▽ t’as plus de chance de te voir sortir des anges du trou de balle que de fréquenter une fille comme ça.

Alice. Alice McCorner. Heureuse propriétaire du salon de thé/pâtisserie “Alice au pays des délices”. 116 River Street, Deep Ellum. Habite au-dessus de la boutique, en colocation avec une certaine Aspen Forman. Petite, brune, grands yeux de biche, charmante. Je parle d’Aspen. Alice pour sa part : Grande, Blonde, sourire éblouissant. Peux pas les confondre. C’est ce que m’a dit Edvin. Rien réussi à lui soutirer d’autre comme information. Quand on y réfléchit ça fait pas beaucoup. A mon avis il me cache quelque chose. Des informations top secrète. Elle fait partie du FBI et elle l’a menacé de l’expatrié direct en Norvège s’il parle. Oh non ! Mon Edvin ! En Norvège ! Alors que je viens tout juste de le retrouver ! Elle n’oserait pas me faire ça ! A moi ! Son grand frère ! Oui bon d’accord, elle sait pas encore que je suis son grand frère alors peut-être bien qu’elle oserait, mais une fois qu’elle saura qui je suis, elle me tombera dans les bras et elle n’essayera plus jamais de faire partir Edvin de notre cher pays des Etats-Unis d’Amérique. GOD SAVE THE QUEEN ! Euh non... c’est pas ça... GOD BLESS AMERICA ! Bon je m’égare. Focus, Focus. Alice. Alice McCorner. C’est ça l’important. A mon avis, elle fait pas partie du FBI. Du coup elle doit avoir un autre secret, un autre truc qu’Edvin n’a pas voulu me dire. Elle a peut-être un troisième œil. Oh mon Dieu c’est ça elle a un troisième œil ! Ou un troisième sein. Peut-être un troisième bras. Elle a surement un troisième quelque chose. Ma sœur est une mutante. Et Edvin n’a pas eu le courage de me le dire. Il devrait pourtant savoir que je ne m’arrête pas sur des détails physiques. Elle pourrait bien ressembler à un mille-pattes que ça serait toujours ma sœur. Non ça doit être autre chose. Je suis sur que je passe à côté d’un indice important. Attends…. Grande. Edvin m’a dit qu’elle était grande. Qui d’autre est ce que je connais qui est grand ? Edvin !  Et qu’est ce qu’est Edvin ? UN EXTRATERRESTRE ! Les gens normaux ne sont pas grand comme ça. Regardez Fiona. Elle est toute petite, c’est à peine si elle dépasse du sol, une lilliputienne ! C’est bien la preuve qu’elle est humaine elle. Alors qu’Edvin…. Et apparemment Alice aussi, ce sont des aliens ! C’est pour ça qu’il m’a caché des informations à son sujet ! OH MON DIEU ! ils sont entrain de préparer une invasion. Je suis sur qu’ils font partie de l’avant-garde et que le reste de la flotte ne va pas tarder à débarquer. Je le savais, je le savais, je l'ai toujours dit, nous sommes cerné de races intelligentes prêtes à nous envahir ! Mais je ne les laisserais pas faire ! Ah ça non ! Super Tucker a toujours lutté contre les agresseurs extérieurs et il ne s'arrêtera que le jour de sa mort ! J'en fais le serment ! Bon ok, encore une fois je n’emporte et je dis n'importe quoi, mais c'est pas ma faute, faut pas m'en vouloir, dans ma volonté de protéger la Terre j'ai oublié que Edvin était un gentil extraterrestre. S'il ne ma pas dit pour la provenance de ma sœur c'est surement parce qu'elle vient de la même planète que lui et donc qu'elle est de la même espèce. Si elle était venu nous visiter avec des intentions hostiles, Edvin me l'aurait dit. Elle doit être comme lui : douce, clame, gentille, légèrement à la masse mais c'est pas de sa faute c'est le choc des cultures. Je sens que je vais l'adorer, je vais lui apprendre toute les merveilleuses traditions de notre planète.

Et voila, j'y suis :  116 River Street. Mais regardez moi cette vitrine magnifique ! Des gâteaux, des gâteaux et encore des gâteaux. Ça me fait penser que je commence à avoir un peu faim. En même temps j'ai toujours faim. Mais là.... Je mangerais bien une tarte au citron. Ou une part de ce magnifique gâteau au chocolat. Ou plutôt non, des chouquettes ! Raaaah je sais pas, il y a trop de choix. Je vais manger de tout voila ! J'espère qu'Alice m'en offrira pour nos retrouvailles, ça, ça serait un putain de cadeau de la mort qui tue. Enfin pour ça faudrait déjà qu'il y ai des retrouvailles. La boutique est fermée pour le moment donc je suppose que ma sœurette est chez elle. Pratique d'habiter juste au dessus. Je gravie les marches quatre à quatre et arrive devant la porte. Ouha ! Ça fait tout bizarre d'être là mine de rien. Dans quelque seconde je vais passer de fils unique à plus fils unique. Je me demande si je serais un bon grand frère... Ce qui est très con comme question puisque je serais forcément formidable, comme toujours en sommes. Aller Tucker c'est le moment d'affronter son destin. Je fais retentir la sonnette et croise mes bras dans mon dos en attendant. J'aime pas attendre. C'est chiant d'attendre. Le temps est long, trop long. Je me dandine sur place. Talons, pointes de pieds, talons, pointes de pieds. Bon elle va s'ouvrir cette porte. Tiens je vais ré-appuyer sur la sonnette ça la fera peut-être venir plus vite qui sait. Oui je sais, ça fait même pas trente seconde que je suis devant la porte mais... Ben j'aime pas attendre. Je l'ai déjà dit non ? Enfin la porte fini par s'ouvrir. Devant moi une grande blonde. Pas de troisième bras, œil, sein ou quoi que ce soit d'autre. Je suis déjà un peu rassurer. Je ne lui laisse pas le temps d'ouvrir la bouche et lui offre mon plus beau sourire. Qu'elle puisse voir toute mes belles petites dents. J'ai toujours trouvé que c'était un bon point de montrer ses dents blanches, ça prouve au moins qu'on a une bonne hygiène dentaire et ça c'est forcément positif non ? « Salut ! » Elle me regarde un peu bizarrement mais ça ne m'arrête pas. Je m'avance vers elle et la prend dans mes bras. Après tout on est frère et sœur c'est normale non ? Je m'écarte d'elle et sans lâcher mon sourire, j’enchaîne pour lui expliquer la situation. « Je m'appelle Tucker, on se connait pas encore toi et moi mais je suis ton frère de vagin ! » Ouais, pas mal comme accroche, ça sonne aussi bien dit que ce que j'imaginais dans ma tête. Bon après c'est peut-être un peu bizarre mais tant pis. Elle va pas prendre peur n'est ce pas ?

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« AAAAAAAAAAAAASPEEEEENNNNN !!!! » j’aimerais interpréter ça comme un cri de joie. Mais ça aurait été plus concevable si elle avait crié mon nom. Un truc du genre « TUUUUUUUCKEEEEEERRRRR !!! quel plaisir de te rencontrer enfin mon grand frère adoré ». Quoi que ça aurait peut-être été bizarre. Généralement les filles qui crient mon nom sont… Comment dire… dans une autre situation. Situation auquel j’aimerais autant ne pas associer ma sœur. Pas d’image dans la tête, pas d’image dans la tête. Et puis en plus vu qu’elle doit même pas savoir que j’existe c’est un peu compliqué pour elle de s’extasier devant ma merveilleuse apparition. Je pourrais éventuellement interpréter ça comme une exclamation d’euphorie en considérant la suite de la phrase comme « Aspen regarde j’ai un grand frère ! » mais j’ai comme un doute sur le fait que la grande blonde voit les choses de la même façon que moi. Peut-être que le câlin était de trop… Il y a des gens qui ont quelques problèmes avec l’idée d’une trop grande proximité physique avec des inconnus. Ce n’est pas mon cas mais il parait que je suis un peu trop sans gène et libéré comme garçon. Allez savoir pourquoi les gens disent ça. « APPELLE LES FLIIIIIIIIIIIIIIICS !!!!!!!! » Oui ça se confirme : ce n’était pas un cri de joie. Allez tout doux jolie blonde, je te jure je vais pas te manger. Y a peut-être un truc que j’ai loupé dans l’approche. Pourtant moi je la trouvais plutôt réussis « salut je suis ton frère de vagin » c’est plutôt sympa comme approche non ? C’est original. C’est concis, clair, précis. Bref on peut pas faire mieux pour introduire la situation non ?… J’aurais peut-être du demander conseil à Edvin finalement. Les gens interprètent  toujours mal ce que je dis. Jamais compris pourquoi. N’empêche que maintenant j’ai une blonde hystérique devant moi. C’était pas tout à fait ce que j’avais prévue. « Y A UN MALADE MENTAL QUI M’ATTAAAAAAQUE !!!! » Hein ? Quoi ? Hey oh ! On se calme ! J’attaque personne moi. Je suis gentil. Comment il fait ses yeux de chiot battu déjà Edvin ? Je devrais peut-être essayer la technique. Sauf que je vais devoir les adresser à la porte parce qu’on vient de me la claquer au nez. Pas cool ça, vraiment pas cool. Et je fais comment moi maintenant ? Reviens petite sœur, reviens ! Je m’apprête à frapper de nouveau contre le battant mais j’ai à peine levé la main que la porte s’ouvre de nouveau. VICTOIRE ! Alice a changé d’avis ! Ou pas. Sauf si c’est une changeforme. Non parce qu’elle était plus grande il y a quelque seconde. Et plus blonde aussi…. Petite, brune, concentre toi Tucker, qu’est ce qu’Edvin t’as dit déjà ? Elle vie en colocation avec une adorable petite chose qui s’appelle Aspen. D’où le cri qui n’était pas un cri de joie de tout à l’heure. Bon nouvelle approche, je peux toujours tenter ma chance avec la petite chose, peut-être qu’elle va être moins hystérique. «  Bon l’tétard tu veux quoi ? Non parce qu’à ou tu le saurais pas tu viens de me déranger ! J’étais en plein dans un fantasme à la Indiana Jones et la voix d’ma charmante et maniaque colocataire m’a sorti de mon fantasme ! J’espère que tu as une bonne raison pour la faire hurler ! Tu veux quoi ? Désolé on a pas besoin d’aspirateur ou d’abandonnement dans un club de sport ! C’est naturel chez nous ! Et si j’te jure ! Alors si t’es un démarcheur ou un témoin de Jéovah passe ta route on a pas besoin de ça ! Et si tu n’es rien de tout ça, vide ton sac et vite afin que je puisse retrouver mon Tyler Jones ! Oh ouais ça claque ! » Ou pas. Mon dieu mais c’est quoi ce débit de parole hallucinant ? On croirait entendre Arya parler ! A croire que plus c’est petit plus ça parle ! Tout doux petite chose, laisses moi le temps de comprendre de quoi tu parles ? C’est moi le têtard ? je suis pas un têtard ! Et puis pourquoi elle me parle d’aspirateur ? Je suis encore moins un têtard venu faire leur ménage ! Déjà que je fais pas le mien de ménage. Quel sac je suis sensé vider déjà ? Celui de l’aspirateur ? Comprends pas pourquoi elle veut que je mette plein de poussière dans son salon ? Elle est bizarre la petite chose. « Bon tu es ? J’ai pas que ça à faire ! » Je m’apprête à répondre quand je suis interrompu par le cri de panique de la frangine. « C’EST UN PSCYCHOPATHE ! » Va falloir arrêter avec cette idée. Je suis pas un psychopathe. J’ai même pas la gueule d’un psychopathe. Et j’invente rien, on m’a déjà dit que j’avais une gueule tout à fait sympathique. Oui, oui, oui. L’avantage de la petite chose, c’est qu’elle est petite justement. Pas très compliqué de regarder par-dessus sa tête pour avoir une vision d’ensemble de la scène. En gros, voir la grande blonde recroquevillée derrière le canapé. Surement un moyen de défense au cas où je déciderais soudainement de passer à l’attaque. « Euh… je suis son frère. » Je réponds un peu mécaniquement sans vraiment regarder la brunette. C’est que je suis concentrée sur la raison de ma visite c'est-à-dire le tout nouveau membre de ma famille. Elle a l’air d’être du genre flippée. La falloir lui apprendre à se détendre un peu. Heureusement que je suis là, si elle avait eu un grand frère comme moi plus tôt dans sa vie, elle aurait surement été moins parano. Va falloir que je remédie à se problème, je voudrais pas qu’elle attrape des rides trop jeune, ça serait dommage.  « T’es un comique toi ! Bon sérieusement tu veux quoi ? » Ah oui, zut la petite chose. Concentre-toi sur la petite chose Tucker. C’est pas parce qu’elle dépasse à peine du sol que tu dois l’ignorer. C’est comme Arya, faut faire gaffe, c’est pas grand, on les perd vite de vue mais c’est dangereux. Toujours garder un œil sur les petites choses. « Je suis son frère de vagin ! » Oui je sais la dernière fois que j’ai dit cette phrase ça n’a pas très bien fonctionné et j’ai eu le droit à une crise de panique de notre amie l’extraterrestre blonde. Mais c’est juste une réaction disproportionné d’alien ça. Le commun des mortels est bien plus raisonnable et rationnel que ça, la petite chose ne va pas paniquer pour si peu n’est-ce pas ? Et puis je maintiens que c’est une très bonne façon de se présenter. « T’as fumé ? Alice il dit être ton frère ? Tu m’avais caché que tu avais un frère si… » Si… ? Si quoi ? Formidable ? Adorable ? Remarquable ? Et plein d’autre chose en able ? Quoi que c’est vague ça, parce qu’en able il y a aussi abominable, effroyable, lamentable. Ouais non faut se méfier des mots en able finalement. « C-A-N-O-N ! » Canon c’est bien aussi comme mot cela étant. Je lui offre mon plus beau sourire – Arya me dit souvent qu’il me donne l’air débile mais c’est juste parce qu’elle est jalouse qu’il fonctionne si bien au près de la gente féminine, elle veut pas reconnaitre que j’ai du succès. La preuve, la petite chose se décale pour me laisser entrer. « Non l’fait pas rentrer ! » Si, si, si, l’écoutes pas, fais moi rentrer. Regarde mon sourire, fait confiance à mon sourire. Kaa dans le livre de la jungle il utilise ses yeux mais moi c’est mon sourire qu’est hypnotisant. Ou mes fesses apparemment. « Trop tard ! Hum… j’adore la vue arrière ! Y a pas à dire j’vois l’air de famille ! » Je crois que je l’aime bien cette petite chose. En tout cas on pourra pas nier qu’elle a bon goût. « Hum frère de vagin tu as un prénom ? » j’ai pas dit mon nom ? je pensais avoir dit mon nom. Oh mon dieu, je perds la tête, ça y est c’est l’Alzheimer précoce. Ou alors j’ai peut-être juste dit mon nom à ma sœur ce qui explique que petite chose ne le connaisse pas. Parce que du coup pour qu’elle le connaisse, il faudrait qu’elle lise dans les pensées de la frangine ou de moi-même. ce qui est une idée complètement flippante. J’aime autant quand les gens ne lisent pas dans mes pensées. Déjà que j’ai souvent l’impression qu’Arya la fait… Mais pour elle j’essaye de me convaincre que c’est juste parce qu’elle me connait trop bien. Bref je m’égard. C’était quoi la question déjà ? « Aspi sors le d’ici ! J’ai appelé la police elle est en route ! » Ah non, non c’était pas ça la question ! qui a parlé de police ? pourquoi on parle de police. Méchante police, pas belle police. Je veux pas finir en prisonnnnnnnnnnnnnnn ! En plus j’ai rien fait moi ! je suis gentil. Et mignon. Et j’ai un beau cul. Ça devrait me sauver de la case prison non ? Je tourne vers la petite chose mon adorable gueule d’ange. Les laisses pas m’emmener ! Gentille petite chose, les laisse pas me mettre en cellule ! j’y suis allée une fois à cause d’Arya et j’aimerais autant ne pas renouveler l’expérience. Surtout que cette fois Edvin ne voudra peut-être pas venir me sortir de taule. « J’peux m’occuper d’lui si tu veux. » Tucker a bien entendu ce qu’il croit avoir entendu ? Attendez que je la regarde d’un peu plus près la petite chose. Mignonne ! Après tout on dit que tout ce qui est petit est mignon. Quoi que j’ai connue des petites pas très mignonne, non des trucs qui ressemblait à rien j’en ai croisé et de toute les tailles. Mais c’est pas le cas de petite chose. La demoiselle est même plutôt charmant. Moi je veux bien qu’elle s’occupe de moi. La question est : est-ce que ça m’aiderait à me rapprocher de ma sœur si je me tapait sa colocataire ?… J’ai un peu peur que la réponse soit non. Allez Tucker t’es pas là pour draguer des jolies petite chose t’es là pour te présenter à Alice McCorner Aka ta sœur. « Alice vient dire bonjour ! N’oublies pas les bonnes manières ! Ce n’est pas ce qu’tu m’as appris ! Sors de sous le canapé ! Aller dépêche toi ! Le monsieur sexy n’a pas toute la journée. » « Oh ben je suis pas pressé moi, j’avais que ça de marqué sur mon agenda « allez voir ma petite sœur » » Je me penche vers Aspen tout en gardant les yeux fixés sur l’extraterrestre caché derrière le canapé. « Elle est toujours comme ça ? J’avoue que j’ai pas beaucoup d’information, on m’a juste dit qu’elle était grande, blonde… et c’est tout. Edvin a oublié de me préciser qu’elle était euh… Sur les nerfs…. En faite salut moi c’est Tucker. J’suppose que t’es Aspen. Edvin m’a parlé de toi aussi. ‘Fin il m’a pas dit grand-chose non plus. En faite je suis sur qu’il me cache plein de truc. Vous êtes du FBI c’est ça ? C’est pour ça qu’il a pas voulu me donner plus d’information. Tu crois qu’elle va rester longtemps derrière le canapé ? Non parce que ça me gène pas mais j’aurais bien aimé lui parler en faite. Je crois pas t’avoir dit merci pour m’avoir laisser rentrer. C’est cool. J’ui pas vraiment un psychopathe. Pas du tout même. Il parait que je suis un peu con mais pas méchant, j’ai jamais vraiment su dire si c’était un compliment. Tiens elle est sympa votre peinture, il fait du bon travail l’extraterrestre. Tu savais qu’Edvin était un extraterrestre ? » Ok moi aussi je peux parler beaucoup. C’est juste parce que j’ai toujours plein de truc dans la tête. Et puis je me dis autant faire la conversation à petite chose en attendant que grande chose veuille bien venir me voir.  

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« Aspen, psssttt… » Il semblerait que la grande chose veuille dire quelque chose à la petite chose. Un sorte de secret ou un truc du genre. C’est comme ça qu’on fait non ? On fait « psssssttttt ». Et après on dit le truc que personne n’est sensé entendre à part la personne concernée. Ce qui est complétement con d’ailleurs. Parce que du coup tout le monde sait qu’on est entrain de dire quelque chose à quelqu’un que personne d’autre n’est sensé entendre. Et du coup tout le monde veut savoir. Et trente secondes plus tard le secret n’est plus un secret. C’est automatique. La preuve, Alice fait « psssstttt » et je l’entends faire « psssttt » et je sais quel veut parler à petit chose pour lui dire un truc que je ne suis pas sensé entendre. Du coup je veux l’entendre. J’aime pas trop les secrets. Surement parce que je suis incapable d’en avoir. Les gens n’ont qu’à me regarder droit dans les yeux et je leur raconte tout ce qu’ils veulent. Même pas besoin de torture. C’est parce que je suis incapable de garder ce que j’ai en tête dans ma tête. Une sorte de défaut de fabrication. « Aspen. » Je porte un peu plus mon regard sur ma sœur dont on distingue surtout la chevelure blonde derrière le canapé. Je pense qu’elle tente une communication non verbale. Ou alors je suis soudainement devenu sourd. Ça serait très con ma fois. J’aime bien entendre les gens parler. Même si certaines mauvaises langues disent que j’aime surtout m’entendre parler moi. Elles sont jalouses parce que j’ai toujours plein de choses passionnantes à raconter. Mais en l’occurrence pour le moment c’est ce que ma sœur a à dire que j’aimerais bien entendre. J’ai jamais été très doué pour lire sur les lèvres. Et moi et toi ? Ça serait pas une chanson ça ? Pourquoi elle lui chante une chanson ? Non c’est pas ce qu’elle a dû dire. Tant pis pas compris. Et puis petite chose à l’air de s’en foutre aussi donc c’est que ça doit pas être important. « Non elle n’est pas tous les jours comme ça, d’habitude elle préfère se planquer derrière un tablier. Elle est plus efficace. Non mais prête pas attention, elle ne mord pas dans le fond. Juste… Alice quoi ! » Oh ben si elle le dit. J’ai pas vraiment tout compris, compris. Mais déjà elle semble vouloir dire qu’elle n’est pas tous les jours aussi… lapin effrayé par le chasseur. Oui, oui parfaite métaphore. Et puis le concept de « juste Alice » je comprends bien. Enfin pas vraiment. Non je comprends pas. Mais à chaque fois qu’on parle de moi on dit toujours « juste Tucker ». Ça doit être un truc de famille. Notre nom de famille aurait dû être Juste. Ça aurait été la classe. Tucker Juste. Juste Tucker. Avouez que ça en jette.

Hey ! Oh ! attends ! Pourquoi petite chose s’en va ! Reviens petite chose ! Reviens ! M’abandonnes pas ! Tu es mon seul soutient à l’heure actuelle. J’aurais dû amener Edvin avec moi. Edvin ne m’abandonnerait jamais. Sauf quand il est partie pendant dix ans faire je ne sais trop quoi. Mais c’est du passé ça. Maintenant Edvin ne m’abandonnerait jamais ! Il m’aime trop que voulez-vous. Tout le monde m’aime. Je suis adorable. Sauf ma sœur. Mais elle finira par m’aimer. C’est obligé. Tiens je vais lui faire un sourire pour qu’elle se rende compte que je suis adorable. Bon c’est pas hyper concluant vu qu’elle me regarde toujours comme un psychopathe mais avec le temps je suis sûr que ça finira par marcher. Et en attendant je crois que je vais suivre petite Chose. Je devrais peut-être arrêter de l’appeler petite chose. Elle a un nom quand même. Elle s’appelle… Elle s’appelle…. Merde je l’appelle petite chose depuis toute à l’heure et j’ai encore oublié son nom. Adeline ? Aspirine ? Un truc comme ça… Merde…. APSEN !! Elle s’appelle Aspen ! Putain je suis trop fort. J’ai une mémoire de fou. Bravo moi-même. Bravo moi-même. Maintenant suis Petite… Aspen. Voilà bien. Suis la. Oh la cuisine. Jolie cuisine. Plein de choses diverses et variées. Dont certaines qui ressemblent fortement à des instruments de torture. Pas la peine de t’inquiéter pour autant Tucker. Elles n’arrêtent pas de dire que c’est toi le psychopathe c’est qu’elles ne doivent pas en être elles-mêmes. Enfin je suppose. C’est peut-être un piège. Après tout Alice est une extraterrestre comme Edvin, elle fait peut-être des expériences sur les êtres humains et je suis sa future victime. Mais bon il faut savoir vivre dangereusement. Si me faire disséquer pour pouvoir parler à ma sœur est un risque à prendre, je suis prêt à le prendre. Et puis je fais plutôt confiance à Aspen. La preuve elle m’offre une bouteille d’Ice-tea, on peut pas être méchante quand on offre des bouteilles d’ice-tea au gens. AAAH ! HÉ !!!! C’est MA bouteille d’ice-tea ! C’était ma dernière ! Je la gardais pour un moment spécial ! Elle est à moi !! RENDS-LA-MOI !!! » AH ! QUOI ?!! ON M’ATTAQUE !! Je savais qu’elle voulait me disséquer. Et puis pourquoi elle est sur mon dos. C’est moi qui vais sur le dos des gens pas l’inverse non mais oh ! Ses petites mains se referment sur la bouteille d’ice-tea et elle commence à tirer pour la récupérer. J’aurais peut-être du céder pour lui montrer que je suis pas méchant mais… Je sais pas un réflexe, je tire directement dans le sens inverse. Enfin pas trop fort parce que sinon j’aurais envoyé Alice voler à l’autre bout de la pièce. Mais je ne lâche pas. Moi aussi je veux de l’ice-tea d’abord. « AAAAAH !!! » Je sens bien qu’elle tire de toutes ses forces pour la récupérer et moi ben ça me fait marrer. Parce qu’honnêtement j’ai pas trop de mal à garder la bouteille en main, je mets quasiment rien de ma force et elle, elle s’acharne comme une folle. C’est plutôt drôle. Elle va devenir toute rouge. Si j’étais vraiment méchant, je lâcherais d’un coup et elle s’écroulerait par terre. J’ai souvent fait le coup à Norah. Et généralement elle me courrait après pendant trois plombes pour se venger et j’étais obligé de me réfugier dans les bras d’Edvin. Mais Alice n’est pas Norah et la faire tomber n’est peut-être pas une bonne idée. Et du coup… LA fin du monde dans la cuisine. Je crois qu’on est sous les feux d’une attaque aérienne. Seule explication au bruit qui vient d’exploser autour de nous. « STOOOOOOOOOOOOOOP » Ah oui, non, peut-être pas la seule explication. Petit chose avec deux casseroles dans les mains en est une autre. Ça a l’avantage d’arrêter la bataille pour la boisson mais ça défonce bien les oreilles quand même. Alice et moi, on regarde Aspen un peu comme des cons, les mains toujours autour de la bouteille d’ice-tea, sans trop savoir quoi faire. « Alice tu descends tout de suite et tu viens là ! Toi la dinde… enfin le frère, enfin je veux dire Tucker tu te mets ici ! J’en ai plus que marre que vous me cassiez mes fantasmes ! Bordel ! Vous êtes pas tout seul dans la pièce ! Alors vous allez discuté, pas calmement car j’ai cru comprendre que c’était impossible ! Mais puisque vous me mettez en médiateur ! Toi tu bouges pas de là et toi non plus ! Alors le frère, tu vas commencer. Tu vas t’expliquer. Alice tu te tais ! Compris ! Sinon je n’hésiterais pas à me servir de ceci sur vous deux ! Je me suis bien fait comprendre ! Le premier qui recommence à faire le singe ou à faire je ne sais quoi lorsque je pense à Tyler ! ET BIEN LAISSEZ MOI VOUS DIRE QUE CA VA CHAUFFER !!! OUI MOI AUSSI JE PEUX GUEULER ET PLUS FORT QUE VOUS ALORS A PRESENT ! On s’écoute !!! Non mais oh ! » C’est qu’elle a de l’autorité la coloc’. Alice et moi on s’exécute immédiatement, allant tous les deux se place de chaque côté du bar. Je l’avais dit pourtant, faut se méfier des petites choses. Elles font peur. C’est les plus dangereuses. Le silence retombe sur la cuisine et on se regarde tous les trois sans trop savoir quoi dire. « C’est pas moi, c’est elle qu’a commencé… » Moi quand on m’engueule, j’essaye toujours de me justifier, c’est plus fort que moi. « RAAAAAAAAAAAAAAAAH mais c’est pas vrai ça !! Oh et puis merde vous savez quoi, j’abandonne, démerdé vous pour régler votre problème. Je me casse ! » Hein ?! quoi ? mais non, reviens petite chose. Même pas le temps de réagir qu’on entend la porte claquer et je me retrouve seul avec Alice. Chacun de notre côté du bar. Je sens que ça va pas être évident, évident tout ça. Bon allez Tucker trouve quelque chose à dire. « Tiens. Je te la rends si tu veux finalement j’ai pas si soif. » Je lui tends l’ice-tea en signe de paix. J’ai déjà réussi à faire sortir Aspen de ses gonds, on va essayer de faire retomber la tension avec ma sœur. Et lui rendre son bien, semble être une bonne idée pour commencer non ? « J’ui pas un psychopathe. J’m’appelle Tucker Johnson. Je viens de Las Vegas. Mon père s’appelle Marvin Johnson. Ma mère s’appelle Marie Stewart. Mais en fait c’est pas ma mère. Pas ma vraie mère. Parce que ma vrai mère, ma mère biologique c’est ta mère à toi. Elle a eu une aventure avec mon père il y a trente et un ans. Elle a pas voulu me reconnaitre. J’ai été élevé par une autre femme. Je savais pas jusqu’à la semaine dernière. J’ai appris que tu vivais à Pasadena, et que tu étais ma sœur. J’ai décidé de venir te rencontrer parce qu’avoir une sœur c’est trop bien. J’ai toujours été fils unique. J’aurais bien aimé avec une sœur. Maintenant j’en ai une. Et je voulais vraiment te rencontrer. Et j’ai croisé Edvin. Je l’avais pas vu depuis dix ans et je lui ais expliquer et il te connait. Et il m’a donné ton adresse. Du coup je suis venu sonner à ta porte. Et tu as ouvert. Et tu m’as pris pour un psychopathe mais Apsen m’a laissé entrer. Et maintenant elle est partie. Et je suis pas un psychopathe. » Je prends une grande inspiration sur la fin de ma réplique. C’est que j’ai dit tout ça d’un coup. Très vite. Pour pas lui laisser le temps de m’interrompre. Et maintenant je la regarde. Et j’espère qu’elle va bien vouloir me croire et arrêter de dire que je suis un psychopathe. Ça devient vexant à la longue…