même la langue ! Ouais ça montre combien je suis concentrée. J’ai même plus de mal à gonfler un stupide qu’à jouer du violon. Là encore, tout est normal. Narmol. « BOO REGARDE-MOI !! » Aah mais pourquoi qu’elle hurle celle-là ??!! Elle m’a fait peur ! Oh non j’ai encore lâché mon ballon. Rah j’en ai marre… Y a rien qui fonctionne ! Je regarde Polly du coup, parce qu’elle insiste en plus. Qu’est-ce que… « Pfff… AHAHAH AHAHAHAH AHAHAHAHAH !!! » Cette débile a coincé deux ballons dans ses narines et elle souffle super fort pour les gonfler ! C’est dégoutant et trop marrant ! Mais j’en peux plus de rire ! « Souffle encore ! Encore ! » Bah oui je l’encourage, c’est normal, entre copines ! « Tu peux le faire Polly, je crois en toooiiiiii !! » Elle souffle, le ballon rouge de sa narine gauche gonfle, et maintenant le bleu dans sa narine droite. Oui tu y es presque Polly ! Encore ! « WOUH VAS-Y !!! » « Je… peux… le… » « PARLE PAS ET SOUFFLE ! » Elle fronce les sourcils, moment de concentration. Grande inspiration par la bouche et… et elle souffle tellement fort que v’lan, les ballons partent en avant et tombent de son nez ! Je me laisse tomber par terre en riant. C’est trop marrant ! Polly s’en tient les côtes, elle n’en peut plus ! Je me redresse en m’essuyant les yeux, j’en pleure. La nulle. « Hé Polly ! » « Ouais ? » Elle sourit. « T’as de la crotte de nez qui pend. » Elle fait une tête bizarre, attrape vite un mouchoir, me regarde et puis on éclate de rire. « Tu les veux ? » Qu’elle me demande en me tendant ses ballons crottéeux. « Eeww, non. Jette-les ! » Elle est vraiment dégoûtante ! Heureusement que je sais qu’elle blague. « T’imagine s’il y avait plein de crottes de nez dans les ballons, qu’on les attachait tous au plafond et qu’à un moment PAF, ils éclatent tous ?! » Je fronce le nez. « Ce serait trop dégueu. » « Mais ouais trop ! » Je la vois qui regarde les ballons d’un air pensif. Puis elle me regarde avec son air j’ai une idée. « On le fait ? » « Quoi ? » « Mettre des crottes de nez dans les ballons ?! » « Hein ? … AHAHAHAHAHAHAH !!! » Je me tiens les cottes et me relaisse partir en arrière en riant. J’en peux pluuus, j’en pleurs ! La fille qui veut gâcher son propre anniversaire et être recouverte de crottes de nez ? Ben c’est Polly pardi !
« first, we met. »
J’entre dans la chambre de Philo sans même toquer, elle va gueuler mais m’en fous, je peux gueuler encore plus fort qu’elle s’il le faut. « Tu fous quoi là ? T’as cru que c’était la fête du slip ? Personne t’a appris à toquer ? Dégage ! » Je soutiens son regard, elle m’fait pas peur. « D’abord tu m’dis où tu l’as mis ! » Elle hausse les sourcils et prend son air de garce sur le visage. « Où j’ai mis quoi ? » « Tu sais très bien ! » C’est pas parce qu’elle est presque majeure, qu’elle se maquille, qu’elle porte un soutif et que moi je suis qu’au collège que je vais la craindre. « Écoute trésor, c’est pas parce que t’as égaré ton soutif rembourré que ça veut dire que c’est moi qui l’ai. » Je fronce les sourcils et ouvre la bouche, choquée. « T’es vraiment qu’une conne ! » « Ose répéter ! » Elle serre les poings et me défie du regard. « J’ai dit que t’es conne ! » « Espèce de sale peste !! » Elle me choppe par les cheveux et me jette par terre. « AAAAAIIIIIEEEEE !!! » « JE SUIS PAS UNE CONNE OK ?! » Elle se penche vers moi pour me regarder de ses yeux sombres. Oh si tu l’es ! Je lui attrape la main et la mords. « AAAAH MAIS C’EST PAS VRAI LA POUFFIASSE !! » Je m’éloigne d’elle en rampant et me relève. « T’AS VOLÉ MON VIOLONCELLE, JE SAIS QUE C’EST TOI !! C’EST CE QUE J’AI DE PLUS PRÉCIEUX ET TOI TU ME L’AS PRIS !! » J’ai les larmes aux yeux. Et elle… elle me regarde avec son sourire sadique sur le visage, en se frottant la main. « JE TE DÉTESTE, T’ES PAS UNE SŒUR ! » « C’est ça, barre-toi ! » Je dévale les escaliers en courant, les larmes coulent sur mon visage. Je m’en fiche qu’elle m’insulte, qu’elle dise que je suis une peste, qu’elle ne m’aime pas. Mais qu’elle touche à mon violoncelle… c’est ce que j’ai de plus précieux ! C’est tout ce que j’aime ! Et elle me le vole… Elle me l’a pris ! Je sais que c’est elle ! Je passe devant la cuisine en courant sans m’arrêter. « Bettina ? » Je ne réponds même pas à maman, je sors de là. Je veux être loin d’elle, loin de cette… de ce monstre ! Philomène est un monstre !
J’ai couru sans m’arrêter jusqu’au parc. Je suis essoufflée, fatiguée, épuisée… mais courir m’a soulagé. J’ai arrêté de pleurer. Je me sens… un peu mieux. Libérée de mes larmes. Je souffle un bon coup et m’essuie les yeux. J’ai pas l’habitude de partir de chez moi en courant sans prévenir personne. Ou au pire, si je ne suis pas à la maison, c’est que je suis sois au collège, soit à mon cours de violoncelle, soit chez la tante de Polly. Mais là… maman m’a entendu partir en courant et claquer la porte. Peut être même qu’elle nous a entendues nous engueuler et nous battre. Je pense… la maison n’est pas si grande après tout. On ne se bat jamais avec Philo… on se frappe avec des mots d’ordinaire. Mais on n’en vient pas aux mains. Elle m’a vraiment fait mal… Je me laisse tomber sur un banc en soufflant et en reniflant. « Je ne veux plus jamais la voir, plus jamais ! » « Tu parles toute seule ? » Je sursaute en criant. Je me suis même relevée tellement j’ai eu peur. Et en me retournant, je vois un garçon. « Bouh. » Dit-il sur un ton très désinvolte en levant les mains comme pour me faire peur. Puis il s’assoit sur le banc. « Alors c’est qui que tu veux plus voir ? » « Ma sœur. » Pourquoi est-ce que je lui réponds ? Je ne le connais même pas ! « Ah les sœurs… » Je m’assois à nouveau, intriguée. « T’en as ? » « Nope. » Je fronce des sourcils. Et il se croit drôle. « C’est quoi ton nom au fait ? » « Boo. » « Ça va l’coup du bouh je viens de le faire, sois plus originale. » Je fronce encore plus des sourcils. « Oh mais c’est qu’elle va mordre ! » Il se met à rire. Je le pousse du banc, il s’étale par terre en criant. « Mais t’es pas bien dans ta tête toi ! » « Je m’appelle Boo et arrête de te moquer de moi !! C’est vraiment pas le bon jour !! J’ai déjà ma sœur qui me pourris la vie tous les jours, elle m’a volé mon violon, refuse de me le rendre, elle est la pire créature jamais vue sur terre, même Satan à côté d’elle c’est de la gnognote ! Elle m’a frappé et m’a fait mal, je l’ai mordu et me suis enfuie de chez moi en courant sans rien dire à mes parents. Et toi espèce d’abrutis dégénéré du cerveau ramolli tu te moques de moi et ben sache queje n’appréciepasdutout !!!! » Je suis debout, les poings serrés, les dents serrés et je souffle comme un buffle. Alors il se relève en me regardant, s’essuie les vêtements et pose sa main sur ma tête. « Tu te sens mieux blondie ? » Dans un ultime geste de colère, je dégage sa main et commence à courir dans la direction opposée. Là je m’arrête, je me retourne vers lui et crie : « Oui ! » Et puis je me sauve, pour rentrer chez moi sinon maman va s’inquiéter.
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Dernière édition par V. Bettina "Boo" Monroe le Sam 8 Mar - 18:46, édité 3 fois
V. Bettina "Boo" Monroe
◊ STATUT : Célibataire, j'ai bien trop à faire entre la boulangerie, mes parents, mon cousin... ◊ TU DORS OÙ CE SOIR ? : À la maison, et j'espère que Neal n'essayera pas encore de faire des conneries, je suis épuisée ! ◊ AVATAR : rachel mcadams ◊ CRÉDIT : Midnight Wraith
Sujet: Re: Et à moins que vous ne portiez des voiles et un gouvernail sous votre jupon, ce qui m’étonnerait, le jeune Wiliam Turner sera déjà mort. Lun 27 Jan - 16:28
i'll be there for you
« best friends for ever, she said... »
C’est bizarre mais j’ai cette étrange impression que Polly m’évite… Non ce n’est pas possible ! Elle a juste été beaucoup occupée pendant le divorce de ses parents. Oui finalement, ils ont divorcé. Elle est quand même restée avec sa tante parce qu’elle est vraiment cool comme femme ! Et puis elle vit près de chez moi et près de l’école, donc c’est un gros plus. Mais tout de même, ça fait une semaine que je ne l’ai pas vu et quand j’ai sonné à sa porte ce weekend, sa tante m’a dit qu’elle était déjà sortie avec des copines. Des copines ? Quelles copines ? Je suis sa seule copine. Elle n’arrête pas de répéter sans cesse que je suis la seule à vraiment la comprendre, à ne pas la juger et que les autres filles du collège sont des greluches. Bizarre… je suis certaine que c’était un malentendu ! Je pense qu’elle a confondu copines et jogging. C’est vrai, ça se ressemble. Oh tiens, la voilà près de son casier ! « Polly ! » Je suis arrivée vers elle en courant et en secouant la main en l’air. « Oh dis tu ne devineras jamais quoi ! » Elle s’est retournée et j’ai eu peur. « T’es tombée dans un pot de peinture ce matin ou quoi ? » Ai-je dit en rigolant. Mais elle est restée sérieuse. Non mais ris quoi, c’est marrant, d’habitude tu rigoles. « T’es encore fagotée n’importe comment. » J’ai haussé les sourcils. Euh… Et puis voilà qu’elle me dévisage de la tête aux pieds. « Mais bon, de toute façon même si tu essayes de mettre un petit top comme le mien, ça n’irait pas, ce serait trop plat. » Dit-elle en bombant le torse. Ah je vois… « C’est une histoire de soutien-gorge, c’est ça ? » Je me pince les lèvres pour ne pas dire quelque chose de stupide tant je trouve cette histoire ridicule. En plus bon… hein… elle porte des brassières. « Tu ne peux pas comprendre. » Dit-elle en secouant sa main. « Mais Polly… il t’arrive quoi ? » Elle se regarde dans le miroir de son casier et sort un petit gloss pour s’en remettre. « Entre toi et moi, je pense que tu en as déjà mis assez… » Ses lèvres ressemblent à celles des babouins, là maintenant tout de suite avec tout ce gloss gluant. Elle claque la porte et me fusille du regard. C’est alors que deux autres filles se pointent à côté d’elle et me dévisagent. « Qu’est-ce qu’elle veut la p’tite ? » Je fronce des sourcils. « Petite, petite, tu parles ouais ! On a le même âge ! C’est pas parce que moi j’utilise pas tout le maquillage de ma grand-mère que je suis petite ! » Elle secoue la main. « Si tu veux. » « Polly ! » Qu’elle dise quelque chose enfin, nous sommes amies ! « Ouais Polly. » Dit l’autre en m’imitant. « Fous-moi la paix Boo, tu t’es regardée ? On n’est pas du même monde ! Moi je porte des soutiens-gorge, je suis une femme maintenant. Toi t’es encore qu’une petite fille, un bébé qui pleure chaque fois que ta sœur te pique ton violon. » Les trois se mettent à rire. Je serre les poings et me sens rougir de honte et de colère. « Ciao la p’tite ! » Balance l’autre fille. « Polly t’as pas le droit ! » « Tu sais quoi faire, va pleurer dans les jupons de ta maman que j’ai été méchante avec toi ! » Dit-elle en ricanant. AAAH ! Sans réfléchir, je l’ai attrapé par ses longs cheveux blonds et je l’ai tiré jusqu’à ce qu’elle s’écroule par terre. Après quoi, je suis restée bloquée quelques instants parce que ce n’est pas mon genre d’être violente… « Pardon, je suis désolée Polly ! » Elle avait les larmes aux yeux et se tenait une poignée de cheveux dans les mains. « T’ES QU’UNE CONNASSE ! » Et je suis partie en courant parce que j’avais honte de moi-même.
Aouch ! Je courais pour échapper à ma honte d’avoir fait mal à Polly, et voilà que je suis stoppée net. Il faut dire aussi que si je regardais devant moi au lieu de regarder derrière moi, ce serait beaucoup mieux. « Arrête de t’affoler ! » Me dit une voix qui ne me semble pas inconnue. Je regarde la personne qui m’a stoppé dans ma course. « Toi ?! » « Encore en cavale à ce que je vois ? » Je le pousse et croise les bras. « Du tout, non. Je… je fais mon jogging ! » Il se met à rire. « Dans le couloir du collège et en regardant derrière toi ? C’est ça ouais. » Je fronce les sourcils et tourne la tête. Je n’ai rien à lui prouver. « Boo ? » « C’est pas marrant !!! » Criais-je en serrant les poings et en devenant toute rouge de colère. Il a levé les mains et a reculé d’un pas. « Non mais… c’est bien comme ça que t’as dit que tu t’appelais, non ? » Moment de silence gênant durant lequel je m’aperçois que je m’énerve facilement ces jours-ci. « Euh… oui. » « Moi c’est Ted. » Ah. « Alors, tu te sauvais de quoi ? » Je me passe la main sur le front d’un air gêné. « Bah y a ma meilleure amie, Polly, qui s’est moquée de moi parce que je suis mal fagotée comme elle a dit et juste parce que ça y est madame a de la poitrine, alors elle se sent supérieure. Mais faut arrêter de déconner hein ! Elle porte que des brassières hello kitty ! Et j’le sais, elle me les a montré l’autre fois fièrement ! Puis là, elle est maquillée comme pour le carnaval de Rio et elle espère me faire culpabiliser ! Elle s’est publiquement moquée de moi avec ses nouvelles copines pimbêches et stupidasse ! Et moi ça m’a énervé et j’ai pas l’habitude qu’elle agisse comme ça et je l’ai attrapé par les cheveux et je l’ai balancé par terre et je saispas pourquoi j’ai fait ça… » Je baisse la tête d’un air désespéré et honteux. Et pourquoi est-ce que je lui raconte, encore une fois, toute ma vie ? « Waow… bah les meilleures amies quand elles gagnent d’la poitrine tu sais… » « T’en as une ? » « Nope. » AAAH mais il m’énerve à dire ça à chaque fois !!! « T’es toujours empêtrée dans des problèmes, toi, non ? Chaque fois que j’te vois c’est soit la sister diabolique soit la meilleure amie aux seins démoniaques. » Il se met à rire. « C’est pas vrai du tout !!!! » M’écriais-je ! « Puis tu m’as l’air un brin violente en plus… » « C’EST FAUX ! » Criais-je en le poussant contre l’un des casiers. « Oh mince. » J’ai porté mes mains à mon visage, sentant les larmes me monter aux yeux. Cette journée est nulle ! « Je suis désolée ! » Et encore une fois je me suis sauvée en courant. Je vais aller me cacher quelque part où personne ne me trouvera et où je serai seule, toute seule !
« and then we fell in love. »
Déjà deux ans maintenant que Polly avait décidé de mettre un terme à notre amitié pour une simple raison de bonnet. Bonnet C, bonnet B… en plus ce n’est pas comme si ses seins étaient immenses. À côté de Pamela Anderson, elle est plate comme une limande. L’ironie de l’histoire ? C’est que deux mois plus tard, moi aussi j’ai eu mes premières règles. La puberté l’a totalement changé, moi je me suis restée fidèle à moi-même. J’ai continué à me battre avec ma sœur, j’ai continué le violon, j’ai continué à… et bien à être seule. Puisqu’à vrai dire, Polly était ma seule et véritable amie. Elle a bien entendu continuer à se moquer ouvertement de moi avec ses copines tweedledee et tweedledum. Et puis un jour, j’ai appris qu’elle avait déménagé. Ses parents ayant finalement divorcés, ils lui ont demandé de choisir entre eux. Polly a choisit son père, elle est partie avec lui en Californie. Ça devrait lui convenir la Californie, vu la pimbêche qu’elle est devenue… Et depuis qu’elle est partie, je n’ai plus entendu parler de tweedledee et tweedledum, il faut croire qu’elles ont besoin d’une reine des abeilles pour étendre leur venin. C’est redevenu bien calme en réalité. Sauf à la maison, c’est toujours aussi dingue. Vivement que Philo s’en aille ! Elle ne parle que de ça, je n’attends que ça ! Ainsi un midi, alors que c’était la pause déjeunée au lycée, je me suis assise sur un banc à l’extérieur. Je n’avais vraiment pas envie de manger à la cafétéria en solitaire face à tous ces nombreux groupes d’amis bruyants. J’ai posé le casque de mon baladeur sur mes oreilles et j’ai chantonné la musique qui passait. Après avoir terminé de manger, j’ai rangé ma petite boîte de lunchbox dans mon sac et j’ai posé la tête en arrière sur le banc en fermant les yeux, profitant de ce soleil qui recommençait à chauffer doucement la peau. Signe que le printemps revient, ma saison préférée. Et puis la chanson suivante s’est emballée sur le refrain et moi aussi, parce que j’adore chanter et que j’ai oublié que n’importe qui – qui passerait par là à ce moment là – pourrait m’entendre. « I'm a little bit of everything all rolled into one: I'm a bitch, I'm a lover, I'm a child, I'm a mother, I'm a sinner, I'm a saint, I do not feel ashamed. I'm your hell, I'm your dream, I'm nothing in between you know you wouldn't want it any other way. » J’ai sursauté quand quelque chose a tiré mon casque en arrière et plus encore quand j’ai ouvert les yeux et que j’ai vu la tête d’un garçon penché au-dessus de moi. À vrai dire, je me suis mise à crier et je me suis levée du banc pour me mettre en position d’attaque. Je ne sais pas me battre… Il se met à rire. « Pourquoi tu ris ? » Il s’assoit sur le banc en rigolant. « Chaque fois que je te croise, sois tu coures en pleurant et ensuite tu cris, soit tu cours et ensuite tu gueules. Sauf que là, tu ne courais pas, mais tu as quand même crié. T’es vraiment une fille particulière. » Je plisse des yeux. « T’es qui d’abord ? » « Tu te souviens pas de moi ? Alors là… je suis vexé quoi ! » Dit-il en simulant de fausses larmes. Je lui cogne le genou avec mon pied. « Et violente ! T’es violente ! » « Non je ne le suis pas ! » « Mais si tu l’es ! » « Mais non ! » « Alors pourquoi tu m’as tapé ? » « Je t’ai pas tapé ! » « Ah non ? » « Non, je t’ai cogné. » Instant de silence pendant lequel il me regarde en essayant, visiblement, de deviner si je suis sérieuse ou non. « Oui c’est sur qu’il y a une grosse différence… Mais non je ne t’ai pas tapé je t’ai juste cogné, maintenant tu n’as pas mal tu ressens juste de la douleur. » J’hausse des sourcils en le dévisageant. « Est-ce que tu parles tout seul ? » « Est-ce que tu chantais vraiment toute seule que tu es une salope ? » Mes yeux s’ouvrent en grand. « Comme tu disais : i’m a bitch, i’m a lover, et je ne me rappelle plus de la suite. » Je me sens honteuse qu’il m’ait entendu chanter. J’attrape mon sac et m’éloigne rapidement. Sauf qu’il me rattrape et se place devant moi, sans cesser de marcher pour autant. En fait, il marche à reculons. « Bah attends, ne pars pas, on n’avait pas terminé de discuter. » « On ne discutait pas, tu es venu m’embêter ! » Il hoche la tête. « Soit, je te l’accorde. Mais maintenant que nous sommes en pleine discussion/ » « Je n’ai rien à te dire ! » « Oh mais c’est pas vrai tu vas m’écouter un peu ?! » Je me suis arrêtée, lui aussi. Comment ose-t-il me parler ainsi ? « Non. » Et je passe à côté de lui pour le dépasser. Je l’entends râler et voilà qu’il me rattrape à nouveau. Il a retrouvé son côté nonchalant. « Je t’ai pas mal observé, t’es toujours toute seule, pourquoi ça ? » « Oh génial, t’es un stalker en plus de ça ? » Il lève les yeux au ciel. « Tout de suite les grands mots. Non, non, moi je prête de l’attention à ce qui m’intéresse, c’est différent. » À nouveau je m’arrête et je le dévisage. « À ce qui t’intéresse ? » Il m’a regardé sérieusement en plongeant son regard dans le mien. « Oh mon dieu, t’es le gars que j’ai croisé à deux reprises sur les deux pires journées de ma vie ?! » Il a baissé la tête d’un air désespéré avant de relever les yeux avec un petit sourire. « Ted, je m’appelle Ted. » « Oui ! Même qu’à chaque fois tu m’as fait croire que toi aussi tu avais une connasse de sœur ou une abrutie de meilleure amie ! » « Non… » Il a haussé les sourcils. J’ai commencé à rire comme une imbécile. « Le pire c’est que d’ordinaire je ne raconte pas ma vie comme ça aux gens, mais toi… t’as un truc qui fait que je te déballais tout à chaque fois. Comment tu fais ? » « Tu pourrais le découvrir en acceptant de sortir avec moi vendredi soir ? » J’ai rigolé. « Non. » « Samedi alors ? » « Non. » « Je te préviens, je n’abandonne pas aussi facilement. » « D’accord. » « C’est un oui ? » « Non, c’est un d’accord continue d’insister mais je dirai non. » Il a sourit. « C’est ce qu’on verra. » A-t-il soufflé en s’approchant vraiment près de mon visage. « Boo ? » J’ai hoché la tête. « Veux-tu venir en non rendez-vous avec moi vendredi ? » « Non ! » Je l’ai poussé en rigolant. « C’est complètement stupide un non rendez-vous ! Qui voudrait aller à un non rendez-vous avec toi de toute façon ? Aucune fille ne veut un non rendez-vous, elles veulent un vrai rendez-vous, surtout avec un gars dans ton genre. » Je me suis arrêtée de parler en le regardant. Il me regardait avec un léger petit sourire mais ne disait pas un mot. « Je dois y aller. » Me suis-je écriée en me sauvant soudainement. Cette fois-ci il ne m’a pas suivit.
Il ne mentait pas, en effet il a continué d’insister. Et façons assez surprenantes même parfois. En m’attendant au détour d’un couloir au lycée. En payant les cheerleaders pour « m’encourager » à accepter de sortir avec lui. En se glissant derrière la fenêtre d’un cours avec une pancarte sur laquelle on pouvait lire « just one date ». D’ailleurs, plusieurs filles de ma classe se sont demandées pour qui il était là… À mon avis il a reçu quelques réponses positives après ça. Mais pas de ma part, oh non ! Et pourquoi est-ce que je m’obstine à dire non ? À vrai dire… je ne sais pas trop. Mais j’ai ce feeling qu’il ne faut pas que j’accepte. Pas aussi facilement en tout cas. Et puis même, je n’ai pas à me justifier pour dire non. Sa pire et dernière intervention a été quand il a réussi à se glisser dans le bureau du proviseur (j’ignore totalement comment il s’y est pris) et qu’il m’a demandé publiquement dans un message vocal (à l’aide du micro) de sortir avec lui. Il a cité mon nom, tout le monde me regardait parce qu’on était à la cafétéria ce jour là, je me sentais tellement mal. Je suis sortie d’un pas décidé alors qu’il continuait sa mascarade dans le micro, j’allais le retrouver pour lui dire d’arrêter. Sauf que d’un coup dans les haut-parleurs on a entendu "Que faites-vous ici ? Vous n’avez pas le droit d’être là !" et il s’est pris une heure de détention. Il ne s’en sort pas trop mal en fin de compte. Juste une heure… Quand il s’est fait jeté du bureau, j’étais là, je l’attendais appuyée contre le mur. « Tu m’as entendu ? » « Tout le monde t’a entendu ! » Il a rigolé. « Intelligent n’est-ce pas ? » « Stupide, tout le monde est aussi au courant pour ta détention. » Encore une fois il a rit. Il s’est rapproché de moi. « Alors, tu acceptes ? » J’ai soupiré en roulant des yeux. « J’ai encore plein d’idées, donc si tu dis non… » « Pourquoi moi ? » C’est vrai quoi, il y a plein de jolies filles prêtent à se damner à ses pieds, alors pourquoi moi ? « Et pourquoi pas ? » « C’est tellement pas une réponse ! » J’allais le pousser mais je me suis rappelée qu’on était juste devant le bureau du proviseur. Il continuait de sourire. « Pourquoi est-ce que tu refuses avec tant d’acharnement ? » « Pourquoi est-ce que tu insistes ? » « Parce que tu dis non à chaque fois. » J’ai encore roulé des yeux en croisant des bras. « Certains auraient lâché l’affaire depuis longtemps. » « Je n’abandonne pas aussi facilement. » Trois lycéens sont passés à ce moment là et nous ont sifflé et lancé des commentaires à propos de son message vocal. Quelle honte… Ted, lui, rigolait. Je me suis frottée le front. « Tu sais quoi ? D’accord, mais c’est juste pour que tu arrêtes de me suivre partout et de me foutre la honte devant tout le lycée ! » Lui dis-je en levant les bras. « Sérieusement, tu acceptes ? » « Oui. » Même moi je n’en revenais pas. « Ok, vendredi soir, je viens te chercher/ » « Non dis-moi juste où te rejoindre, je n’ai pas besoin que ma sœur s’y mette aussi. » Il a rigolé. « Ah oui la sœur… Devant le cinéma à 19h45. Et/ » J’ai secoué la main. « À vendredi alors. » Ai-je dit en m’éloignant. Je me sentais absolument gênée et j’ignorais pourquoi. « It’s a date ! » A-t-il crié alors dans le couloir. Quand je me suis retournée pour lui lancer un regard noir, il rigolait. Si j’ai accepté, c’est seulement pour qu’il arrête de m’embêter.
Et alors le "premier rendez-vous" s’est bien passé, contrairement à ce que je pensais, et je me suis même surprise à accepter un autre rendez-vous après ça, et puis encore un autre, et puis encore… Et en fait, on continuait de sortir, on passait de plus en plus de temps ensembles. Ma mère se demandant ce que je pouvais bien faire pour passer autant de temps dehors. Philo lui a fait croire que je me droguais, absurde. Maman ne l’a même pas cru de toute façon. On a commencé à agir comme un couple parfois… De toute façon chaque fois qu’on se retrouvait, on s’embrassait. Mais on n’en était pas un. En tout cas, on ne s’était rien dit à ce sujet. Et puis j’ai commencé à devenir possessive, chaque fois que je le voyais avec une fille je lui piquais une colère. Il agissait comme s’il ne comprenait pas en premier temps, mais je le voyais bien son sourire d’imbécile, celui qu’il a quand je prouve que je m’intéresse à lui. Mais Ted aussi agissait de la même façon, chaque fois qu’il me voyait discuter avec un gars quel qu’il soit, il se ramenait et passait son bras autour de mon épaule juste pour dissuader l’autre mec. Ce qui est stupide ! Ce n’est pas comme s’ils étaient intéressés par moi, la plupart du temps on discutait boulot, c’était pour des travaux de groupes en cours. Et puis un jour on a eu une vraie dispute…
Il y a cette fille qui minaudait devant lui, et Ted, plutôt que de la jeter, il faisait son beau. Et il m’avait vu, je le sais ! Parce qu’il me jetait des coups d’œil par moment. Ça m’a vraiment énervé ! Alors j’y suis allée, j’ai fait peur à la fille en arrivant comme une furie. Elle a sursauté. « Tu fous quoi encore ? » Je ne m’adressais qu’à Ted. « Je discute avec Ashley. » J’avais les bras croisés, les dents serrées, le regard sombre. « Non ? Ce n’est pas de ça dont tu parles ? » J’ai tapoté du pied par terre. « Tu vois c’est pour ça que tu ne devrais pas être lesbienne, les filles sont bien trop compliquées. » Dit-il à Ashley qui visiblement ne comprit pas ce qu’il dit. « Abrutit. » Puis tout le monde le sait qu’elle n’est pas gay ! La semaine dernière elle sortait encore avec ce mec dans l’équipe de basket, hm, Adam quelque chose. Je l’ai poussé de sa chaise et il s’est étalé sur le sol. Après quoi je suis partie en ayant très envie de taper dans quelque chose. Depuis que je le connais, j’ai des élans de violence. Non, en fait IL a le don de m’énerver tellement fort que j’en deviens complètement dingue ! Ted m’a rattrapé par la main et m’a forcé à lui faire face. « Un, arrête de me pousser à chaque fois tu m’fais mal ! Deux, tu m’expliques ton délire ? » Je l’aurai bien poussé, encore, mais il me tenait. « C’est toi ! » Il pas n’a pas compris. « Mais encore ? » Je me suis passée la main sur le front. « T’es toujours en train de flirter avec toutes les filles que tu croises ! » « Totalement faux. » J’ai ouvert grand la bouche. « … Et la Ashley ?! » « Elle flirtait avec moi. » Moment de silence. Dois-je le taper pour lui remettre les idées en place ? « Grosse différence en effet… C’est la même chose !!! » « Qu’est-ce que tu attends de moi, que j’arrête de parler à toutes les filles qui croisent ma route ? » « Oui ! Non. » Je me suis dégagée de sa main, j’ai ramené mes cheveux en arrière. « Alors quoi ? » « J’en sais rien ! » « T’es vraiment chiante comme fille tu l’sais ça ?! » « Alors fallait pas faire tant d’histoires pour me demander de sortir avec toi ! » « Mais ça j’ignorais que t’étais chiante à ce moment là ! » « Han ! » Je suis restée choquée. Et je lui ai mit une gifle. Évidemment il s’est énervé. « Mais arrête ça bon sang !! Et dis-moi ce que tu veux au lieu de me frapper ! » « Je veux que tu arrêtes de jouer avec moi ! » « Quoi ? De quoi tu… » J’ai levé les mains au ciel avant de tourner les talons. « Tu sais ce que t’es ? Une emmerdeuse qui ne termine jamais ses phrases et qui ne va jamais au bout de ses idées ! » Je me suis immédiatement retournée pour l’affronter. « Arrête de jouer ta drama queen et dis moi ce qui n’va pas bordel ! » J’ai tourné la tête et j’ai vu que quelques personnes nous regardaient avec grand intérêt. Je leur ai jeté un regard les incitant à partir, ce qu’ils ont fait. « Boo ! » J’ai levé les bras au ciel, j’ai sauté sur place tant il m’énervait et que j’arrivais au bout de mes limites. « Je te déteste, voilà ! » « T’es une horrible menteuse ! » Je l’ai frappé, enfin j’ai voulu, mais il m’a arrêté. « Lâche-moi !! » Mais il n’en a rien fait. « Moi j’ai jamais demandé à ce que tu viennes me bousiller la vie ! » Il a soulevé les sourcils. « Oui c’est vrai, tu me bousilles la vie parce que t’es arrivée avec ton petit sourire, t’as insisté pendant plus d’un mois pour que je sorte avec toi, et t’as insisté comme un dingue et maintenant que tu m’as à ta merci, tu t’en fous, tu cours après d’autres filles ! » Il a voulu intervenir mais je ne lui en ai pas laissé le temps. « Je veux pas que tu cours après elles, je veux pas que tu me forces à devenir dingue – parce que c’est ce que tu fais ! – et je ne veux pas m’engueuler comme ça avec toi ! Parce que si ça ne marche pas, je préfère ne plus te voir plutôt que de continuer à tomber bêtement amoureuse de toi et de perdre la tête comme ça ! C’est pas une vie ça ! » Il m’a regardé sans rien dire. « Génial et maintenant tu deviens muet ! » Il a passé sa main derrière ma tête et m’a embrassé. J’ai essayé de le pousser d’abord, parce qu’il profite de la situation ! Et puis j’ai arrêté, je me suis accrochée à son cou et je l’ai embrassé aussi. « Comme si les autres filles avaient le moindre intérêt à côté de toi… »
Du temps avait passé et entre nous c’était toujours pareil. On s’aimait, on se disputait, on se tapait, on se réconciliait aussitôt… Et notre graduation venait tout juste d’arriver. Je savais exactement ce que je voulais faire, j’avais tout tracé. Ted savait ce qu’il aimerait faire, mais n’avait rien vraiment de décidé. Cependant, tous les deux nous savions que nous voulions continuer dans la musique. Philo avait finalement quitté la maison, mais bizarrement j’entendais sa voix résonner dans ma tête comme si elle était devenue ma conscience. Étrange, très étrange… Et je l’entendais me dire que toute cette histoire était peine perdue. J’entendais sa voix grinçante me dire que ce mec allait me mener à ma perte et que si je voulais réussir ma vie, je ferais mieux de le laisser tomber. J’en devenais dingue ! Premièrement, je ne veux pas entendre son horrible voix dans ma tête ! Deuxièmement, je ne veux pas laisser Ted, je l’aime. Troisièmement… le problème c’est que je veux vraiment devenir violoniste et pour ça, je dois suivre le conservatoire qui va me faire voyager de villes en villes. Un soir, après avoir passée la soirée avec Ted, nous étions installés sur le canapé devant la télévision, j’étais calée dans ses bras. Et depuis le début j’étais totalement distraite. « Boo, tu m’écoutes ? » « Quoi ? » « Qu’est-ce que tu as ce soir ? » J’ai fait la moue. « Hm, rien. » « Ok. » Il s’est redressé et m’a fait face. « Qu’est-ce que tu as ? Je te connais, quelque chose te dérange. » J’ai regardé la télé puis mes yeux se sont reposés sur lui mais je n’ai pas pu soutenir son regard, j’ai baissé la tête. « Il y a définitivement quelque chose. T’as couché avec un autre ?! » Là immédiatement j’ai relevé la tête d’un air choqué. « Quoi ? Mais t’es malade ?! » « Sûre ? » « Mais oui évidemment que je suis sûre !!! » Il s’est détendu. « Tu m’as fait peur. » « J’ai reçu ma lettre du conservatoire… » Il a eu un grand sourire et m’a relevé le visage doucement avec sa main. « Et c’est pas génial ? » « Je pars la semaine prochaine. » Son sourire a disparu mais malgré tout il s’est forcé à paraître enjoué pour moi. « Et je ne sais pas quand je reviens… » Un silence s’est installé entre nous pendant plusieurs minutes. On avait tous deux les yeux rivés sur l’écran de télévision mais sans réellement voir les images qui défilaient devant nous. « Dans le fond, on se doutait bien que ça arriverait un jour. » Dit-il d’un ton très las sans quitter la télévision des yeux. Je le regarde en fronçant tristement les yeux. « Avant même qu’on ne se rencontre tu voulais déjà jouer au conservatoire. » Continue-t-il sur ce même ton las. « Ce n’est que la suite logique des choses. » Je baisse la tête. Je me sens totalement coupable. « Tu veux devenir une musicienne de renommée dans le monde classique ; moi de mon côté je veux aussi faire de la musique. » Il n’a toujours pas quitté la télévision des yeux. « C’était dit depuis le début que nous partions sur deux différentes voies. » « Ferme-la ! » Je n’ai pas pu m’en empêcher, il me déprime avec sa voix lasse. Le voilà qui me regarde en haussant les sourcils. « Quoi ? Je ne fais que dire la vérité. » Je soupire et me passe une main sur le front. « T’es déprimant Ted… » « Ah bah voilà que je suis déprimant maintenant, tu me les auras toutes faites ! » S’exclame-t-il en riant. « Donc voilà où nous en sommes ? Tu vas partir de ton côté et moi du mien ? » Il hoche doucement la tête. « Mais je ne veux pas partir… » Ma voix s’étouffe. Il me prend dans ses bras en posant sa main sur ma tête, comme il le fait toujours quand je suis mal. « Bien sur que si, tu en meurs d’envie. Tu m’en as parlé tellement souvent. » « Mais/ » « Alors tu vas y aller, tu vas devenir extraordinaire, tu vas tous les bluffer, tu vas vivre ta vie et puis peut être qu’un jour – qui sait – tu reviendras ici et qu’on se recroisera. » Il me lance un sourire confiant et posé. Mais je le connais, je vois à son regard qu’il aimerait me dire de rester. Le problème c’est qu’il n’est pas égoïste, pas tout le temps. C’est un bel idiot mais il n’est pas méchant. « Je te déteste, tu le sais ça ? » Dis-je en posant ma tête dans le creux de son épaule. Je l’entends ricaner, sa main se glisse dans mes cheveux. « Je sais exactement ce que tu ressens à mon propos. » Une minute de silence se passe. Je pense à la fois à mon départ proche, à toutes mes valises à faire, à ma mère qui va être excitée pour moi mais triste de voir sa deuxième fille quitter la maison ; mais je ne peux m’empêcher de me dire que j’abandonne Ted et que c’est de ma faute si notre histoire se termine ici. « Est-ce que je peux rester cette nuit ? » « Comme si j’allais te répondre non. » Je souris. « T’es bête. » « C’est ce qu’une certaine blonde me répète sans cesse, tu dois la connaître, elle a nom qui sonne comme un fantôme, boouuuuuh. » Et me voilà à rire à sa blague débile. « Aller va, oublions ça pour ce soir, profitons de notre dernière semaine ensembles. » Je relève la tête pour le regarder. « Tu ne m’oublieras pas ? » Il hausse les sourcils. « T’oublier ? Avec tous les traumatismes que tu m’as affligé ? Je ne vois pas comment ! » Je le frappe sur le bras. « Arrête un peu ! » Mais je ris en même temps. Il fait semblant d’hurler à la mort et de souffrir. « Tu vois, là, un traumatisme de plus ! En fait, c’est une bonne chose que tu ailles au conservatoire, tu ne me tueras pas ! » Je ne peux m’empêcher de rire même si ça me rend triste d’une certaine façon. « T’es/ » « Non ne parle pas, que sont les mots à côté des actes ? » Et le voilà qui craque. Il joue son Shakespeare maintenant… « Tu sais quoi ? » « Quoi ? » J’hausse les sourcils intriguée. « J’ai changé mon matelas hier, tu le veux tester ? » Je me mets à rire. Mais ma réponse est évidente, il me soulève et m’entraine vers sa chambre pendant que je ris en lui intimant de me lâcher. Il ne doit pas avoir tord dans le fond, tout était dit depuis le début, notre histoire était vouée à l’échec. On aura quand même eu du bon temps tous les deux… et autant en profiter jusqu’au dernier jour.
« i don't trust blondes anymore but you seem nice. »
Ainsi donc, j’avais dit au revoir à ma vie à Pasadena, j’avais fait mes adieux au Texas. Au revoir papa, prends soin de toi et ne force pas trop au boulot. Au revoir maman, promis je t’appellerai au moins une fois par semaine, de toute façon je sais que tu le feras. Au revoir Ted… Au revoir ma ville. Et j’avais pris la route pour Portland, Oregon. Ce qui est vraiment, vraiment très loin du Texas… J’avais conduit toute la journée avec ma voiture chargée à bloc, tellement chargée que je n’avais presque pas de visibilité dans mon rétroviseur interne. Finalement, j’étais arrivée en fin de soirée, exténuée mais il fallait encore que je vide ma voiture. Ça n’a pas été une mince affaire pour réussir à garder la porte ouverte tout en prenant mes cartons dans ma voiture, sans compter cette panique que quelqu’un ne vienne me prendre quelque chose, alors je refermais ma voiture à chaque fois. Après il a fallu monter les escaliers, réussir à ouvrir la porte (parce qu’évidemment je n’y arrivais pas) et la coincer avec mon premier carton. Et recommencer comme ça pendant environ une heure. J’ai été longue… Quand enfin j’ai eu terminé, j’ai dû aller trouver une place pour garer ma voiture et seulement ensuite j’ai pu rentrer dans mon nouveau chez moi. Ce n’est qu’à ce moment là que j’ai finalement regardé mon studio. Une petite pièce déjà meublée avec un lit, un bureau, une mini cuisine et une porte menant à une petite salle de bain avec douche + wc. Le bon côté c’est que je ne reste ici que quelques mois… J’ai soufflé et j’ai poussé tous mes cartons contre le mur vide, je m’en occuperai demain. Pour l’heure, j’ai surtout envie de prendre ma douche, de me mettre en pyjama, de me boire un chocolat chaud et de manger un petit truc, et ensuite d’aller au lit. Heureusement que j’ai tout noté sur mes cartons, je sais lesquels ouvrir. Après avoir récupérer ce dont j’ai besoin ce soir, avoir pris ma douche et m’être changée, j’ai enfin pu m’installer dans mon lit avec mon chocolat chaud et un livre. La route m’a totalement achevé. Et alors que je commençais à m’endormir tant mes paupières étaient lourdes… un bruit résonna à ma porte. Je sursautais mais probablement ai-je rêvé, après tout j’étais presque endormie. « Allô allô ? » Qu’est-ce que c’est que ça maintenant ? Sans lâcher ma tasse, je me suis approchée de la porte avec précaution. « Qui… qui est là ? » Ai-je demandé sans assurance. « La voisine ! » J’ai dû faire une tête assez folklo compte tenu de mes réactions au quotidien. Non mais sérieusement, qui vient voir ses voisins à onze du soir ? J’ai tout de même ouvert la porte. « Bonjour ! » Une grande blonde s’est retrouvée face à moi, avec un grand sourire et quelque chose dans les mains. « Tenez, je vous ai fait des cookies ! » Dit-elle de son ton enjoué en me tendant une assiette. « Je m’appelle Elizabeth ! » Je me suis forcée à sourire mais mon état de fatigue n’avait qu’une envie : lui fermer la porte au nez. Seulement ma mère m’a bien élevé. « Euh… Salut. » J’ai attrapé l’assiette qu’elle me tendait et j’ai cherché où la poser, sur un carton ça fera l’affaire. Elle s’est invitée d’elle-même à entrer (de toute façon vu l’espace) toujours en souriant. « Et tu t’appelles comment ? » Oh, j’ai relevé la tête. « Boo, je m’appelle Boo. » « Ça c’est un drôle de nom ! » A-t-elle dit en riant. Son rire communicatif m’a fait sourire. « En vérité c’est Bettina, mais tout le monde dit Boo. » « J’aime bien Boo, on dirait un petit fantôme comme ces fromages Kidiboo, tu as connu ça ? » Je la regarde sans un mouvement ni un son. Elle est train de me comparer à un fromage ou je rêve ? « En tout cas, bienvenue dans le voisinage ! » S’exclame-t-elle d’un coup en me faisant sursauter. « J’espère que tu aimeras mes cookies. » Autrement dit : goûtes-en un et dis-moi que c’est bon. Je souris (mais je veux dormir moi et cette fille déborde d’énergie, ce n’est pas humain vu l’heure) et j’attrape un cookie pour en manger un bout. Au moment où je commence à mâcher, tous mes muscles se fixent. Ce truc est… immonde ! « Alors ? » J’essaye de sourire et je lève le pouce comme pour dire que c’est délicieux. Il faut que je crache ! Je m’étouffe ! Ah je ne peux pas. Je me force à avaler, argh, je me retiens de vomir. Elle ne sait pas cuisiner ! Ah non, ah non ! Si elle revient me proposer à manger, je décline poliment. « J’en ai plein d’autres si tu veux ! » Hé hé… au secours. « Je ne mange pas tellement de gâteaux, mais merci. » Faux. Aller quoi, ma mère est pâtissière, mon père boulanger, j’en mange tout le temps depuis que je suis petite. « Et tu fais quoi dans la vie ? » Je me demande si elle surveillait à sa porte la venue du nouveau voisin (en l’occurrence : moi). « Je fais de la musique pour le conservatoire, c’est pour ça que je suis là d’ailleurs. » Bien, maintenant on l’invite gentiment à rentrer chez elle et moi je vais aller dormir. « Oh une artiste ! Quelle coïncidence, moi aussi ! » Ah oui non mais n’éveille pas ma curiosité. « Tu joues de quoi ? » « Du pinceau ! » Je la regarde… « Euh… mais… ce n’est pas un instrument… » Elle se met à hausser des sourcils, puis en levant l’index elle me sort : « Tout dépend de comment tu t’en sers ! » Il existe différentes manières de se servir d’un pinceau ? Je suis certaine que Ted aurait trouvé une réponse bien ironique à ça. « Je fais de la peinture. » Ah mais fallait le dire plus tôt ! « En tant qu’artiste, je peux te demander quelque chose ? » J’hoche machinalement de la tête. Pas que je me considère comme une artiste cependant. « Super ! » Elle m’attrape par la main et je n’ai pas le temps de réaliser que déjà je me retrouve dans son studio. Je n’ai rien compris… « Je viens juste de terminer cette œuvre mais j’hésite… » Dit-elle en me plaçant devant une toile. Et voilà qu’elle s’élance dans toute une explication sur les couleurs et dans un discours concernant son inspiration soudaine. Et moi… j’essaye de garder les yeux ouverts mais je suis vraiment très épuisée… Ça représente quoi ? Le sommeil dans son état le plus complexe ? J’ai encore hérité d’une cinglée en guise de voisine de palier. La première était ma sœur… mais personne n’arrivera jamais à son niveau de cinglerie. Jamais.
Il s’est avéré qu’en vérité elle n’est pas folle, enfin pas trop. Enfin pas tellement, enfin juste pas plus que moi. Elizabeth – ou Eli comme j’aime l’appeler – est juste une fille qui vit à l’envers. Disons qu’elle aime peindre la nuit et venir me réveiller vers les coups de trois heures du matin en toquant comme une malade à ma porte, en me proposant un cookie pour me réveiller (je dois avouer que depuis que je lui ai révélé que mes parents sont pâtissiers et que je m’y connais un peu et que – du coup – je lui ai donné des conseils, elle s’est beaucoup amélioré !) et en m’entrainant chez elle pour que je lui donne un avis éclairé sur sa dernière œuvre. Un avis éclairé alors qu’on m’émerge de force du lit… bien sûr. Même Ted ne s’y serait pas risqué. Même Philo pour tout avouer ! Mais non, Eli est frappadingue. Heureusement qu’elle ne tient pas réellement compte de mon avis nocturne, sinon elle serait mal barrée. Généralement, elle a le droit à quelque chose comme « c’est sympa. » et c’est tout. Trois heures du matin, je répète. Mais sinon il s’est avéré que l’on a beaucoup en commun. Et puis même si on n’a pas tellement en communs, on est très vite devenues complices. Nous étions voisines de palier mais c’est presque comme si nous vivions en colocation et que nous ne faisions qu’aller d’une chambre à une autre. On a beaucoup dérangé les autres étudiants… Tant pis pour eux ! Haha. Il y en a même qui ont commencé à nous surnommer les sœurs démoniaques. Juste parce qu’on est blondes toutes les deux, les yeux clairs et qu’on rigole trop fort. Et aussi peut être parce qu’on s’est amusées à faire les quatre cent coups aux voisins. On en a fait du bruit c’est sur… Mais on s’est faites pardonner avec des cookies ! (Que j’avais préparés parce que si Eli leur en offre c’est presque une déclaration de guerre…) Elle est venue à tous mes concertos, elle applaudissait comme une folle à la fin alors que le reste du public était calme et je me retenais de rire pour ne pas me faire réprimander par mon professeur. Je suis allée à toutes ses expositions et je lui ai même fait de la publicité en mentant un peu à certaines âmes imbéciles qui pensaient aller voir une célébrité, du coup la galerie était bondée de monde. Et puis même si on n’arrive pas totalement à comprendre l’univers de l’une et de l’autre, on l’apprécie quand même parce que c’est juste assez loufoque pour nous plaire. Elle est très rapidement devenue une amie précieuse pour moi. On s’est tellement rapprochées qu’Eli m’a raconté toute sa vie ; je lui ai raconté la mienne. Sans même n’avoir jamais vues nos familles respectives, nous savions déjà tout ce qu’il y avait à savoir.
Et puis mes quatre mois sont arrivés à leur terme, je devais continuer mon petit bout de chemin avec le conservatoire. Cette fois-ci direction San Francisco, Californie. Quelques jours avant mon départ, alors qu’Eli m’aidait avec mes derniers cartons, elle a soudain éclaté en sanglots. Je ne l’avais jamais vu pleurer comme ça avant… Quand on regarde un film ça ne compte pas. J’ai même cru qu’elle s’était fait mal ! J’étais prête à rouvrir le carton dans lequel j’avais déjà rangé ma trousse de premiers secours. Mais elle s’est accrochée à mon cou en pleurant. « Je veux pas que tu partes ! Je me sens comme une petite fille à qui on arrache de force son amie imaginaire ! » Ah… pourtant je suis bien réelle, j’te le jure. J’ai essayé de la calmer en lui caressant les cheveux. « Je vais être toute seule après et qui va me donner son avis sur mes peintures à trois heures du matin ? » « Personne ne devrait te donner un avis à cette heure-ci… » Dis-je en riant. « T’es la meilleure des meilleures amies que j’ai pu avoir. » Et voilà comment elle a commencé à me faire pleurer avec elle. Ah c’était beau à voir ! Nous étions toutes les deux à genoux sur le sol, nous tenant dans les bras et pleurant. « Je veux pas que tu partes ! » « Je veux pas te laisser ! » Et une suite de complaintes surmontées de larmes. Finalement, après s’être calmées (avec difficulté parce que plus elle pleurait, plus je pleurais mais plus je pleurais, plus elle pleurait) nous nous sommes mises d’accord qu’il était absolument hors de question que la distance détruise notre nouvelle amitié. « C’est comme une relation longue distance ! » « Sauf que nous, contrairement aux autres, on va survivre à la distance ! » Et je le pensais vraiment. Nous nous sommes promis de nous appeler chaque fois qu’un truc incroyable nous arrivait. Et peu importe l’heure ! De toute façon, ça ne pouvait être pire que d’être réveillée à trois heures du matin pour donner un avis sur sa peinture. (Elle continua cependant à me réveiller pour me demander mon avis en me détaillant très précisément ses peintures.) Je quittais donc Portland en laissant derrière moi une très bonne amie, ma meilleure amie… ? Mais nous nous étions promis de nous revoir dès que l’occasion se présenterait. Le plus tôt serait le mieux !
CODES BY CATSOON
Dernière édition par V. Bettina "Boo" Monroe le Ven 14 Mar - 4:41, édité 17 fois
V. Bettina "Boo" Monroe
◊ STATUT : Célibataire, j'ai bien trop à faire entre la boulangerie, mes parents, mon cousin... ◊ TU DORS OÙ CE SOIR ? : À la maison, et j'espère que Neal n'essayera pas encore de faire des conneries, je suis épuisée ! ◊ AVATAR : rachel mcadams ◊ CRÉDIT : Midnight Wraith
Sujet: Re: Et à moins que vous ne portiez des voiles et un gouvernail sous votre jupon, ce qui m’étonnerait, le jeune Wiliam Turner sera déjà mort. Mer 29 Jan - 4:50
i'll be there for you
« el diablo, oh you can just call us Eli & Boo. »
« GARÇOONNN !! » Je claque des doigts, la main en l’air en appelant quelqu’un. Eli est juste à côté et se marre. « Tiens-toi droite petite pucelle. » Elle ne l’est pas évidemment mais elle chavire sur le côté. Enfin un serveur se ramène. « Ah, une bouteille de votre meilleur champagne ! Cette lady se marie bientôt ! Lady j’ai dit lady, agis comme une lady !! » Elle se tient de travers comme Quasimodo. « Oh. » Elle se redresse et affiche son plus beau sourire de fiancée. Le serveur soupire et s’en va. « La-dy ! Tu dois te tenir droite ! » Je l’attrape par les épaules et la redresse sur sa chaise. « Oui mais cette chaise a un pied en moins, ça chavire… » Je me penche pour regarder ce qu’elle me dit. « Non, tout est normal. T’as bu combien de verres de tequila ? » « Autant que tu m’as dit d’en boire ! » Lance-t-elle avec un grand et fier sourire. « Ah oui je vois… » J’ai peut être un peu abusé en lui tendant tous nos verres. Mais c’est son enterrement de vie de jeune fille (ou plutôt on fête ça toutes les deux avant qu’elle n’ait une grande fête avec ses autres amies) et ça signifie qu’elle doit boire. Le serveur revient avec le champagne, ça va coûter cher mais hé, elle ne se mariera pas deux fois ! (En tout cas je ne lui souhaite pas.) « Oooh, y a un mec là-bas qui te fixe ! » Elle pointe du doigt derrière moi en souriant comme une idiote. Je me retourne, bien évidemment, pour voir de quoi elle parle. « Eli… » Je la regarde en soupirant. « C’est une photo accrochée au mur. » Elle se met à rire en s’affalant sur la table. Quant à moi, je m’appuie contre ma main. « Pff… j’ai vraiment besoin de boire. Ce n’est pas drôle, tu es déjà bourrée et moi je suis lucide, ce n’est vraiment pas amusant. Tu sais quoi ? J’aime vraiment ça le champagne, tu en prends un verre et moi le reste de la bouteille. Qu’en dis-tu ? » Elle est en train de jouer de la batterie sur la table et ne m’écoute même pas. « Ouais faisons ça. »
« J’te lance un danse de défi ! » Eli me pointe du doigt avec son air malicieux. Je regarde derrière moi mais c’est à moi qu’elle parle. Alors je me montre. « Moi ? Pff… Tu n’gagneras pas ! » « DJJJJJJJ !!! » La voilà qui traverse la salle les bras levés en hurlant au DJ. Elle lui dit quelques mots – j’ignore quoi je n’suis pas une chauve-souris – et la musique démarre. « Oh oh, tu me défies sur du Thriller ! » Moi je suis comme Michael Jackson, attention, ben ouais je suis blanche ! Eli se ramène vers moi en commençant à danser. Alors je danse aussi. « Je crois qu’on ressemble à des canards. » Je dis ça très honnêtement parce que garder les bras aussi droit c’est étrange tout de même. « Je deale pas avec les canards, je suis une oie moi madame ! » Je tire la langue. « Et moi un cygne ! » Et pour le prouver j’étends les bras ! BAM ! « Oh pardon, pardon, pardon ! » Je viens de cogner un pauvre garçon qui passait par là. C’est le serveur en plus ! À cause de moi il a tout renversé. Eli se tient les côtes tellement elle rit. « Je vais vous aider ! » J’attrape son plateau sauf qu’il glisse de mes mains et se renverse sur le sol avec le reste des assiettes et des verres. « Oups… »
« C’ta faute si on a été virées d’abord ! Avec ton stupide défi de danse… » Eli marche à côté de moi dans la rue en sautillant. Elle rit toujours autant. Et moi je bougonne, en plus j’ai froid. « C’est pour ça que je dis qu’il ne faut jamais boire. Je ne bois jamais, tu comprends pourquoi. Je suis déjà bien assez maladroite comme ça, alors quand je bois imagine. » « Il a fait une de ces têtes ! » Elle n’arrive plus à s’arrêter. « Stop… » Mais je repense malgré tout à sa tête. « C’est vrai que c’était drôle… » Et voilà que je me mets à rire aussi. D’un coup on sursaute aussi fort l’une que l’autre quand on entend un psst résonner juste derrière nous. Elle hurle, j’hurle, on saute et on s’enfuie en courant. C’est seulement quand on arrive chez elle qu’on s’arrête enfin pour respirer, qu’on se regarde et qu’on s’affale sur le canapé en rigolant. On a rit tellement fort qu’on en pleurait et qu’on ne pouvait plus s’arrêter pendant au moins trois quart d’heure. Le plus long fou rire de toute ma vie ! « Ah je t’adore Eli ! » Elle me prend dans ses bras. Elle sent l’alcool. Sûrement que moi aussi. « Moi aussi Boo, moi aussi. » Et puis on avait tellement la flemme de bouger jusqu’à sa chambre que l’on s’est endormies comme ça…
« home, sweet home. sister, evil sister. »
J’entre dans la petite maison des parents et referme derrière moi. Tiens… qu’est-ce que c’est que ces valises ? Étrange. Enfin, je sais qu’on doit accueillir mon cousin. Neal. Une terrible histoire que la sienne. J’ai insisté pour qu’il vienne vivre chez moi. Mais je doute que ces affaires soient les siennes. « Maman ? » Pas de réponses. Mais où est-elle ? Pas à la boulangerie, on n’ouvre pas le jeudi. Qu’on se dépêche, j’ai un rendez-vous dans une heure. Ça me fait tout de même bizarre de revenir ici. Je veux dire… en soit Pasadena je ne l’ai jamais vraiment quitté. Je revenais toujours après mes concerts. Concerts, concertos, le principe est le même, faire de la musique devant un public. Le public n’est juste pas le même que pour… Jessie J par exemple. Et pourquoi je pense à elle alors que je ne l’écoute jamais ? Ce que je veux dire, c’est que je vivais de ma musique, c’était mon métier. Je suis violoncelliste. C’est toujours mon métier d’ailleurs, ce n’est juste plus mon travail. Pour l’instant. Papa est tombé malade. On ne sait pas trop ce qu’il a. Enfin… D’après les médecins il a le cancer. C’était là depuis un moment, mais ce n’était pas grave, pas important, c’était bénin. Et puis, sa sœur est morte. La mère de Neal. C’est à partit de là qu’il s’est sentit de mal en pie. Les médecins lui ont imposé de se reposer. Il a été mis en arrêt de travail. Maman n’a pas su s’en sortir toute seule à la boulangerie, et elle m’a appelé. Évidemment, je suis venue dès que j’ai pu, au plus vite. Je ne vais pas laisser mes parents dans la mouise. Et j’ai envie de passer du temps avec papa. En plus, ça me permettra de voir plus souvent Elizabeth. Autre qu’à travers skype. « Maman ? » Je réitère mon appel. Pourquoi ne répond-t-elle pas ? « Eh bien Vivianne Bettina Monroe, quel changement, quelle évolution ! » Je me fige. Mon sang ne fait qu’un tour. Pas elle ! Je ferme les yeux, serre les poings. Je ne l’ai pas vu ni même entendu pendant quatorze ans. Et pourtant sa voix résonne toujours avec le même sadisme que lorsqu’elle avait vingt-et-un ans. Je respire à fond. Je ne suis plus la jeune fille d’autrefois maladroite et manquant cruellement de confiance en elle. Aujourd’hui, je suis une femme sûre de moi, qui sait ce qu’elle veut et ce qu’elle vaut. J’ai fait mes preuves. Et je ne laisserai pas Philomène me détruire, encore. Je me tourne et lui fais face. Elle termine de descendre les escaliers et s’arrête sur la dernière marche pour me regarder. Évidemment, la dernière marche. Tout ça pour rester en hauteur, par rapport à moi. Elle est tellement… narcissique. « Regarde-toi, tu as totalement changé ! Envolé l’appareil dentaire, tu t’es finalement décidé de t’acheter tes propres vêtements. Et tu as découvert le coiffeur ! » Oh elle m’énerve ! « Tu es presque sublime ! » J’hausse des sourcils. « Presque, mais pas autant que moi. » Elle fait voler ses cheveux d’un mouvement de main. Je lève les yeux au ciel, médusée. Elle est tellement la même. « Viens me dire bonjour petite sœur ! » Elle tend les bras et m’affiche son sourire qui m’insupporte. « Je préfère autant éviter ça. » Elle semble surprise en plus. « La dernière fois qu’on est entrées en contact, tu as essayé de m’arracher tous mes cheveux de ma tête. » Et je m’en rappelle comme si c’était hier. Même si je n’avais que onze ou douze ans… ça remonte à presque une vingtaine d’années, et pourtant. « Oh tu chipotes pour si peu ! » Je sers les dents. Elle m’énerve. « Que fais-tu ici ? » Elle me désigne ses valises, se décidant enfin à descendre cette dernière marche. « Ça ne se voit pas ? Je reviens en ville. Je viens aider papa et maman. » Je ne peux m’empêcher de pouffer de rire. « Toi aider quelqu’un qui n’est pas toi ? Pfff, c’est ça ouais ! » Le truc, c’est qu’elle me regarde très sérieusement, sans aucune trace de sourire. Merde elle est sérieuse… « T’es de retour… pour de vrai ? » Cette fois-ci, Philo me fait son grand sourire de… de fille du diable. « Heureuse de me revoir ?! » Je crois que je suis en plein cauchemar. « Maaaamaaaannnnnn ???!! » Philo secoue la main. « Oh ne cherche pas, elle fait le pied de grue devant la salle de bain. Le p’tit s’y est enfermé et refuse de sortir. » Pardon, qui ? « Le p’tit ? » « Ouais notre cousin, Nigel ? » « Neal ? » « Oui, Neal, tout à fait. Il s’est enfermé là-dedans. Il va probablement essayer de se saigner. Baah, ça fera une bouche de moins à nourrir pour les parents. » Quelle… peste ! Je n’attends pas d’en entendre plus. Je monte les escaliers en courant, et rejoins maman devant la porte de la salle de bain.
« Maman, que se passe-t-il ? » Elle semble désespérée, mais de me voir lui redonne une once d’espoir. Qu’est-ce qu’elle a vieillit ces derniers temps… c’est triste à dire, mais c’est la vérité. Elle a prit un coup de vieux terrible depuis la maladie de papa et tous les embêtements qui ont suivis. « Oh Bettina te voilà, dieu merci ! Ta sœur m’a été complètement inutile. » Je souris et la prends dans mes bras. « Qu’y a-t-il ? » Elle se passe la main sur le front. « C’est Neal, il est enfermé là-dedans depuis vingt minutes, j’ai peur de ce qu’il est capable de faire. » « Comme prendre sa douche ? » « Oh Dieu non, bien pire mon trésor ! Il a déjà essayé… » Elle se penche vers moi. « De se suicider. » « Pourquoi est-ce qu’on chuchote ? » Elle me désigne la porte et me fait une tête avec ses fameux yeux très expressifs. « Mais voyons, je ne veux pas qu’il entende. » « Mais ne crois-tu pas qu’il est déjà au courant ? Étant donné qu’il en fut l’auteur. » Elle se redresse me regarde, et à nouveau se frotte le front. « Oh oui, je suis stupide. » Je rigole et pose ma main sur mon épaule. « Ça va aller maman. » Du moins je l’espère. Je toque à la porte. « Neal ? Tu es là ? Évidemment que tu es là, je suis idiote. Tu m’entends ? Je vais prendre ton absence totale de réponse pour un oui. Donc quoi que tu penses, si tu ne réponds pas, je considèrerai ça comme un oui. Es-tu bien installé là-dedans ? Ah tu vois, j’en doute. Un lit serait tellement plus confortable. » Maman me regarde sans réellement comprendre ce que je fais là. Je converse avec une porte maman, rien de plus simple. « As-tu faim ? Moi je meeuuurs de faim ! Et d’ailleurs, je dois aller retrouver quelqu’un pour manger. Et elle va finir par croire que je ne vais jamais venir. » « Elle ? Oh tu vas voir ton amie Elizabeth ? » « Pas maintenant maman. » Je lui souris mais lui fais bien comprendre en un regard que ce n’est pas le bon moment pour parler de ça. J’appuie mon front contre la porte, et ma voix se fait plus douce, inconsciemment. « Neal… ? Je ne peux même pas imaginer le tiers de ce que tu traverses, de ce que tu ressens… Je n’ai jamais connu ça. Et je ne garantis pas que je pourrai t’aider. Si ça se trouve, je ne servirai à rien. Je ne peux pas me mettre à ta place, dire que je comprends. C’est faux. Je ne comprends pas, je ne peux pas comprendre. Mais… je ne te laisserai pas tout seul là-dedans, dans cette souffrance. C’est inhumain de laisser quelqu’un souffrir… Et… » Je ferme les yeux. Maman m’a raconté ce qu’il a vécu, ça m’a vraiment touché et attristé. « Je ne te dirai pas ce que tes parents auraient voulu que tu fasses. Comment pourrais-je même le savoir ? Mais Neal… tu dois savoir que nous tenons à toi, et on ne veut pas te perdre. Je ne veux pas te perdre… » Je me recule en entendant du bruit. Il ouvre la porte et me lance un regard sombre. Sombre mais triste. « T’as fini ? » Je passe mes bras autour de son cou et le serre contre moi. « Ne fais plus ça, ou la prochaine fois je défonce la porte. » Lui chuchotais-je à l’oreille. Je le regarde en souriant mais en appuyant ma phrase d’un hochement de tête. Je lui caresse la joue. Je ne le connais même pas, et pourtant je me sens déjà proche de lui. « Oh c’est pitoyable ! » Je l’avais oublié celle-là. Je lève les yeux au ciel. « Ne prête pas attention à elle. Ignore-la. Fais même comme si elle n’existait pas. » « Bettina ! » Je souris à maman. « Et appelle-moi Boo. » Dis-je à Neal. « Maintenant… » Je l’attrape par la main et le force à me suivre jusqu’en bas, suivie par maman et bien entendu Philo. « Tu vas rester là et aider maman pour la cuisine, rien de bien sérieux, juste mettre la table et débarrasser. Je reviens en fin de soirée, et je te montrerai où tu vivras. Avec moi. » Je vois Philo qui lève les yeux au ciel en croquant dans une pomme. « J’lui donne une pas semaine. » « Oh mais toi !!! » « Bettina ! » Je ferme les yeux, serre les points, me mords la lèvre. Zen. « Philomène, je te prie de fermer ton clapet et de ranger ta sale langue de vipère. » Elle me regarde en haussant les sourcils. « A ce soir Neal. Maman, je te raconterai tout promis, mais oui il s'agit bien d'Eli. Seulement ce n'est pas la grande joie pour elle depuis la mort de son mari... j'essaye de lui changer les idées. » Je souris d'un air mélancolique. Je regarde une dernière fois Neal, j’espère qu’il ne fera pas de vagues pour ce soir. Et puis je file, je suis déjà en retard.
« i will never let you down! »
Et voilà je suis carrément en retard maintenant. Et la soirée commence merveilleusement bien… Le retour de ma sœur, Neal qui s’enferme dans la salle-de-bain (et j’apprends qu’il a tenté de se suicider), au moment de partir impossible de me rappeler où j’ai mis mes clefs de voiture – je suis certaine que c’est un coup de Philo, elle fait tout pour me pourrir la vie celle-là ! – et oh génial, plus un seul bus à cette heure-ci ! Le sort est contre moi ce soir ? J’étais censée rejoindre Eli et je ne peux pas l’abandonner, surtout pas maintenant ! Elle est toute seule depuis que son mari est, pff, décédé. Je ne peux pas la laisser seule. Alors c’est décidé, j’irai à pieds ! Je braverai les intempéries ! Heureusement qu’il ne pleut pas, c’est déjà ça. Bon et bien, si je ne traine pas, je pourrai y être dans une demi-heure environ. C’est quel chemin que je dois prendre déjà ? « Tu comptes faire le pied de gru longtemps devant la maison ? » Cette voix… Je ne réponds même pas à ma peste de sœur. Je vais à gauche, tant pis, et me voilà partie.
Ce qu’il est long ce chemin, je ne pensais pas que ça me prendrait aussi longtemps ! Et encore, si je ne m’étais pas perdue… Dieu merci, grâce au GPS sur mon téléphone j’ai pu retrouver mon chemin. Mais je doute de la fiabilité de cette application… Heureusement que j’ai déjà envoyé un message à Eli pour lui annoncer mon retard, la pauvre elle doit s’ennuyer toute seule. Alors que je rouspète toute seule à haute voix dans la rue, une voiture s’arrête à mon niveau. Qu’est-ce que c’est ? « Ça alors, Boo Moriarty ! » Je m’arrête en fronçant les sourcils d’incompréhension. Et quand je tourne la tête… « Ted ? » Il affiche un grand sourire. « Pourquoi est-ce que tu m’appelles Moriarty ? » Il arrête sa voiture et se met à rire. « C’est ton deuxième prénom. » « En vérité c’est mon troisième prénom, tout comme Boo n’est que mon surnom et pourquoi je te dis ça moi ? » Il continue de rire. « Parce que j’ai un charme irrésistible. » Suivit du haussement de sourcils. Je lève les yeux au ciel et reprends ma marche. « C’est ça… » Je n’ai pas le temps pour ces enfantillages. « Tu vas où comme ça ? » « Quelque part. » « Ah oui je vois, c’est marrant c’est là que j’allais aussi ! » Je lève encore une fois les yeux au ciel. Et voilà qu’il roule à ma vitesse pour continuer à me parler. « Tu veux que je te dépose ? » « Pourquoi faire ? » « Ça me fait de la peine de te voir marcher sans savoir où tu vas. » Je me retourne vers lui en serrant les poings. « Je sais parfaitement où je vais !! » Et son petit sourire est agaçant. « Alors pourquoi tu utilises un GPS ? » Silence. Soit, il marque un point. « Très bien, très bien, oui je veux bien que tu me déposes, ce sera très gentil, merci. » Dis-je d’un air agacé. Il s’arrête et me laisse monter. Après lui avoir indiqué où je vais, il redémarre. « Alors t’es revenue quand ? » « Il y a quelques jours. » Il n’a pas besoin de savoir que mon père est malade, que j’ai tout arrêté pour lui, que j’ai récupéré mon cousin en deuil et qu’en plus de ça ma sœur est de retour. « Et toi, t’étais pas partit ? » Il me jette un coup d’œil en souriant. « Ah tu t’es renseigné sur moi ? » Je me renfrogne. « Oublie ça, je ne suis pas intéressée par ta vie de toute façon. » Il a toujours ce don de m’énerver, c’est agaçant. Soudain je me redresse. « Voilà le restaurant, merci beaucoup tu peux t’arrêter ici ! » Pour appuyer mes mots, je me détache et m’apprête à ouvrir la porte. Il braque alors en plein milieu de la rue, les voitures derrière se mettent à klaxonner. « Mais t’es malade ou quoi ?! N’ouvre jamais la porte alors qu’on est en mouvement ! » Je le regarde d’un air amusé. « Mais il ne faut pas avoir peur Ted, je n’allais pas plonger. » « J’ai eu peur pour ma voiture ! » « Ta voiture ? Super, elle va bien ta voiture, elle n’a rien ta voiture ! Merci quand même. » Je claque la porte et traverse la rue. Et bien… c’était bizarre. Retomber sur lui et malgré que l’on ne se soit pas vues depuis une dizaine d’années, le premier truc qu’on fait c’est de s’engueuler. Il est vraiment pénible ce mec alors !
J’entre dans le restaurant avec un bon trois quart d’heures de retard. Quand je rejoins Eli à sa table, elle a déjà commencé à manger son entrée. « Désolée ! » Bonjour, non je ne connais pas, mais les excuses oui. Elle sourit en me voyant. « J’espère que tu ne m’en veux pas, j’ai commencé à manger. » Visiblement, elle aussi. Je m’assois en me débarrassant de mes affaires. « Aucun problème, je n’aurai pas voulu que tu m’attendes de toute façon ! » Dis-je en secouant la main. « Tu ne sais pas ce qui m’est arrivée ?! » Trop de nouvelles en un même jour. Eli secoue la tête. J’essaye par tous les moyens de lui changer les idées depuis la mort de son mari, mais c’est difficile… Alors autant lui parler de ma vie trépidante – blague – pour qu’elle oublie ses malheurs. « Journée de dingue ! » Le serveur arrive à ce moment là. Je lui commande une salade avec du fromage de chèvre chaud, suivi d’un magret de canard. J’ai très envie de canard soudainement. « Alors comme tu sais j’aide mes parents maintenant, vu qu’ils m’ont appelé. Enfin ma mère, enfin peu importe. » Elle continue de manger en me regardant avec intérêt. « Donc l’autre jour j’ai appris que j’avais un cousin. Il serait temps de l’apprendre au bout de vingt-cinq ans, je ne savais même pas qu’il existait ! Je ne savais même pas que mon père avait une sœur qui vivait en Irlande… Ils ont légèrement dû oublier de nous en parler pendant les repas de noël… » Je marque une pause pour boire un peu. « Sauf qu’en fait ses parents sont morts récemment et que totalement troublé il a essayé de se suicider. » Je vois le regard d’Eli s’attristé. Oh mince, qu’est-ce que je viens de dire ? Il faut que je lui parle de Philo ! Ça lui changera les idées et elle sait que cette vipère est la fille du diable. Elle a été adoptée, ce n’est pas possible. « Donc il est venu vivre ici et dorénavant il va vivre avec moi, parce que la maison de mes parents est petite mais surtout qu’ils n’ont pas l’énergie de devoir s’occuper de lui avec ce qui arrive à mon père. » En fait, lui parler de ma vie n’est peut être pas ce qu’il y a de mieux étant donné que la maladie de mon père peut lui rappeler celle de son mari. Tu es nulle Boo, tu es misérable ! « Mais ce n’est pas la grande nouvelle, non, devine qui a eu la grâce et la gentillesse de venir ne pas nous aider ! » Eli hausse des épaules. « PHILO ! » Quelques têtes se tournent vers moi. « Désolée. » Dis-je en levant la main. Je me retourne vers Eli. « Elle est arrivée aujourd’hui. Elle est aussi terrifiante qu’avant, peut être même plus ! Non mais qu’est-ce qu’elle fout ici, sérieusement ? » « Peut être qu’elle veut aider tes parents ? » Je regarde Eli silencieusement. Serait-ce possible ? Hm peut être que… Non. On parle de Philomène après tout. « Eli, j’te parle pas de n’importe qui là, j’te parle de Philo. La fille du diable. » Elle marque une pause. Puis finalement elle acquiesce. « Ouais, t’as raison. Peut être qu’elle a quelque chose a y gagné alors… » J’ouvre de grands yeux. « Mais quoi ? » « Il va falloir le découvrir ! » Ah voilà la Eli que je connais, la Eli passionnée et prête à se la jouer Sherlock. « J’garde la pipe, prends la loupe ! » Elle tape du poing sur la table. Je me mets à rire et quelques personnes nous regardent en fronçant les sourcils. Oui, on le sait qu’on fait du bruit. Mon assiette arrive finalement, à peu près au même moment où Eli termine la sienne. Elle indique au serveur qu’elle va m’attendre pour la suite. « Mais che n’est pas tout. » Dis-je la bouche pleine. « Mes clés de voiture ont disparu – un coup de Philo à tous les coups – c’est pour ça que j’étais en retard. Donc j’ai décidé de venir à pieds. Sauf que j’ai fait une drôle de rencontre… » Elle appuie son menton sur ses mains. « Je viens de tomber sur Ted ! » Elle ouvre grand la bouche. « Ted, LE Ted ? » Je secoue la tête vivement. « Celui-là oui ! » « Pas possible… il s’est passé quoi ?! » Je bois une gorgée. « Il m’a déposé ici. » « Oooh… » « Et on s’est engueulés. » Elle affiche une tête comme celle de Garfield. « Vraiment… pourquoi ? » « Parce que… parce que c’est Ted, voilà pourquoi ! » « Et que tu es toi, oui je vois. » Dit-elle en ricanant. « Qu’est-ce que ça veut dire ça, je suis moi ? » Elle continue de ricaner. « Oh tu m’as parlé de votre relation passée, vous vous engueuliez tout le temps. Rien de surprenant en soit. » Elle marque une pause rêveuse pendant que je continue de manger. « Au fait, maintenant que tu es revenue et que tu restes ici pour une durée inconnue, tu vas songer à ta vie amoureuse maintenant ? » Je manque de m’étouffer. Je secoue la tête en levant main (avec ma fourchette). « Non, pas le temps ! Je dois m’occuper de la boulangerie chaque matins, je dois m’occuper de Neal et m’assurer qu’il continue ses études selon les souhaits de ses parents, je dois gérer Philo. Je n’ai absolument pas le temps pour ça ! » Elle souffle. « Tu te trouves toujours une excuse… » « Et toi ? » Son visage entier se transforme. Oh mince, pourquoi j’ai dit ça ? De longues minutes de silence s’installent entre nous, un silence gênant pendant lequel je m’insulte mentalement. « Je suis désolée Eli, je n’voulais pas dire ça ! » « Je sais… » « Et si nous parlions de cette enquête spéciale fille du diable ? » « Oh oui, j’ai des idées ! » Et elle s’élance dans de grandes théories d’espionnage digne d’un James Bond. J’adore mon Eli, elle est le bon côté de mon retour à Pasadena. C’est d’ailleurs ce qui est marrant, nous nous sommes rencontrées dans sa ville natale, nous nous retrouvons dans la mienne.
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Dernière édition par V. Bettina "Boo" Monroe le Sam 15 Mar - 3:24, édité 2 fois
Je ne suis pas fou ! Ma mère m'a fait passer des examens.
Dr Sheldon Cooper
◊ STATUT : en couple avec Alvin ! ◊ TU DORS OÙ CE SOIR ? : je suis le grand manitou, je ne délivre pas mes recettes. ◊ AVATAR : Jim Parsons ◊ CRÉDIT : (c) catsoon & Tumblr
Sujet: Re: Et à moins que vous ne portiez des voiles et un gouvernail sous votre jupon, ce qui m’étonnerait, le jeune Wiliam Turner sera déjà mort. Ven 14 Mar - 21:32
tu es validée
Le verdict est tombé, j'ai bien réfléchi mais c'est ainsi... celle qui a été désignée comme étant ton mentor est... MONICA GELLER & SON BALAI ! Je sais ça t'enchante ! Moi je m'en fiche. Et voilà qu'Alvin est jaloux, je serais toi, je me méfierais des projections de noisettes... ! Maintenant que tu fais partit des nôtres, enfin surtout des leurs, je t'invite à faire tes demandes de rang, de logement, de ce que tu veux. Et tu vas aussi pouvoir te faire des amis. Moi je n'en ai pas besoin, je me suffis à moi-même. Et puis y a toujours Alvin. Et puis si il te manque quelqu'un, tu peux toujours aller lancer une annonce. Enfin eux, ils appellent ça scénarios.
Je crois que tout est dit, il est temps pour toi de voler de tes propres ailes (j'ai jamais compris pourquoi on dit ça) et de t'amuser comme le font tous les autres ! Bon jeu, et ne deviens pas trop fou ! Je suis la seule personne lucide ici... !
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Sujet: Re: Et à moins que vous ne portiez des voiles et un gouvernail sous votre jupon, ce qui m’étonnerait, le jeune Wiliam Turner sera déjà mort.
Et à moins que vous ne portiez des voiles et un gouvernail sous votre jupon, ce qui m’étonnerait, le jeune Wiliam Turner sera déjà mort.