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 Le hasard va souvent plus loin que la prudence. [with Mad]

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X. "Zazou" S. Bing



Honey I'm on fire I feel it everywhere
Nothing scares me anymore
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Masculin
◊ STATUT : le couple, c'est bien aussi. Mais des fois, ça devient compliqué.
◊ TU DORS OÙ CE SOIR ? : Chez moi, parce qu'on est toujours bien, chez soi, non?
◊ AVATAR : Josh Beech
◊ CRÉDIT : Anaelle

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MessageSujet: Le hasard va souvent plus loin que la prudence. [with Mad]   Le hasard va souvent plus loin que la prudence. [with Mad] EmptyVen 28 Déc - 5:09


Mad & Zazou
L'amour est un combat perdu d'avance
Boire un café, me poser, respirer un peu. J'ai bien le droit de faire une pause entre deux rendez-vous, non? Et puis le salon de tatouage est juste de l'autre côté de la rue, ils pourront venir me chercher s'il y a le moindre soucis. Mais de toute façon, les patrons sont cools, ils gèrent. J'ai confiance. Mes pauses, je les mets comme je veux. Et puis si je décide de prendre ma journée au dernier moment, ils seraient presque prêts à me l'accorder, si je n'avais pas déjà des rendez-vous de prévu pour le reste de la journée. Parce je ne suis pas non plus payé à rien foutre. Enfin, là, c'est la pause. Certains en profiteraient pour oublier le boulot, mais en fait, ce n'est pas vraiment le but. Parce que mon boulot, je l'aime à la folie. J'ai jamais eu l'intention de passer ma vie à aller bosser en traînant les pieds et c'est bien pour ça que j'ai décidé de me lancer dans le tatouage. Parce que ça m'a toujours passionné même si le premier que j'ai fait a été un peu tardif. Problèmes divers et variés, et raisons familiales. Et puis, chaque chose doit être faite en son temps. Au moins, mon premier tatouage n'a pas été fait sous le coup d'une envie brève, mais suite à une longue réflexion. Ouais, ça a ses avantages. J'ai pas fait le genre d'erreurs de jeunesse qui restent gravées dans la peau. Jsuis pas couvert de trucs immonde. J'ai appris à avoir du goût avant de me laisser aller à encrer ma peau. Tant mieux. Même si certains ne seraient ptêt pas d'accord pour dire que j'ai du goût, ils ne feraient que preuve de mauvaise fois. Jsuis un artiste moi. Un artiste qui boît un café noir bien serré au milieu de l'après-midi et qui voit une jolie demoiselle devant lui qui laisse tomber son portefeuille avant d'aller s'asseoir. Enfin, jolie... Je l'ai vu que de dos. Alors bon, le jugement est peut-être un peu rapide. Mais jolie ou non, je m'en fous, je ramasse le portefeuille en question et vais le lui rendre. Parce qu'après tout, je suis un gentleman.

Alors, comment le lui rendre? Pour beaucoup, la question se poserait. Pour beaucoup, il s'agirait de trouver la phrase d'accroche qui pourrait faire chavirer le cœur de la belle ou encore d'afficher le sourire le plus désarmant possible. J'aurais pu faire partie de ceux-ci. J'aurais pu aussi ne pas en faire partie parce que je sais que de toute façon, quoi que je fasse, je suis irrésistible. Ou pas. Je n'en fais simplement pas partie, parce que j'ai déjà une copine. Une nana formidable qui plus est. Quel mec chanceux je suis. Alors vous me direz que ce n'est pas pour autant que je ne peux pas draguer la première donzelle venue. Sauf que draguer pour draguer n'a jamais été mon passe-temps favori. La drague est parfois vendue comme un sport complexe et plein d'intérêt... Pour ma part, je ne m'y prête pas vraiment. Très peu pour moi. Je ne m'appelle pas Stitch. Ou Lilo. Heureusement. Et puis précisons qu'en plus de ça, je suis un mec bien, fidèle, et qui n'aime pas aller voir si l'herbe n'est pas plus verte dans le pré d'à côté. Je sais qu'elle le paraît, et je sais qu'elle ne l'est pas. Mon herbe à moi, aussi étrange que la métaphore puisse paraître, est parfaite. Et je m'arrêterais là, parce que ça risquerait de mal tourner toutes ces comparaisons. Alors je me contente de poser une main sur l'épaule de cette inconnue pour éviter de trop la surprendre en arrivant par derrière. Elle a eu le temps de s'installer à sa table et je passe à côté d'elle pour déposer son portefeuille sous son nez. « Vous avez f... » Et quand mon regard croise le sien, que je la regarde en face enfin, les mots se coincent dans ma gorge. Vu comment s'est finie notre dernière rencontre, je ferais mieux de fermer ma gueule et de partir en courant.

Mais si je fuyais, je ne serais plus vraiment Zazou, n'est-ce pas? « Mad? » Le ton interrogatif me donne envie de me filer des baffes. Bah oui, c'est Mad, c'est pas le pape en tutu rose! J'suis pas bigleux non plus, j'ai pas d'hallucinations! L'envie me prend de lui demander ce qu'elle fait là, mais je retiens ma question de justesse, faudrait pas qu'on reprenne la discussion de la même façon qu'elle avait commencé la dernière fois. En même temps, comment reprendre la conversation? Elle m'a clairement dit qu'elle ne voulait plus me voir, qu'elle aimerait que je sois l'homme invisible... Alors si je commence à m'installer pour lui taper la discut', elle va croire qu'il y a complot et que j'ai mijoté quelques plans diabolique pour la coincer ici. Faudrait pas qu'elle me prenne pour un fourbe, parce que là, j'y suis vraiment pour rien moi! Je nie pas que j'aurais pu, mais même pas. Je l'avais pas reconnu jusque là. Et puis elle doit s'en douter. Elle me connait suffisamment pour savoir que je ne viendrais pas chercher le conflit en l'abordant ainsi de front après notre précédente rencontre. Oui, elle doit me connaître assez. Alors je peux bien me permettre de feindre une discussion anodine en attendant qu'elle me rembarre, non? Parce que c'est ce que je fais le mieux de toute façon, attendre qu'elle me rembarre. C'est ça le truc avec Mad. Il vaut mieux attendre patiemment, la discussion ne se finira jamais bien de toute façon. Je ne m'en sortirais pas sans mal. « Ça va? Tu t'es bien ré-installée à Pasadena? » Parce que son retour, c'est tout ce que je sais de sa vie à présent, alors c'est tout ce dont j'ai le droit de m'inquiéter n'est-ce pas? Enfin je crois. Je ne sais plus trop ce à quoi j'ai le droit avec elle. Mais elle me le dira bien assez vite.
© Belzébuth
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C.

C."Mad" Bishop




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Féminin
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◊ TU DORS OÙ CE SOIR ? : j'arrive déjà pas à imaginer où je serais dans dix minutes alors dans dix ans je t'en parle pas !
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MessageSujet: Re: Le hasard va souvent plus loin que la prudence. [with Mad]   Le hasard va souvent plus loin que la prudence. [with Mad] EmptyJeu 3 Jan - 3:15


Mad & Zazou
Ah ! l'amour l'amour l'amour Quand ça vous prend Faudrait partir en courant.
J’accumule les heures, les jours, le temps. J’accumule tout indifféremment. Alors c’est ça qu’on appelle vivre ? Enchainer sans y croire une routine imparfaite. Boulot, métro, dodo. Boulot, métro, dodo. J’essaye de me fondre dans la peau des gens lambda, des gens normaux. J’essaye de devenir, moi aussi, une fille sans histoire. Sans lendemain. J’ai rien trouvé de mieux pour y parvenir que de devenir une fille sans vie. Triste réalité n’est ce pas ? Mais c’est plus fort que moi. Parce que je me sens étrangement vide. C’est comme si j’avais exclut de mon existence-même tout ce qui pouvait y faire sens. Ma rencontre avec Zazou de la nuit passée, m’a laissé un gout amer dans la bouche. Un truc que je ne pourrais pas expliquer. Si on reprend tout de bout en bout on pourrait pourtant me croire victorieuse de ce combat. Parce que, oui, chacun de nos rencontres est un combat dans lequel nous luttons pour des vérités différentes. Je lui ai demandé de me laisser et il m’a laissé, je lui ai demandé de quitter ma vie et il semble l’avoir fait. Alors pourquoi ai-je l’impression d’être la grande perdante de l’histoire ? Ça fait comme un trou au creux de mon ventre. Comme le perdre une seconde fois. Je suis, pour aujourd’hui et pour toujours, une éternelle lunatique insatisfaite. Et il ne faut surtout pas que j’y pense. Il ne faut pas que je réfléchisse sur le sens qu’a ma vie. Je risquerais de voir qu’elle n’en a aucun. Ce genre de constat me pousse généralement à faire des gestes qu’on pourrait penser désespérés. Me jeter d’un pont en est un bon exemple. Fuir à travers tout le pays en est un autre. Alors j’évite de penser, j’évite d’être seule, j’allume la télé en rentrant et me shoot aux images, j’enchaine les heures supplémentaires, j’erre dans les rues, abuse des cafés dans tous les bars du coin pour avoir l’occasion d’entre les gens parler. J’espionne, d’une certaine façon, les inconnus qui m’entourent pour penser à leur vie plutôt qu’à la mienne. C’est peut-être un peu pathétique mais tant pis. Je crois que je peux assumer d’être pathétique, ça fait des années que je m’entraine dans cette optique.

Et aujourd’hui ne fait pas exception à la règle. Parce que malgré ma volonté à être une employée modèle qui fait plus d’heure qu’à son tour, les lois du travail doivent quand même être respecté et ma patron vient de m’obliger à prendre ma pose. Faut dire que le resto était presque vide et qu’à part tourner en rond j’avais rien à faire. Du coup me voila dehors avec deux heures à passer le temps. J’aime pas passer le temps. Alors je me réfugie là où je peux. Un café au coin de la rue, pas très loin du fast-food où je trime toute la journée. Je viens tout le temps ici, je vais finir par devenir une habituée. Pas qu’il est quelque chose de particulier mais il est tout près de là où je travaille. Moi ça me suffit. Je pousse la porte d’entrée en faisant tinter la clochette et me dirige, un peu comme un automate, vers une table centrale. L’endroit parfait pour attraper les conversations au vole. Sauf qu’il parait que les routines sont faites pour être brisées. J’aurais préféré que la mienne dur un peu plus longtemps voila tout. J’aurais préféré savourer encore quelques jours la quiétude de mon aphasie. Mais on a rarement ce qu’on veut dans la vie. La main qui se pose tranquillement sur mon épaule m’arrache un sursaut mais c’est bien plus le son de la voix qui l’accompagne qui fait, à mon cœur, rater un battement. « Vous avez f... » parce que cette voix je la reconnaitrais entre mille. Je sais que c’est Zazou qui se tient à mes côtés avant même que lui me reconnaisse. Même si, il est vrai, cela ne se joue qu’à quelques secondes. Secondes cependant suffisamment longue pour que j’ai le temps de maudire le hasard. On dit qu’il fait bien les choses, mais plus les années passent et plus cette affirmation est mise en doute. « Mad? » Non le pape en culotte courte ! Ou alors un bête sosie de moi-même assit à une table de café. Je garde cependant mes réponses sarcastiques pour moi et me contente de lui esquisser un minuscule sourire. « Ça va? Tu t'es bien ré-installée à Pasadena? » Alors ça y est, on est reparti pour une discussion banale ? J’ai le souvenir amer de notre dernière rencontre qui me remonte dans la gorge et c’est sûrement ça qui m’empêche de me lever brusquement et de partir en courant. Pour une fois je vais peut-être réussir à mettre fin au cycle éternel. Un petit effort Mad, soit une grande fille, prend sur toi et soi gentille. Parce qu’au fond de moi je sais pertinemment que cette rencontre n’est pas de sa faute. Il voulait juste être aimable et rendre son portefeuille à une inconnue. Pas de chance ni pour lui ni pour moi, si l’inconnue ne l’était pas tant que ça. J’attrape mon bien qu’il tient encore dans sa main du bout des doigts.] « merci » et ce mot là s’échappe du bout de mes lèvres. A croire que je vais avoir du mal à faire quelque chose clairement en sa présence. C’est pas ma faute, j’ai peur que si j’y vais trop franchement, je nous casse en mille morceaux. Après tout c’est ce que je fais de mieux. Le portefeuille vient rejoindre la table et je rive mes yeux dessus. Tout pour ne pas le regarder. Sauf qu’il m’a posé une question et que je me dois d’y répondre n’est ce pas ? Je remets mes cheveux derrière mes oreilles sans vraiment m’en rendre compte, un geste que je fais toujours quand je suis nerveuse. J’espère que Zazou n’y prêtera pas attention, parce que le problème avec lui c’est qu’il me connait trop bien. Il connait chacune de mes petites manies même si j’ai passé l’ensemble de notre relation à essayer de les lui cacher. Les yeux toujours rivés sur la table, je lui réponds cependant, ne prenant pas le risque de vérifier s’il a remarqué mon état. « Ça va. J’ai un toit au-dessus de ma tête, un boulot pour payer mon loyer… tout pour être heureuse… » Un boulot minable pour payer une piaule minable. Je suppose que ça il n’a pas besoin de le savoir. De toute manière même si je vivais dans un palace je ne m’en porterais surement pas mieux alors… Et je suppose que c’est à moi maintenant de prendre de ses nouvelles, de lui demander ce qu’il fait dans les parages. Quand on aura tout les deux fait notre devoir de gens civilisé peut-être pourrons nous alors retourner à nos vies respective sans plus de tracas. « Et toi, tu.. » sauf que tout d’un coup ça me revient, je sais pourquoi il est là. Il travaille juste à côté. Bravo Mad, bien joué ! Avoir trouvé un job à deux rue de celui de ton ex, on pourrait presque croire que tu le harcèles ! Sauf que c’était vraiment pas mon intention. Jusqu’à ce qu’il débarque dans le café, j’avais réellement oublié où il travaillait. Qu’elle conne ! Je ferme les yeux un instant en réalisant ma débilité profonde et passe un main sur mon visage pour tenter peut-être de trouver une solution à ce merdier. « C’est vrai tu travaille, juste à côté, j’avais oublié… désolé. » et je ne peux pas m’empêcher de me frotter les yeux, réellement ennuyée par cette situation. Trouve quelque chose à dire Mad ! Trouve quelque chose !« ça marche toujours aussi bien, les tatouages ? » Super… Mon dieu mais qu’elle conne.
© Belzébuth


Dernière édition par C."Mad" Bishop le Dim 24 Mar - 19:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le hasard va souvent plus loin que la prudence. [with Mad]   Le hasard va souvent plus loin que la prudence. [with Mad] EmptyMar 15 Jan - 16:45


Mad & Zazou
L'amour est un combat perdu d'avance
Je ne me prends pas un pain en tentant l'option conversation normale. Hé, c'est presque un bon point. Je sais bien qu'elle n'en veut pas. C'est en tout cas ce qu'elle m'a sortit l'autre jour. Je sais bien que ça ne nous apportera rien si ce n'est un goût amer et quelques regrets. Mais putain, on est des adultes, ou un truc qui y ressemble un peu au moins. Ouais, c'est vrai que quand je regarde ma vie, j'ai du mal à me considérer comme un adulte. J'vis en coloc avec ma meilleure pote et mon frangin et j'suis incapable de les quitter pour déménager chez la blonde avec qui je suis depuis une petite année maintenant. Alors quoi? Peur de l'engagement tout ça? Peut-être après tout. J'ai jamais trop adoré les trucs du genre mariage et promesse d'amour éternel. Mais j'ai jamais non plus été le genre de type qui fuit quand ya un truc qui va pas bien. Nan, j'suis pas un lâche effrayé par l'engagement. J'ai toujours été un mec engagé. Juste engagé comme un gosse. J'ai besoin de mes potes plus que tout au monde, j'suis juste un sale gosse. Celui qui rentre avec les genoux pleins de boue après avoir passer l'après-midi à faire le con avec ses amis au parc. Alors une conversation d'adulte, ce n'est peut-être pas la meilleure solution. Mais vous savez, les gamins aiment bien jouer au grand des fois, faire comme si, faire semblant. Alors c'est sûrement ça. Je fais semblant avec Mad. Comme un gosse qui mettrait un costume et se tiendrait bien pour la jolie ptite nana qui vit de l'autre côté de la rue. Sauf que c'est pas une jolie inconnue. Sauf que c'est pas juste innocent. Sauf que j'ai beau ne pas pouvoir être un adulte, jpeux pas non plus avoir l'innocence d'un pauvre gosse. La merde.

Elle attrape dans ma main ce que je voulais lui rendre à l'origine et me remercie. Si j'avais cru entendre un tel mot dans sa bouche. C'est vrai que c'est pas très convaincu ou pas très franc, mais c'est là, et ça me met du baume au cœur, mine de rien. Parce que ça donne l'impression que de sa part, elle est prête à mettre un peu d'elle et à essayer... Essayer quoi? De faire semblant, de faire comme si? Elle aussi gamine que moi mais elle n'a jamais vraiment aimé jouer la comédie je crois. Quand on était ensemble, ça tournait plutôt au drame en fait. La tragédie je dirais même. Espérons qu'on ai changé de style avec les années. Mais vu la façon dont elle fixe son portefeuille comme pour éviter de me voir, je doute que tout se passe bien. Elle préfèrerait que j'ai émigré en Alaska sûrement. Enfin bon, c'est pas ma faute quand même si je viens faire un tour au café en face du boulot... Et la voilà qui remet ses cheveux derrière ses oreilles. A croire que je suis un monstre qui risque de la détruire d'une seconde à l'autre et dont elle ne peut prévoir le comportement. J'suis pourtant pas compliqué comme gars, aimable, serviable et gentil. Voilà tout. Ca c'est du Zazou. Mais ce n'est pas bien grave. Pour la peine, je suis tellement généreux et parfait que je ne lui fais aucune remarque quant à son attitude. Et le résumé de sa vie ne me parait pas vraiment satisfaisant. Elle paraît toujours satisfaite de vivre dans la merde, surement parce qu'elle croit que c'est ce qu'elle mérite. Ou pas, j'suis pas son psy après tout. Tout ce que je sais, c'est qu'avoir un toit et un boulot, c'est pas forcément le summum du bonheur. Loin de là. Et elle a beau dire qu'elle a tout pour être heureuse, cela ne dit pas qu'elle l'est pour autant. Lire entre les lignes à en devenir myope, j'en suis capable, et oui! Mais cela n'a guère d'intérêt. Je ne vais pas aller la forcer à me dire ce qu'elle ne veut pas dire et voilà tout.

Elle s'apprête à dire quelque chose quand elle percute. Apparemment, elle avait zappé que je bossais en face. Tant mieux. Qu'elle oublie des trucs sur moi je veux dire, qu'elle passe à autre chose. Ouais, bon, ça peut paraître prétentieux, surtout qu'on ne s'est pas vu depuis un an... Mais j'ai pas oublié ce genre de détails, alors voilà, si elle les oublie, c'est qu'elle peut m'oublier moi. Je m'en réjouis pour elle, sincèrement. Histoire qu'elle trouve un mec qui la mérite, qui puisse être parfait pour elle ou pas, selon ce dont elle a besoin. Je m'en réjouis et ça me fait chier à un point... Ouais, bah un tel problème pour savoir ce que j'en pense, c'est assez perturbant. Mais je n'en laisse rien paraître. Après tout, on s'en fout, c'est pas le sujet du jour. Je pourrais y penser une autre fois, un autre moment, seul, au calme, en écoutant de la musique de merde. Ouais, ce sera une bonne occasion pour avoir le blues, m'interroger sur le sens de la vie. Sans compter sur Stitch qui débarquerait surement comme une fleur pour me faire chier. Stitch quoi. Mais voilà, pour l'instant, je suis face à une Mad qui essaie de faire la discussion pour me faire plaisir mais qui de toute évidence préfèrerait avoir la paix. Alors quand elle me demande comment ça va les tatouages, je me contente d'un petit sourire amusé. « Ça va, y a toujours autant de monde à aimer ça. Même s'ils aiment parfois en faire des biens moches. » Et puis je me dis que je vais lui foutre la paix.« Tu t'en es fait des nouveaux depuis la dernière fois? » Ok, c'est pas comme ça que je vais la laisser tranquille, mais il s'agit juste là d'une curiosité professionnelle. Je lui en ai fait quelques uns de ses tatouages, ceux que je considère encore aujourd'hui comme les plus réussi... Sûrement mes préférés parce que ce sont les siens... Mais chut. Il faut que j'arrête de penser comme ça j'ai dit. « Enfin, t'as l'air d'avoir envie d'être tranquille alors je vais te laisser... » Voilà. Comme ça, c'est mieux. Ça c'est du Zazou-gentleman. J'avoue que ça me fait chier de la laisser, que j'aimerais bien me poser en face d'elle et y passer un petit moment. Sans forcément dire quoi que ce soit, je ne suis pas vraiment un grand bavard, contrairement à mon homonyme du Roi Lion. Mais pour que ça ne soit pas trop bizarre, il faudrait que je lui fasse la discussion, et j'en suis pas capable. Pas plus qu'elle ne l'est. Alors je vais éviter de m'imposer, de la faire chier plus longtemps. Parce qu'elle mérite bien d'avoir la paix au final, parce qu'elle mérite de se sentir chez elle ici.
© Belzébuth
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C."Mad" Bishop




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MessageSujet: Re: Le hasard va souvent plus loin que la prudence. [with Mad]   Le hasard va souvent plus loin que la prudence. [with Mad] EmptyDim 20 Jan - 3:52


Mad & Zazou
Ah ! l'amour l'amour l'amour Quand ça vous prend Faudrait partir en courant.
« Ça va, y a toujours autant de monde à aimer ça. Même s'ils aiment parfois en faire des biens moches. » Je ne peux pas m’empêcher d’esquisser un sourire sur sa dernière remarque. A l’époque déjà, quand on était en couple, il m’a fait rire temps de fois en me racontant les choix artistiques de ses clients. Je m’en rappelle d’un qui avait tenu à se faire dessiner un hamburger géant sur le ventre. Rien à faire, quoi qu’on ait pu lui dire, il n’a jamais voulu en démordre et Zazou a fini par lui tatouer cette horreur au milieu du corps. Il en a presque fait des cauchemars. Je m’en souviens bien, il m’a regarder droit dans les yeux et m’a dit le plus sérieusement du monde « Mad, je crois bien que je viens de tuer le bon goût. » J’ai presque eu des crampes à l’estomac à force de rire ce jour là. Des fois quand je n’allais pas bien Zazou ramenait de son boulot le livre de photo des tatouages qu’il gardait en souvenir. On le regardait tous les deux, accroupis au milieu du salon et on s’imaginait ce que le temps allait bien pouvoir infliger à certaine de ces horreurs. Des fois Zazou disait qu’il devrait refuser de tatouer les idées les plus horribles de ses clients. Mais il finissait toujours par le faire, même s’il n’était pas d’accord. Zazou a toujours été pour le libre arbitre. Il pense qu’on ne peut pas forcer les gens à ne plus être con et que si ce n’est pas lui qui le leur tatouait, ils trouveraient quelqu’un d’autre pour le faire, alors perdu pour perdu, autant gagner de l’argent. Je suppose qu’il a raison, mais moi je m’amusais à lui dire qu’un jour l’un de ses clients allait revenir et le tuer quand il se rendrait compte qu’il avait gravé dans la peau un truc immonde. Oui, j’ai toujours eu un humour spécial. N’empêche que maintenant que tout ça me revient à l’esprit, je me rends compte qu’il nous arrivait d’être plus ou moins normaux tous les deux. Il y a quand même des souvenirs heureux dans toute notre histoire. Et y repenser renforce ma nostalgie. J’ai vraiment merdé en beauté. « Tu t'en es fait des nouveaux depuis la dernière fois? » La dernière fois… c’était quand ? Pourquoi faire semblant de réfléchir ? Je sais parfaitement quel est le dernier tatouage que Zazou m’a fait. C’est celui que je porte gravé au creux de mon bras gauche, juste en dessus de la pliure du coude. On peut y lire « rédemption ». Ce qui en soit est d’une certaine ironie. Je le lui ai demandé dans l’un de mes bons jours. Quand je pensais aller mieux et pouvoir aller de l’avant. Je voulais m’en rappeler. Ne jamais oublier ma bonne résolution. Oui je voulais ma rédemption. Trois semaine après je le trompais avec un inconnu et il me surprenant au moment où je le mettais à la porte. Trois semaine après et il mettait un terme à notre histoire. Je n’étais pas prête pour la rédemption. Je crois que je ne le suis toujours pas. Avant de rencontrer Zazou j’avais déjà quelque tatouage à mon actif. Des tatouages fait avec Ally pour la plus part. Des symboles, comme cette ligne tracée autour de mon doigt qui devait être la bague éternelle qui nous relirait elle et moi ou ces ronds sur mon poignet. C’est avec Zazou que j’ai commencé à inscrire des mots sur ma peau. J’espérais peut-être qu’il ait plus de poids, qu’il soit plus concret. Pour avoir un impact plus fort. Des le début j’aurais du me douter que ça ne marcherait pas et renoncer à lui en demander d’autre. Le tout premier qu’il a tracé sur mon corps se situe à l’arrière de mon bras droit. « Serendipity Is Life”. Je l’ai fait en pensant à notre rencontre. La blague. En y regardant avec le recule ça n’avait rien d’un heureux hasard. J’aurais du y faire écrire « bad luck is life » on aurait été plus près de la vérité. Mais bon, je ne peux pas vraiment dire que je regrette. Les tatouages que Zazou m’a fait son généralement associé à de bons souvenirs. Bien sûr de bien moins drôle ont suivit mais cela ne sont pas gravé dans ma peau. Enfin pas tous. Parce qu’en parlant de nouveau tatouage, il y en a une que je me suis fait en partant de Passadena. « This Too Shall Pass”. Il fait référence à la douleur que j’ai ressenti en l’abandonnant derrière moi. Tout passe avec le temps.

« Enfin, t'as l'air d'avoir envie d'être tranquille alors je vais te laisser... » « non, ça va. Tu peux rester si tu veux… » Mon Dieu ! Mais quelle conne ! Quelle conne. Les mots ont été plus rapides que ma pensée. Je n’ai pas la moindre idée de pourquoi je lui ai dit ça. Surement parce que c’est ce que disent les gens polis. Mais je ne suis pas une fille polie moi ! Je n’ai pas envie qu’il reste. J’ai envie qu’il me laisse tranquille. J’ai envie d’arrêter de penser à lui, d’arrêter de pleurer sur un passé révolue, d’arrête d’être accrochée encore et encore à son souvenir. Et pour ça, il faut qu’il me laisse. Alors pourquoi, mais pourquoi je lui ai dit de rester ?! Peut-être parce qu’une partie de moi ne veut vraiment pas qu’il s’en aille. Une partie de moi qui aimerait qu’il reste là pour toujours. Sans rien faire. Juste être là avec moi. Et que le temps s’arrête. Mais le truc c’est qu’on s’en fout de ce que je veux vraiment. Et encore plus de ce que je veux et que je ne pourrais jamais avoir. Maintenant que les mots ont franchi ma bouche c’est trop tard. Je ne peux pas revenir en arrière et lui dire que finalement je ne veux pas qu’il reste. Alors je fais quoi ? Je souris comme une conne et je lève les yeux vers lui le plus naturellement possible. Comme si tout ça était plus que normale. Sauf que ça ne l’ai pas. C’est même tout l’inverse. Tant pis. Prends sur toi Mad. Sois gentille. Souris. Juste souris. Tu peux y arriver, tout va bien se passer ! Zazou semble un peu indécis face à la conduite à adopter mais il fini quand même par s’assoir en face de moi. Il doit se demander ce qui se passe dans ma tête. C’est ce qu’il a toujours fait. Essayer de me comprendre. On a l’air un peu empoté tout les deux, assis l’un en face de l’autre et ne sachant pas vraiment quoi dire. Surtout que j’ose à peine le regarder, ça n’aide pas. Je finis donc par relever ma manche et lui présenter mon poignet où un tatouage qu’il ne connait pas a vu le jour. « This World Tonight Is Mine”. “je l’ai fait à Miami avec un ami juste avant qu’on prenne une route différente". C’était avec Anakin. C’est lui qui a choisit le texte, un message personnel qu’il voulait me faire passer, je crois. Je ne lui montre pas l’autre. Déjà parce que je ne vais pas me déshabiller pour lui montrer mes bras. Ensuite parce qu’il le concerne un peu trop et que je n’ai pas envie qu’il le voit. Celui que Dark Vador m’a fait tatouer, c’est ça que je veux que Zazou voit. Une Mad plus forte, qui va mieux, qui a le monde au creux de sa main. Je ne veux plus être faible face à lui. Je ne l’ai jamais voulu.
© Belzébuth


Dernière édition par C."Mad" Bishop le Dim 24 Mar - 19:45, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le hasard va souvent plus loin que la prudence. [with Mad]   Le hasard va souvent plus loin que la prudence. [with Mad] EmptyMer 23 Jan - 23:00


Mad & Zazou
L'amour est un combat perdu d'avance
« non, ça va. Tu peux rester si tu veux… » ... J'avoue que là, elle m'a coupé le souffle. Putain mais qu'est-ce qui se passe? Ou va mon monde? Bordel. Je sais plus quoi faire sur le coup. Après notre dernière rencontre, je m'y attendais vraiment pas. Mais alors vraiment pas du tout. Punaise... Je ne trouve même pas le mot pour exprimer cette surprise. Je crois qu'elle joue au chamboule-tout avec mes neurones cette nana. Ça l'amuse sûrement, je vois pas d'autre explication. Et bizarrement, ça ne me gène même pas. Roh, ça va, il n'y a rien de bien méchant là-dedans. Elle me fait tourner en bourrique mais si c'est ainsi, c'est plus acceptable que comme ça l'était avant son départ. Beaucoup plus acceptable. Parce que ça m'arrachera un sourire quand j'y repenserais. C'est dans le bon sens : le rejet puis l'acceptation. C'est dans l'autre sens que c'est plus frustrant. Alors je m'assoies en me disant que je risque peut-être d'être virer à coup de pied dans le cul d'ici peu, mais avec mon éternel espoir que tout se passe pour le mieux dans le meilleur des mondes comme disais Leibniz. Ouais, j'ai une culture philosophique qui va vous décoiffer mes petits choux. Enfin, c'est pas le moment de penser à quelques théories philosophiques critiquées par Voltaire. On s'en passera. Alors je m'assoies, et elle ne trouve rien à me dire de plus. Je reste là sans un mot parce qu'après tout, je m'en fous. J'aime le silence. Ouais, je sais, c'est con. Il n'y a pas beaucoup de gens à aimer rester en silence quand ils sont avec d'autres, mais moi si. Alors je me fiche un peu de son mutisme. Au moins, elle ne revient pas sur ce qu'elle a dit. Alors quoi? Je devrais me sentir coupable d'apprécier un tel moment en compagnie de Mad? Ouais, bah non. C'est innocent voyez-vous. L'innocence la plus pure. On fait rien de mal dans ce café. Je sais très bien que c'est fini entre nous, mais les couples qui se quittent en bons termes ont le droit de se retrouver en amis par la suite, non? Ça arrive. Alors même si on ne s'est pas quittés en bon terme, j'aimerais faire comme si. Parce que je l'aime trop pour qu'elle quitte ma vie. Et si elle ne peut reprendre la place qu'elle y avait parce que comme disent les gamins "qui va à la chasse perd sa place", et bien elle a bien le droit de s'en trouver une nouvelle de place. Et j'men fous de ce qu'en pensent les autres.

Et puis elle me montre un tatouage qu'elle s'est fait. Bonne manière d'enchaîner, répondant à ma question du même coup. Et pour tout vous dire, être honnête jusqu'au bout, cela me rassure un peu. Cela me donne l'impression qu'elle passe à autre chose, qu'elle perd ce côté trop défaitiste qu'elle a toujours eu. Le sentiment qu'elle pourrait reprendre sa vie en main, arrêter de s'en vouloir. "This World Tonight Is Mine". C'est presque beau voyez-vous. Cela n'égale évidemment pas ceux que je lui ai fait, mais en même temps, ils sont parfaits puisque c'est moi qui les ai tatoués. Et que j'ai un talent fou qu'on ne peut nier. Haha! C'est pas pour rien que je tatoue mes copines. Et que j'ai tatoué la femme de ma vie plus de fois qu'on ne peut le dire. Enfin, Mad peut surement très bien le dire. Parce que j'espère quand même qu'elle connaît bien ses tatouages. Alors moi, je peux perdre le compte parce que bon, je ne fais que ça de mes journées, mais ses propres tatouages, si on les oublie, il y a un moment où ça devient inquiétant. Parce que il faut se méfier, ça peut être Alzheimer aussi. Mais elle a de toute évidence retenu les tatouages que je lui avais fait et elle s'en est fait des nouveaux depuis qu'on s'est quitté. Tant mieux. Oui, je veux qu'elle passe à autre chose, pour son bien. Même si je ne peux m'empêcher de sentir une bouffée de jalousie quand elle évoque un ami. Mais je calme ma joie aussi vite. Pas question d'être jaloux, j'ai dit qu'on était innocent tous les deux. Alors on le reste. Et puis que Mad se fasse des amis, voilà encore quelque chose qui me pousse à croire qu'elle a bien changé pendant cette année. Et tout changement ne peut être que bon pour elle. Elle était dans un trop mauvais état quand je l'ai quittée. Ouais, je suis un monstre, j'aurais pas du la laisser comme ça... Mais je ne vais pas commencer à me flageller alors qu'elle a l'air de s'en être sortit. On a finit de se tirer l'un l'autre vers le bas et elle a réussi à remonter à la surface. Un peu au moins.

« Miami? La plage, le soleil... » Un petit sourire en coin. Au moins, j'en ai appris un peu plus sur son voyage. Miami. Je n'aurais pas pensé ça d'elle. Mais pourquoi pas après tout? C'est bien Miami... Même si ce que j'en connais se résume sûrement aux Experts. Avec le roux. En tout cas, Mad est revenue en vie. Elle est pas tombée sur une des victimes de Dexter. Et oui, ma culture en séries est plus qu'impressionnante, je sais. Je suis époustouflant. « C'est sûrement agréable qu'ici. » Oh que oui. Plus de soleil, plus de vagues. Mais aussi plus de cons. Si on oublie le niveau relationnel, Miami c'est sûrement mieux que Pasadena. Mais si on rajoute les gens... Je n'échangerais cette petite ville contre rien au monde. Et c'est sûrement pour ça qu'elle a fini par échouer ici. « Tu as revu Sookie depuis que tu es revenue? » Je sais qu'elles s'entendaient bien avant que Mad ne s'enfuit. Alors si elles se revoient, ça veut dire que Mad retrouve des amis, qu'elle a un pied à terre, vu que moi je peux pas avoir cette fonction. Alors je m'inquiète un peu pour elle en adoptant le ton de la discussion facile. Et j'suis passé sur le tatouage avec un simple regard appréciateur, mais c'est pas grave. Si elle a accepté que je vienne l'ennuyer en m'asseyant à sa table, elle pourra bien accepter que je sois un peu chiant aussi. Non?
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C.

C."Mad" Bishop




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MessageSujet: Re: Le hasard va souvent plus loin que la prudence. [with Mad]   Le hasard va souvent plus loin que la prudence. [with Mad] EmptyLun 4 Mar - 14:31


Mad & Zazou
Ah ! l'amour l'amour l'amour Quand ça vous prend Faudrait partir en courant.
« Miami? La plage, le soleil... » Petit sourire rêveur. Comme si je venais de lui raconter une jolie histoire. Juste un petit mot, un lieu, une infime partie de mon périple et le voila qui brode, qui fantasme. Il lui en faut peu. Surtout quand on sait que je suis arrivée à Miami sous la pluie. Bien sûr ça n’a pas duré et le soleil est vite revenu mais l’anecdote est tout de même à noter. Elle vaut le détour, juste pour le souvenir du visage déconfis d’Anakin. Il n’arrêtait pas de pester comme quoi l’Amérique ne tenait vraiment pas ses promesses et qu’au moins en Australie on avait pas ce genre de surprise. Je lui ai proposé de le renvoyer sur son île à coup de pieds au cul s’il continuait de se plaindre et finalement malgré la pluie on a plutôt passé une bonne soirée ce jour là. Après tout, pluie ou non, une fois qu’on nage ente les vagues ça ne change pas grand-chose. On s’est jeté des algues au visage, on s’est coulé, on s’est pris pour des poissons et on a ramassé des coquillages, tout juste éclairé par les rayons de la lune. Deux grands enfants qui découvraient la mer, voila ce qu’on était. Et ça m’a fait du bien. Ce moment hors du temps, coupé de tout, coupé du monde, à rire comme des débiles pour des broutilles. Mon arrivée à Miami. J’en garde en souvenir le goût salé de la mer. Et c’est pour ce genre d’instant d’éternité que l’année écoulée ne me semble pas complètement vaine. Des petits bouts de paradis. Etrangement il y a quelque chose au fond de moi qui me donne envie de raconter tout ça à Zazou. Une petite voix qui me dit que c’est de ça qu’on devrait parler. De ces souvenirs qui fondent sous la langue, de ces petits bonheurs. Qu’ils ont quelque chose de beau et que c’est pour ça qu’on devrait les partager. Je devrais tout lui dire, avec ces mots là qui dansent dans ma tête, lui raconter Anakin et sa connerie, lui prouver que j’ai réussi à être heureuse même pendant un court instant. Mais bien sûr ça n’est pas si simple et il y a une barrière entre nous qui m’empêche de juste lui raconter tout ça. Comme si c’était trop tôt. Ou trop tard. Avant je n’aurais pas hésité. C’est vrai, il n’y a pas si longtemps je lui disais tout ce qui me passait par la tête, sans réfléchir, et tant pis pour la logique, je laissais sa petite tête de piaf faire le trie dans toute mon incohérence et comprendre ce qu’il voulait bien comprendre. Mais maintenant, j’ai l’impression que chaque mot porte un poids énorme et qu’il ne faut surtout pas que je fasse de bêtise. Il faut que je réfléchisse, que je pèse le pour et le contre et que je ne dise que des choses qui seront sans conséquence. C’est plus dur qu’il n’y parait. Maintenant il ne nous reste plus que les sujets insignifiants. Ce sont les seuls qui me permettront de ne pas trop me dévoiler. J’ai bien reconstruit ma carapace et Zazou se retrouve de nouveau devant de trop haute barrière. « C'est sûrement plus agréable qu'ici. » Je souris, le regard rivé à mes doigts qui font tourner mon portefeuille de droit à gauche. Je pourrais lui dire que non, parce qu’il n’y était pas. Mais c’est pas la question. Et puis je ne dois plus être dépressive, plus devant lui en tout cas. Il faut que je sois un Mad forte et sûre d’elle, c’était ça le deal. Alors je réponds une connerie. Quand on y réfléchit c’est aussi une chose que je sais très bien faire. Faut le noter, il n’y en a pas tant. Je sais faire voler en éclat les glissière de sécurité, chanter même si je ne le fais plus et dire des conneries. Beau résumé pour une vie. J’imagine mon épitaphe, ça sera dure de trouver quelque chose de glorieux. « Oh oui, plein de jeune homme bodybuildé qui font jouer leurs muscles au soleil pour impressionner les demoiselles ! Tous ce que j’ai toujours rêvé ! Des beaux surfeurs ! Le paradis des jeunes filles en fleure ! J’ai du y rester quoi… deux jours. » Ouais Miami, j’y suis restée pour les beaux yeux d’Anakin qui m’offrait un regard larmoyant à chaque fois que je faisais mine de remonter dans ma voiture. Il a une adorable gueule de chien battu. Mais bon même ça, ça n’a pas suffit à me maintenir en place. Miami était bien trop brillante et superficielle pour moi. J’ai pris la tangente finalement assez rapidement. Moi je préfère les grandes villes et leur vie de nuit c’est comme ça. « Tu as revu Sookie depuis que tu es revenue? » La question à cent mille dollars. Sookie. Oui je l’ai revue. Pas longtemps en vrai. Elle était… disons… distraite. Je ne suis pas la seule qui ai le privilège des aléas de la vie. Je pensais pourtant que Sookie avait une sorte d’immunité, un truc bien à elle qui faisait qu’elle allait toujours bien. Faut croire que je rêve encore de contes pour enfant. Sookie est juste humaine et la vie est une garce, elle n’épargne personne… Alors la conclusion est que je ne suis pas la seule à prendre la fuite et que dans le fond même si mon cœur meurs un peu plus à chaque fois, je crois que je commence à m’y habituer. Les gens ne restent pas dans ma vie, un point c’est tout. Pas forcément le sujet le plus joyeux à aborder mais il ne pouvait pas savoir. Je m’apprête à lui répondre en essayant de trouver un moyen de dédramatiser la situation quand la serveuse arrive pour déposer le café que je lui ai demandé et prendre la commande de Zazou. Je la remercie et attrapant la tasse brûlante que je sers dans mes mains. J’ai toujours adoré tenir des choses trop chaude entre mes petits doigts. Pendant que Zazou répond à la serveuse, j’ai le temps de réfléchir à comment reprendre la discussion, ce qui est plutôt un avantage. Mon drôle d’oiseau fini par tourner la tête vers moi, attendant que je lui réponde, il a de la mémoire le petit et il n’est pas du genre à laisser tomber quand il veut savoir quelque chose. « Oui je l’ai revue, mais elle a quitté la ville. » Voila bien. Pas de détails. Rien de mélodramatique. Parfait. « Je suppose que je vais devoir me trouver un autre psy…. » Ah, non, pas bien ça, pas bien du tout ! Mais pourquoi j’ai dit ça ? Parler de son besoin urgent de voir un spécialiste à son ex petit ami, t’as raison Mad, c’est la meilleure chose à faire ! Et dire que j’ai réfléchis pendant que Zazou était occupé à autre chose, je suis vraiment trop conne, mais pourquoi est-ce que cette phrase a quitté ma bouche sérieusement ? Mon cerveau doit avoir des ratés par moment…. Enfin maintenant je ne peux plus faire marche arrière alors… « T’en aurais pas un à me conseiller ? » Je souris comme une débile. De toute manière une fois que j’ai mis mon cerveau en mode off, il y a plus grand-chose à faire… Alors autant aller jusqu’au bout, un peu d’humour noir ça fait pas de mal non ? « Quoi que c’est peut-être plus ton rayon, t’as du laisser tomber les folles depuis le temps. » Ok cette conversation se barre vraiment en couille… et pourtant je continue à sourire, comme s'il n'y avait rien de bizarre dans les phrases que je débite...
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MessageSujet: Re: Le hasard va souvent plus loin que la prudence. [with Mad]   Le hasard va souvent plus loin que la prudence. [with Mad] EmptyMer 6 Mar - 2:02


Mad & Zazou
L'amour est un combat perdu d'avance
Et elle me vante Miami, comme s'il en était besoin. J'ai du mal à l'imaginer baver sur des surfers blond bodybuildés et le corps huilé... mais pourquoi pas? Après tout, c'est une grand fille, elle bave sur ce qu'elle veut et elle change ses goûts du tout au tout si ça lui plaît. J'suis pas l'homme au physique, je le sais bien. Alors peut-être qu'elle a décidé qu'elle trouverait mieux si elle essayait plutôt un nouveau style. Pas un maigrichon brun à tatouages quoi. En un an, on a le temps de voir le monde et d'apprendre à apprécier un nouveau type de personne après tout. A moins que ce soit les jeunes filles en fleur qui aient retenu son attention. Venant de Mad, ça n'aurait rien de bien étonnant à la réflexion. Je dirais même que ce serait plus probable que tous les mecs bodybuildés de Miami. Mais elle n'est restée que deux jours? De toute évidence, son voyage a été ultra-itinérant. Étrange. Enfin, ça lui ressemble. Elle doit considérer qu'elle a suffisamment eu le temps de profiter de chaque endroit qu'elle a vu, aussi peu y soit-elle restée. Elle n'est pas faite pour s'attarder. Une bourrasque, une tempête, mais qui laisse au final un bon souvenir, non? Étrange d'ailleurs qu'elle finisse par revenir. Il doit y avoir quelque chose à Pasadena qui fait qu'on ne peut plus le quitter, qui fait qu'on y trop bien. Enfin, je ne fais que supposer. Moi, je ne connais que cette ville, peut-être qu'une autre pourrait ravir mon cœur. Le truc, c'est que je ne lui en laisse pas l'occasion. Personne ne pourra me convaincre de quitter cette ville, tout ce à quoi je tiens est ici après tout.

Pas de réponse à ma question sur Sookie tout de suite, la serveuse nous interrompt pour apporter sa commande et rendre la mienne. « Un café vanille s'il vous plaît. » Ouais, c'est peut-être un truc de tapette, mais qu'est-ce que je m'en fous? C'est bon de toute façon. Non mais oh, c'est pas parce que je suis un mâle que je devrais me priver des bonnes choses! Zut alors! Elle note sans un mot et repars pour aller me chercher ledit café et je pose mes yeux dans ceux de Mad. nous revoilà en privé, alors j'attends ma réponse. Réponse qui me désappointe quelque peu. Merde. Si Sookie l'abandonne, rien ne va plus. Bordel. Je regretterais presque d'avoir posé la question. Et au vu de la suite, je ne sais pas quoi en penser. J'ai jamais rien eu contre l'humour noir. Pour tout vous avouer, j'aime beaucoup ça... Mais quand ça vient de Mad, j'ai peur de laisser couler. Parce que, même si nous ne sommes plus ensemble, je ressens encore ce besoin insupportable de la protéger, de la traiter comme si elle était une petite poupée en porcelaine qu'il faut traiter avec précaution parce qu'elle pourrait se briser. Le truc, c'est que je devrais avoir compris que Mad se brise pas, elle a déjà été brisée autant qu'elle pouvait l'être, et maintenant, elle se balade avec ces morceaux éparpillés et sa magnifique insolence. Alors je ferais bien de me mettre de baffes et de passer à autre chose. Mad n'a pas besoin d'un perroquet qui joue à la maman-poule. Lâcher prise, se laisser aller. Je l'apprendrais, mais pour apprendre, il faut faire un premier pas, et c'est aujourd'hui ou jamais. « Ils sont tous timbrés à Pasadena, tu devrais pas tarder à en trouver un sympa. » C'est pas faux, ils sont tous timbrés. Le truc, c'est que c'est loin d'être sûr qu'ils consultent tous. « Et non, je suis assez constant dans mes goûts, les folles ça reste mon truc. » Sûrement parce qu'elles ont un charme fou. Bon, Sixtine n'est pas d'une niveau de Mad, mais dans le genre mal dans sa peau, elle mérite aussi un oscar. A croire que c'est moi qui les attire. « Mais la folle actuelle ne consulte pas, elle pourra pas te conseiller. » A moins qu'elle consulte à mon insu. Pourquoi pas après tout? Mais ça me semble pas son genre. Enfin, je m'en fiche un peu, elle peut bien consulter qui elle veut que ça ne me traumatisera pas plus. La serveuse revient déposer ma boisson face à moi, je la remercie d'un sourire et d'un hochement de tête et lui donne la monnaie. J'ai toujours la monnaie sur moi, j'ai l'habitude de venir ici. Et elle nous laisse pour s'occuper de ses autres clients. Mon regard se pose à nouveau sur Mad. Un peu moqueur vu le ton de la discussion, mais indiscutablement tendre. Parce que je ne peux pas faire autrement avec elle.Parce que si j''essaie de ne pas être une maman-poule, je reste Zazou et je m'inquiète pour tout le monde.
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C."Mad" Bishop




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MessageSujet: Re: Le hasard va souvent plus loin que la prudence. [with Mad]   Le hasard va souvent plus loin que la prudence. [with Mad] EmptyLun 11 Mar - 2:48


Mad & Zazou
Ah ! l'amour l'amour l'amour Quand ça vous prend Faudrait partir en courant.
« Un café vanille s'il vous plaît. » Je lâche un ricanement. Un gentil ricanement. Oui parce qu’il peut m’arriver de faire des choses sans méchanceté même si c’est rare. Et même si, quand ça arrive, les gens trouvent quand même le moyen de se vexer. Mais pas Zazou. Non, mon drôle d’oiseau, ne se vexe pas, du moins pas pour si peu. Sinon comment voudriez-vous qu’on ait pu vivre une telle histoire ? S’il avait du prendre la fuite et se sentir attaqué dans son amour propre juste à cause de quelque pique sur sa virilité, il n’aurait pas fait long feu avec moi. Il n’aurait d’ailleurs surement pas voulu me revoir après que je l’ai abandonné sur notre banc la première fois. Et il aurait encore moins supporté que je lui lance des assiettes à la figure ou que je le trompe ou que… que je fasse ma Mad. Enfin il ne l’a pas vraiment supporté mais il a essayé, pendant au moins deux ans et ça prouve que premièrement il a une patience d’ange et que secondement il peut gérer d’innocente et petite moquerie de ma part. Et puis ce n’est pas nouveau. J’ai toujours beaucoup ri de Zazou et de ses gouts pour les boissons. Il faut dire que lui boit des cafés vanille quand j’ingurgite des cafés plus que corsés et que je descends surement plus de whisky que lui. Peut-être parce que j’ai des tendances alcooliques mais ça n’est pas la question. Tout ce que je sais, c’est que, quand on était ensemble, je m’amusais à lui donner des grandes tapes dans le dos et à l’appeler « fillette » et qu’il me regardait en haussant un sourcil, allait se servir un grand verre de grenadine, le buvait cul sec en claquant le verre sur la table et se tournait vers moi en me disant « alors tu vois que je suis un homme ! Cul sec ! ». Et voila ! Encore de merveilleux détails de notre relation qui me revienne en mémoire pour me rappeler à quel point j’ai foiré. Tout aurait pu être tellement facile. Zazou me faisait rire, Zazou prenait soin de moi ou du moins essayait, Zazou me laissait étrangement libre et m’acceptait. Zazou était parfait. Certain diront qu’il est un peu tard pour s’en rendre compte, mais le fait est que je l’ai toujours su et que ça ne m’a pas empêché de foutre le feu à notre relation. Sookie n’a définitivement pas réussi à réparer mon cerveau détraqué. Et en parlant de Sookie c’est d’ailleurs elle le centre de la conversation alors je ferais peut-être mieux de laisser de côté ma pathétique nostalgie et de me concentrer sur le présent. « Ils sont tous timbrés à Pasadena, tu devrais pas tarder à en trouver un sympa. » J’hausse un sourcil. A en trouver un sympa de quoi ? De psy ou de taré ? Enfin avec moi le principe n’est pas d’être sympa mais d’être compétent. Les gens sympas je me contente de les réduire en miette. Et il a beau dire, des tarés il y en a dans le coin, mais ce sont des tarés dans le monde de bisouland. De gentils tarés, pas trop dangereux, pas trop méchant. Mais des aussi frappé que moi ? J’attends de voir. On peut me trouver beaucoup de défauts mais personne n’ira dire que je ne suis pas lucide vis-à-vis de moi-même. « Et non, je suis assez constant dans mes goûts, les folles ça reste mon truc. » Mon cœur manque un battement. Je sais pourtant qu’il est en couple. Bien sur que je le sais. C’est même pour ça que j’ai pris mes jambes à mon cou la dernière fois que je l’ai vu. Mais ça n’empêche pas que de l’entendre parler d’elle, là, juste devant moi, ça continue à retourner mon pauvre petit palpitant. Que voulez vous je suis une faible femme, ce n’est pas nouveau. Pourtant c’est moi qui ai lancé le sujet, à croire que mon cerveau ne me sert définitivement pas à grand-chose. Mais ça n’a pas vraiment d’important, tout ce qui compte c’est que je continue à faire bonne figure. Allez Mad, encore un petit effort. Ne ruine pas tout maintenant. Ne te transforme pas en Drama Queen ! Souris. Oui c’est ça souris, c’est tout ce que tu as à faire. C’est bien connu, je suis une excellente menteuse. Il y a un mur qui m’entoure et ne laisse rien passer de mes émotions. Ça peut être un avantage. « Mais la folle actuelle ne consulte pas, elle pourra pas te conseiller. »Alors peut-être que tout espoir n’est pas perdu pour Zazou. Si elle ne consulte pas, c’est qu’elle est peut-être moins cinglée que moi. L’oiseau y va par étape, s’il continue comme ça, il finira peut-être par se trouver une charmant et saine d’esprit petite ménagère qui sait ? Même si je ne suis pas sur que ce soir ce que cherche le piaf. Enfin il finira au moins par se trouver quelqu’un d’un peu près normale. « Pourquoi ça ne m’étonne pas ? Tu t’es toujours pas mis aux boissons d’homme, tu sors avec une folle que tu aimes malgré tout, à croire que rien n’a changé ici. » Je dis ça le sourire aux lèvres alors même que ces mots me brûle la gorge. Il l’aime. Il l’aime. Je devrais me répéter cette phrase encore et encore, jusqu’à ce que je trouve le courage de sortir définitivement de sa vie. Ne pas ruiner son bonheur encore une fois. « Je suppose que Stitch et Lilo continuent de prétendre qu’ils ne sont pas fait l’un pour l’autre et que Dimitri et Snow filent le parfait amour. Tout doit être exactement comme avant. Comme si j’étais jamais partie… » Sauf que je suis partie et qu’une autre se tient là ou je me tenais. Mais certain changement ont du bon n’est ce pas ? Leur vie à eux tous, à la tribu, est restée exactement la même, sauf qu’on y a enlevé la tache que je représentais.
© Belzébuth


Dernière édition par C."Mad" Bishop le Dim 24 Mar - 20:04, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le hasard va souvent plus loin que la prudence. [with Mad]   Le hasard va souvent plus loin que la prudence. [with Mad] EmptyVen 15 Mar - 18:58


Mad & Zazou
L'amour est un combat perdu d'avance
Elle se moque. J'aurais du m'en douter. J'aurais du parier tient! Ouais, elle préfère les cafés bien corsés, et alors? C'est pas ma faute si moi, j'ai un palais délicat et que, contrairement à d'autres, je sais apprécier les bonnes choses. Voilà tout. Parce qu'un café normal, à part que ça réveille, on peut pas y trouver de grands avantages. Même noyé dans le sucre, ça reste dégueulasse, c'est moi qui vous le dit. Alors il paraît que je suis un sale gosse parce que je n'ai jamais aimé le café ou le thé dans le genre nature. Parce qu'il paraît que c'est les gosses qui n'aiment pas les trucs amers. Moi, je pense que ce sont les gens qui ont du bon sens. Et pourtant, je fume. Et dieu sait qu'il n'y a rien de plus dégueulasse que la clope. Mais c'est ma drogue, d'une certaine façon. Qu'importe le goût, ce n'est pas ce qu'on recherche quand on allume une cigarette. Ce n'est pas la fumée que l'on savoure, c'est son effet. Ouais, c'est pas le goût qui importe, et je peux supporter son amertume. C'est juste que je ne vais pas me coltiner un goût dégueulasse sans avantages après. Et comme je ne suis pas spécialement fatigué, je vois très mal l'intérêt d'un café. Vous voyez? Mon raisonnement est sans failles. Le café-vanille est l'avenir de notre société. Mais quand la serveuse arrive avec mon verre, voilà que Mad en remet une couche. Ouais, vas-y, traite-moi de tapette! En même temps, je m'en contrefous. J'suis habitué, à ce qu'on rigole en me voyant avec mes divers trucs sucrés. C'est pas la première fois, c'est pas la dernière. Et puis, si ça peut amuser Mad, c'est que ça en vaut la peine. Ouais, le ridicule ne tue pas, être triste, si. Enfin je crois. Surtout pour Mad, elle a déjà testé une fois, et j'ai pas envie de la voir récidiver. Mais il vaudrait mieux que je chasse ça de mon esprit. Elle va bien, elle va bien. Il faut que j'y crois. Ne plus m'inquiéter pour elle. Je n'en ai plus le droit, alors je dois faire sans. Être normal. Une folle que j'aime malgré tout... L'expression me paraît... inexacte. La folle que j'aime malgré tout, c'est Mad. Sixtine, c'est une folle, et je l'aime sincèrement. Mais différemment. Je pourrais faire une dissertation sur tout cela, mais ce serait vain, non? Au final, j'aurais peut-être besoin de voir un psy... Mais non, ça me ferait chier d'admettre que je ne tourne pas rond. Je suis trop parfait pour cela.

Je me reconcentre et l'écoute sortir des conneries sur le fait que rien n'a changé à Pasadena. Elle m'arrache un petit sourire amer. Des fois, j'aimerais que cette ville soit figée comme une bonne vieille série moisie. Que ses personnages trouvent l'amour et le gardent. Mais des fois, c'est un peu différent. Non, la ville ne s'est pas mise en pause avec le départ de Mad. Si moi, j'ai fini par trouver une copine, les autres aussi ont continué à progresser sur leur petit chemin. Chemins tortueux, ça c'est sûr. Des fois, on pourrait croire que la vie adore me faire chier. Enfin, c'est pas vraiment moi qui suis à plaindre. « Et bien tu te trompes ma chère, les choses ont un peu dégénéré ici depuis que t'es partie. On était mieux avant. » Ferme ta gueule Zazou. Cette remarque n'a rien à faire là. Je sais très bien que je donnerais tout pour revenir en arrière, à ce moment où je l'ai largué, pour faire un choix bien différent. Pour continuer à m'enfoncer dans ce cercle vicieux qui ne menait à rien. Mais continuer avec elle. Mais je ne peux pas, je n'ai pas la DeLorean d'Emmett Brown, alors je ne peux que rester à cette époque et regretter mes actions. Et c'est peut-être mieux ainsi, me connaissant, je ne ferais que tout aggraver. « Snow et Dimitri ont rompu. » Bon, je vais pas lui balancer que Snow est enceinte en bonus, ça ne l'intéresse probablement pas... Enfin, je suppose. « Même si pour Stitch et Lilo, ça s'améliore. Ils ne sont pas en couple, parce que c'est pas assez cool pour eux tu vois, mais ils ne couchent plus avec personne d'autre. » Ouais, eux, ils s'en sortent plutôt bien en fait. Du moins, jusqu'à ce que Stitch aillent éventrer le petit frère de Lilo et qu'elle le tue pour se venger. Ouais, le clan Bing-Widdleton va finir en tragédie grecque, mais on leur pardonne. Ils sont jeunes, ils sont fous. Avec un peu de chance, j'arriverais à m'en sortir vivant. A moins que je sois désigné volontaire pour venger mon frère. Du coup, je devrais tuer Lilo, et puis j'aurais plus qu'à crever après. Et Snow finirait toute seule avec son bébé. Bonne histoire à écrire sans aucun doute. Quoi que je vois pas trop qui irait lire ça. J'veux dire, si on veut du tragique, autant lire du Anouilh. Enfin, c'est pas la question. « Plus rien n'est pareil. » Voilà, ça c'est bien. Couper la phrase en son milieu. Parce que "plus rien n'est pareil depuis que t'es partie", ça aurait fait trop film à l'eau de rose. Et mauvais dans le genre. Alors on fait pas le con, et on sourit. Tout s'écroule, mais la vie continue, hein.
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C.

C."Mad" Bishop




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MessageSujet: Re: Le hasard va souvent plus loin que la prudence. [with Mad]   Le hasard va souvent plus loin que la prudence. [with Mad] EmptyDim 24 Mar - 23:19


Mad & Zazou
Ah ! l'amour l'amour l'amour Quand ça vous prend Faudrait partir en courant.
« Et bien tu te trompes ma chère, les choses ont un peu dégénéré ici depuis que t'es partie. On était mieux avant. » Je relève la tête, surprise. Et mon cœur, une fois encore, s’emballe. Je voudrais qu’il se calme. Je voudrais qu’il soit vraiment de pierre comme j’aime à le faire croire. Un cœur à l’arrêt qui n’a que faire des émotions, de ce qu’il entend, de ce qu’il n’entend pas. Un cœur qui resterait égale à lui-même en toute circonstance et qui se contenterait d’envoyer fidèlement le sang aux veines et aux artères. Un cœur qui arrêterait de faire des siennes et de battre à cent à l’heure pour un petit mot de trop. Et surtout j’aimerais punir ce cerveau qui est le mien et qui envoie à ma pauvre cage thoracique des informations falsifiées. Ce maudit cerveau qui interprète. Qui transforme. La phrase est simple et l’analyse première est fausse, je ne devrais pas laisser mon esprit s’égarer dans les contrées escarpées de la surinterprétation. Il a dit qu’ils étaient mieux avant. Avant que je parte. Ça ne veut pas dire qu’il regrette mon départ. Ça ne veut pas dire que je lui manque. Ça ne veut pas dire que j’ai eu la moindre influence ou même que j’ai pu être bénéfique sans même m’en rendre compte. Ça veut juste dire que je ne sais pas tout. Que oui les choses changent. Et que si mon départ a été un point positif, ça ne veut pas dire que des catastrophes non pas eut lieu après. C’est ça la vie. Ça donne et ça reprend. Les bons côtés prennent trente secondes à se savourer et l’instant d’après un truc bien pourri vous tombe sur le coin de la gueule. Je le sais. J’en fais l’expérience jour après jour. Je le sais. Alors il faut que je me calme. Que j’attende. Que j’arrête de penser. Je n’ai plus rien à voir avec la tribu. Dans leur bonheur ou dans leur malheur. Rien du tout. Allez Mad, fait abstraction de tes idées étranges, bois ton café, reprends contenance. « Snow et Dimitri ont rompu. » Je manque de m’étouffer avec ma gorgée et Zazou échappe de peu à ce que je ne la lui recrache au visage. Snow et Dimitri séparés ? Je crois que même un devin n’aurait pas vu ça venir. Ces deux là m’ont toujours rendu malade dans leur bonheur. La vie semblait si douce, si simple pour eux. Pas le moindre problème. Comme si tout leur souriait et devait toujours leur sourire. A gerber. J’ai développé avec le temps une sorte d’aversion pour les bonheurs parfaits. Les peu de fois où je les voyais – même quand je sortais avec Zazou, je n’ai jamais été très sociable avec sa tribu – ils avaient le dons de me renvoyer dans les dents tout ce que je n’étais pas. Heureuse. Je les regardais et j’avais l’impression de savoir exactement comment tout cela allait évoluer. Un lent chemin vers une vie d’adulte acceptable, des petits problèmes sans importance, des réconciliations, et d’étapes en étapes ils arriveraient au bébé, à la maison, aux travails respectables, peut-être même au mariage. Oui il me semblait bien partie pour un avenir sans soucis. Il faut croire que j’avais tort. L’histoire de Sookie aurait du me préparer : Personne n’échappe à la vie. Et pourtant malgré le nombre de fois où je les ai trouvés dégoulinant de niaiserie, malgré le nombre de fois où je me suis convaincue moi-même que je ne voulais pas de leur bonheur trop lisse, j’aurais vraiment préféré avoir raison. J’aurais préféré les savoirs encore ensemble dans leur si parfaite innocence. Je n’ai jamais souhaité les voir malheureux malgré toute l’exaspération que je pouvais avoir pour eux. Je ne sais même pas quoi dire sur cette nouvelle. A part peut-être gueule des horreurs à la vie, prier pour qu’elle m’entende et espérer qu’elle se sente un peu coupable d’être une telle salope. Oui là j’ai juste envie de dire un gros merde à la vie. « Même si pour Stitch et Lilo, ça s'améliore. Ils ne sont pas en couple, parce que c'est pas assez cool pour eux tu vois, mais ils ne couchent plus avec personne d'autre. » Et voila, les gentils seront châtiés et les méchants récompensés. Pas vraiment ce qu’on nous apprend à l’église n’est ce pas ? Enfin Lilo et Stitch ne sont pas à proprement parlé méchant. Mais comparé à Dimitri et sa princesse… Enfin je n’aurais pas parié sur eux pour vivre un parfait bonheur conjugal. Ils sont un peu trop comme moi. Des détraqués des sentiments. La preuve ils ne sont même pas capable d’officialisé leur couple parce que cela voudrait dire qu’il n’y a plus de retour en arrière possible. La voila la réalité, on a tous la trouille. Et quand on l’a pas, cette boule au ventre, ce pressentiment que ça va mal finir, ça nous explose quand même à la gueule. On s’est juste pas préparé à ça et on se retrouve encore plus con. Charmante histoire de la vie n’est ce pas ? « Plus rien n'est pareil. » Et ça sera le mot de la fin. Les choses changent. Allez savoir pourquoi on est autant surpris alors qu’on nous le répète depuis toujours. Il y en a qu’un seul qui change pas. Il s’appelle Peter Pan et il a refusé de grandir. Mais pour nous autres pauvres mortels, les dés sont jetés depuis longtemps, on est en mouvement perpétuel. Et pourtant. Même cette vérité là n’est pas exacte. Il y a des choses qui reste semblable. Lilo et Stitch, Dimitri et Snow, bien sûr que ça évolue, c’est la base des rapports humains. Mais à l’échelle globale, j’ai tout de même l’impression que cette ville est bloquée dans son état. Rien à voir avec new York ou Chicago. Passadena reste égale à elle-même. Surprenant n’est ce pas ? « Ouais, parait que c’est la vie qui veut ça. » j’lui dit ça en souriant, encore et toujours, comme si cette prise de conscience que j’ai eu il y a longtemps déjà ne m’affectait pas tant que ça. Comme s’il y avait rien de tragique dans tout ça. Pourtant on rêve tous un jour ou l’autre de se figer dans l’instant. Généralement ça se produit quand on trouve le bonheur parce qu’on sait que ça ne durera qu’à cette condition. Que le temps s’arrête. « Mais bon… c’est pas forcément mauvais, hein ? » J’essaye d’y croire. Dis Zazou tu veux bien me rassurer encore une fois ? Me dire que, oui, c’est pas si grave et qu’on avance vers un renouveau plus beau. « Des fois le changement ça fait du bien non ? Enfin pas forcément pour Dimitri et Snow mais en général je veux dire. » Oui ça fait du bien. Ou tout du moins pas plus de mal que de stagner. Regardez-nous. Je peux pas affirmé que je vais mieux. Mais c’est pas pire que ce que je nous faisais subir. Et puis pour lui c’est bien non ? Il est plus heureux comme ça. Il fallait que les choses bougent, qu’il aille de l’avant, qu’il me laisse dans son passé. Sixtine est une bonne chose pour lui. Au moins pour lui. Moi je ne suis plus à la recherche de mon bonheur alors…. Je suppose que je suis une cause perdue. Faut pas y penser, c’est tout. « Et puis, ça va s’arranger non ? pour eux ? J’veux dire, j’ai du mal à les imaginer séparer en fait. C’est un peu comme se retrouver projeter dans un monde parallèle. Je me suis toujours dit que rien ne pouvait les atteindre. Qu’ils étaient invisibles ou une connerie du genre… En peu comme les Bisounours en fait… » Je sais pas pourquoi je lui dis ça moi. Des fois faudrait vraiment que j’apprenne à me taire. J’ai plus rien à voir avec la tribu si tant est que j’ai un jour eu un quelconque rapport avec eux. Alors pourquoi est-ce que je m’y intéresse tout d’un coup….
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MessageSujet: Re: Le hasard va souvent plus loin que la prudence. [with Mad]   Le hasard va souvent plus loin que la prudence. [with Mad] EmptyVen 19 Avr - 13:23


Mad & Zazou
L'amour est un combat perdu d'avance
Ouais, elle aussi ça la stupéfait la rupture entre le mini-Stitch et ma petite sœur préférée. Je ne connais pas quelqu'un en ce bas monde que cela n'aurait pas surpris. Je n'ai jamais vu de problème entre eux. A croire que je ne suis pas le frère idéal vu que je ne suis pas capable de voir quand les choses vont de travers. Oui, je m'en veux un peu. Un peu beaucoup. De là à dire que j'aurais pu faire quelque chose pour les empêcher de foutre en l'air une si belle histoire, quand même pas. Je ne suis pas le tout-puissant. Je suis juste doté d'un cerveau et je suis capable de prendre du recul. Parfois. Et quand j'ai de la chance, je peux faire adopter mon point de vue aux autres. Mais là, ça tient en quelque sorte du miracle. Enfin, de toute façon, ils ne m'ont même pas laissé la possibilité de les raisonner et de les confronter à leur amour réciproque. Ils s'aiment, et pourtant ils rompent. Il n'y a plus de jeunesse. Je veux dire, ils n'avaient tout de même pas atteint le niveau Zazou-Mad. Ouais, sur l'échelle de couples qui s'aiment mais qui doivent rompre pour leur bien, c'est le niveau critique. Et bien, Snow-Diminou, c'est genre le niveau zéro. Pas de problème. Et si je ne vois pas de problème, c'est qu'il n'y en a pas. On va dire. Tant que je ne récupérais pas ma frangine à pleurer en nous avouant qu'elle est enceinte, je n'avais pas constaté de problème. Le seul problème qu'ils me posent, c'est leur rupture. Je ne comprends rien. Et ça m'énerver. Enfin, je ne vais exposer tout cet état de fait et toutes ces réflexions à Mad. Elle n'est pas une épaule sur laquelle pleurer. J'irais pleurer dans les jupes de Lilo si je veux. Quoi que pleurer en avouant que j'ai envie d'en coller une à son frangin, ça risque de pas fonctionner. Bah j'irais chez mes parents, je retrouverais mon vieux doudou et je pleurerais dessus. Voilà, solution pas chère. Et sûre. Mais bon. Pour l'instant, je me contente de faire le point sur la situation du clan Bing-Widdleton qui est plus déchiré qu'il ne l'a jamais été et Mad attend patiemment que je finisse mon exposé. Pas passionnant, mais ce sont des personnes qu'elle a fréquenté alors ça l'intéresse peut-être hein. Et quand j'ai fini, elle essaie de philosopher. Je grimace un peu mais j'avale un peu de mon café-vanille pour faire passer le goût amer dans ma bouche. Non, le changement je ne kiffe pas du tout beaucoup. « Ouais, c'est peut-être bien que les choses évoluent, mais je n'aime pas ça. » Le ton du gamin chiant qui ne veut pas bouger et qui boude quand on essaie de lui faire manger quelque chose de nouveau. Je n'aime pas le changement, je n'ai jamais vraiment aimé. C'est pour ça que je suis bien ici. Ça fait très vieux con, mais tout changement dans une vie que je trouvais parfaite signifie nécessairement moins de perfection. Plus de problèmes. Et si j'ai parfois un don pour régler les problèmes, je préfèrerais qu'ils ne se présentent pas, tout simplement. Qu'on les oublie. Que le statu quo se maintienne, tant qu'il ne fait de mal à personne. Et fut une époque où il était parfait ce statu quo. Moi, avec Mad. On se faisait sûrement du mal. Mais on se faisait plus de bien. J'aurais du mieux peser le pour et le contre avant de me décider à la quitter. Je n'ai peut-être pas tout brisé à ce moment-là, mais c'est tout comme. Je sais que ce n'est pas de ma faute si Snow et Dimitri rompe, mais il y a cet arrière-goût étrange...

Je chasse vite ces pensées de ma tête avant de vouloir me pendre et je prends le temps de répondre à Mad. « Mais pour ce qui est de Snow, j'ai toujours du mal à me faire à l'idée qu'ils ne soient plus ensemble. Je ne sais pas si je vais réussir à enregistrer un jour l'information. Je crois que j'aurais du mal à accepter un autre beau-frère. Et encore pire pour Stitch! » Allez Zazou, arrête de raconter ta vie un peu! T'es chiant quand tu t'y met tu sais... « Enfin, tu t'en fous. Les histoires de famille, ça n'intéresse que ceux qui en font partie. » Ouais, j'ai décidé. Elle ne peut pas nier qu'on s'en fout. Et pour ce qui est de mes problèmes à accepter ce changement de situation, il serait plus efficace que je me trouve un psy pour m'aider à évoluer. A ne plus être un sale gosse qui refuse tout changement dans sa vie. Ouais, je le reconnais. J'aurais peut-être besoin d'un psy. Mais j'ai un frère idiot qui boit des bières avec moi, ça me suffit pour l'instant. Et puis je fais de la musique aussi. Il vaut mieux être un peu torturé pour faire de la bonne musique, ou de l'art en général, non? Histoire de pas être obligé de se couper l'oreille pour faire des trucs classes. Bon, après, tout est relatif. Y en a ptêt qui trouvent que je fais de la merde, torturé ou pas. Mais tant que ça me plaît, je m'en fous hein. J'suis pas du genre très regardant comme garçon. Et puis nos fans ils nous aiment, et ils sont cools, on va pas se plaindre. Mais où est-ce que j'en étais moi déjà? Je ravale une gorgée de café pour essayer de focaliser mes idées, ne pas perdre le fil. Je perds toujours le fil. Et la présence de Mad n'aide généralement pas à ma concentration. Non, mais vous avez vu le visage de cette nana? Trop belle pour être vrai. Mais ça va, depuis qu'on s'est revu, j'arrive à être sobre, distingué. A ne pas la fixer comme un poisson resté trop longtemps hors de l'eau. « Dis, tu... Tu reviendras au bar où on s'est croisé la dernière fois? » Mon bar. Celui où je vais tout le temps en somme. Fais pas ton timide Zazou! Le truc, c'est que je peux pas rester ici pendant trois quarts d'heure, mais que ça me fait du bien de discuter avec elle. Soyons francs, tout ce que je veux savoir, c'est si je pourrais la recroiser. Et si elle ne me dira pas d'aller me faire foutre comme la dernière fois. J'espère que cette entrevue aujourd'hui est un bon présage. Je crois les doigts. Dans ma tête seulement pour pas paraître trop louche. Ouais, j'ai envie de revoir Mad. Parce qu'elle a été une grosse partie de ma vie pendant deux ans. Et que ça me ferait chier de devoir abandonner l'idée qu'elle y revienne. Je sais que je devrais abandonner. Lacher prise. La laisser avoir une vie dans laquelle je n'aurais rien à faire. Mais j'ai déjà la décence de ne pas lui redemander son numéro de téléphone, alors venez pas me faire chier. Quoi qu'elle a peut-être toujours le même de numéro. « Ça ferait plaisir à Lilo de t'y croiser en tout cas. » Au bar. Je me perds dans mes pensées, mais mon cerveau continue de me faire parler et il trouve des bonnes excuses en plus, ce con. Enfin, presque. « Et si jamais tu te sens l'envie de te faire tatouer, tu sais où me trouver aussi. » Parce que, putain, cette peau. M'est avis que cette perfection ne peut pas être humaine. Elle doit être d'une autre race. Surement. Une alien peut-être. Je devrais fuir! Mais non en fait.
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MessageSujet: Re: Le hasard va souvent plus loin que la prudence. [with Mad]   Le hasard va souvent plus loin que la prudence. [with Mad] EmptyLun 20 Mai - 21:33


Mad & Zazou
Ah ! l'amour l'amour l'amour Quand ça vous prend Faudrait partir en courant.
Il grimace sur mes idées, fronce son petit nez et plie sa bouche, amère. Ça m’apprendra à essayer de relativiser. Personne n’est dupe alors après tout à quoi bon. Je ne suis pas la seule désespérée à savoir que dans le fond on est tous baisé. Foutu depuis le début. Y a rien à sauver. Cette fois mon drôle d’oiseau ne veut même pas me détromper, me dire que la vie c’est beau et ça vaut le coup de continuer. Bien sur ce n’est pas ce qu’il dit. Mais dans cet étrange air dégouté qu’il vient fixer à son visage c’est pourtant ce que j’y lis. Les choses doivent être moins dramatiques dans sa petite tête de piaf mais j’ai toujours eu un talent fou pour exagérer. Je ne sais faire que ça, noircir le tableau. « Ouais, c'est peut-être bien que les choses évoluent, mais je n'aime pas ça. » Je souris. Ça n’a pourtant rien de drôle. Mais c’est plus fort que moi, Zazou qui fait l’enfant j’ai toujours trouvé ça charmant. C’est surprenant n’est ce pas ? De toutes cette petite bande de gentils branques, il a toujours semblé être le sage, le garant d’un certain calme. Et pourtant. Oui Zazou a toujours aimé faire l’enfant. Bonder de temps en temps, refuser le changement. Il a définitivement cet étrange air de Peter Pan. Pas facile pour lui, quand on sait que, nous pauvres enfants perdus, l’attendons tous au tournant. Il doit se montrer grand. Pour nous. Ou du moins pour eux puisque je ne fais plus partie de leur pays imaginaire. « Mais pour ce qui est de Snow, j'ai toujours du mal à me faire à l'idée qu'ils ne soient plus ensemble. Je ne sais pas si je vais réussir à enregistrer un jour l'information. Je crois que j'aurais du mal à accepter un autre beau-frère. Et encore pire pour Stitch! » La technique de l’oublie, oui je connais aussi. On a qu’à tous ignorer ce qui nous déplait. Fermer les yeux très fort et espérer qu’en les rouvrant tout sera comme avant. J’ai déjà tenté ce jeu là. Bizarrement ça n’a jamais fonctionné comme je le voulais. Les choses ne redeviennent jamais comme on le voudrait. Et pourtant on continue d’essayer. Faut croire qu’au fond de nous, on croit tous encore un peu aux fées, au prince charmant et à toutes ces conneries. Enfin peut-être que cette fois il a raison d’y croire qui sait. Je l’espère pour le futur de Snow en tout cas. Parce qu’elle et Dimitri sont fait pour être ensemble. Et parce que si elle essaye seulement de ramener quelqu’un d’autre, ses deux charmants grands frères le feront fuir à vitesse éclaire. On ne plaisante pas avec qui on laisse entrer dans la tribu. Je le sais plutôt bien. Si ce n’est que dans mon cas, le rejet était justifié. Je me demande si Sixtine a réussi l’exploit de passer le teste d’approbation de la famille. Je suppose que oui. Pourquoi aurait-elle échoué ? Elle est adorable. Gentille. Aimable. La belle sœur idéale. Ils ont du l’accueillir à bras ouvert après la tempête de ma présence. Au fond de moi cela me fait peut-être un petit pincement au cœur. De savoir que je n’ai jamais rien fait pour être accepté parmi eux. Mais après tout, je n’ai jamais voulu d’une famille. Je ne suis pas faite pour ça. Parce qu’on s’habitue à ne pas en avoir. A ne rien devoir à personne. C’est vrai qu’on pourrait pleurer sur notre sors à nous, pauvre petit orphelins, mais finalement…. Oui finalement je préfère penser que c’est mieux comme ça. Ne compter que sur soi même, c’est un avantage non ? « Enfin, tu t'en fous. Les histoires de famille, ça n'intéresse que ceux qui en font partie. » Et voila la phrase qui résume mes pensées. Dite le plus naturellement du monde. Rien de surprenant à ça. Je le disais déjà, je ne fais pas partie de la famille. Je ne fais partie de rien. Mon seul ensemble est le mien. Etrange. Tout au long de la vie on nous apprend qu’il faut aller par paire, avoir des amis, de la famille, des gens à qui s’accrocher pour former un tout cohérent. Moi je ne fais partie de rien. Quand j’essaye de m’accrocher à quelqu’un je finis toujours par le faire couler. Zazou. Ally. Je ne suis pas fait pour aller de paire. Et pourtant il y en a encore qui s’y essaye. Anakin. Silbao. Ces gens qui d’une certaine façon voudrait entrer dans mon cercle. Je baisse la tête, porte mon café à mes lèvres. Je ne veux pas y penser. Voila. Nous avons clôturé la discussion. Et puisque je suis sans ensemble fixe, je ne sais même pas de quoi je vais pouvoir parler. Je m’en fous de tout. « Dis, tu... Tu reviendras au bar où on s'est croisé la dernière fois? » Je relève la tête pour planter mon regarde dans le sien. J’aurais pourtant du détourner la tête sur cette question, sur ce souvenir. Mais la surprise, que voulez vous, m’a fait oublier la prudence. Je ne m’attendais pas à cette question. Je ne suis même pas sur de la comprendre. Je n’arrive pas à savoir s’il espère me voir là-bas ou si au contraire, il veut savoir si je vais le suivre dans tous les lieux de sa vie sans jamais lui laisser de répits. Je ne sais pas quoi répondre. Je reprends ses gestes compulsifs, ma main qui se glisse dans mes cheveux, mon regard qui s’abaisse, mes dents qui doucement mordillent ma lèvre. J’attrape ma tasse de café pour reprendre contenance. La chaleur qui filtre de la faïence me rassure comme une certitude. Cette chose concrète que je peux tenir et ressentir. Je la sers un peu plus fort, espérant peut-être dans cette sensation trouver une solution. « Ça ferait plaisir à Lilo de t'y croiser en tout cas. » Je sers la mâchoire. Je reconnais l’excuse. Ce n’est pas de Lilo dont il s’agit. C’est nous. Juste nous, encore et encore. Une façon détourner de me demander s’il pourra continuer à avoir un œil sur ma petite personne. On en revient toujours à la même question. Comment met-on fin à une histoire ? Je le lui ai dit pourtant. Que ça ne fonctionnerait pas. Qu’on se brûlerait les ailes à raviver le feu au fond de nos pupilles. Mais ça ne suffit pas. Il ne veut pas l’entendre. Et je sais qu’il en faut peu pour que je cède aux sirènes de la tentation. Au creux de mon petit cœur fragile, il y a quelque chose qui s’agite. Un sentiment de contentement. Une petite idée fourbe que je devrais chasser le plus vite possible. L’idée que oui j’aimerais bien passer. Faire comme si c’était possible. Cette impression de compter pour lui. Cette envie d’être à ces côtés. Il ne faut pas. L’oublier. Je n’y est plus ma place. Je ne l’ai jamais eu. Et tout ça s’embrouille. Ce que je veux et ce que je dois. Tout ce mélange dans cet étrange sentiment qu’on appelle la panique. « Et si jamais tu te sens l'envie de te faire tatouer, tu sais où me trouver aussi. » Arrêtes Zazou. Arrêtes ! Il faut que je m’en aille, loin, très loin. Il faut que je quitte cet endroit, que je retourne travailler, que je le sorte de ma tête. la discussion était pourtant si anodine. Presque des gens civilisés. Mais c’était trop me demander. Mes ongles jouent sur la tasse, je deviens évasive. « Je… ouais, je sais, enfin pour le moment ça va. Pas de nouveau tatouage de prévus. » Je relève la tête, cherche une échappatoire. L’horloge au fond de la pièce fera l’affaire. « j’avais pas vu l’heure, je suis désolée, faut que je retourne bosser. » Je me lève précipitamment, faisant crisser les pieds de ma chaise sur le sol. Mes gestes sont maladroits, ma main vient taper ma tasse qui vole dans les airs et vient s’écraser au sol dans un joli tintement de verre brisé. « Merde… » Mécanique je me penche, mes mains s’activent pour rattraper les dégâts. Je garde mon regard rivé au sol. Juste ses pieds, je vois juste ses pieds et cela me suffit. Mon doigt s’érafle sur la faïence. Du rouge soudain. Rien qu’une petite coupure. Je porte mon index à mes lèvres. Putain, putain, putain. Mais pourquoi est-ce que même partir, je ne peux pas le faire correctement ?
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MessageSujet: Re: Le hasard va souvent plus loin que la prudence. [with Mad]   Le hasard va souvent plus loin que la prudence. [with Mad] EmptyLun 27 Mai - 10:03


Mad & Zazou
L'amour est un combat perdu d'avance
Il y a toujours ce moment où tu veux pousser ton avantage plus loin. Ce moment où tu veux abuser de ta chance. Et puis vient le moment où tu te mords la langue de l'avoir fait. Connerie. J'ai toujours eu ce problème, je ne sais pas arrêter de parler tant qu'il est encore temps, je devrais pourtant le savoir qu'avec Mad, ça peut passer du rire aux larmes à un mot près. On en est pas là, certes, mais je l'ai vécu suffisamment souvent. Nos changements d'humeurs, nos cris et nos haines. Il y a quelque chose au fond de moi qui après chaque mot que je prononce me dit de la fermer. Mais je n'ai pas l'instinct de suivre cette voix. Pas d'instinct de conservation chez cet abruti de Zazou. J'aurais été à la place du vrai, je me serai fait bouffer par les hyènes en deux secondes. On ne m'aurait plus vu du film. Je vous assure, je suis une totale catastrophe et aujourd'hui en est une nouvelle preuve. Enfin, précisons, je suis une catastrophe en présence de Mad. Dire que je pensais être le seul à pouvoir la gérer, mais je me rend compte aujourd'hui que je perds tous mes moyens face à elle. Ca a toujours été un peu le cas, mais maintenant que nous sommes des étrangers l'un pour l'autre, c'est mille fois pire. Oui, des étrangers. Elle a fuit ma vie, ma ville, elle s'est reconstruite ailleurs et de toute évidence, je ne suis pas celui sur l'épaule duquel elle va venir confier ses récits de voyage. Je suis d'un autre temps après tout, je ne suis plus dans son histoire. Je suis un ancien personnage qui revient passer un ou deux épisodes dans une série postérieure où il se rend compte qu'il n'a rien à faire. Un ancien personnage qui met les pieds dans le plat et rate son intégration. Ouais, je sais, ma vie n'est pas une série moisie sur des gens qui vivent leur vie à Pasadena, mais j'ai un don pour les comparaisons moisie, il ne faut pas chercher.

Vous l'aurez donc compris, j'ai tout foutu en l'air. Une fois encore. Tant mieux. Tout foutre en l'air, que Mad m'en veuille, me fuit, c'est tout ce que je dois vouloir. Putain, c'est dur de s'y faire. De se faire à l'idée qu'elle doit fuir de ma vie. Que si je la rencontre, c'est pas erreur, comme aujourd'hui. Quelques minutes partagées, à bavarder innocemment. Et à tout foutre en l'air. Construire un peu pour mieux détruire. Du parfait Zazou Bing. Elle fuit. En même temps, c'est vrai qu'il faut qu'elle retourne au boulot, mais je le sens dans sa voix, c'est un soulagement, un issue de secours. J'acquiesce bêtement quand elle me dit qu'elle doit partir. Que puis-je faire d'autre. Je ne vais pas m'enfoncer encore plus en la retenant. On ne retient jamais Mad très longtemps. Je ne suis pas vraiment l'action, perdu dans mes pensées, sur le fait que je ne suis qu'un abrutit et quelques autres constatations pertinentes, c'est le bruit de la tasse qui se brise qui me sort de mon état comateux. Je me penche pour voir qu'elle vient de péter sa tasse. Allez Zazou, on se lève. Il n'y a qu'une chose que je sache bien faire, c'est être sympa, je peux au moins faire ça. Ça ne me coutera rien. Je pose un genou par terre devant elle. Elle s'est déjà coupé le doigt. J'attrape une serviette en papier sur la table et la lui tend. « Vas-y, tu vas être en retard au boulot, je m'occupe de ça. » Un sourire léger, je m'affaire déjà à ramasser les gros morceaux que je pose sur la table. J'ai toujours été doué pour ramasser les morceaux. Qu'elle y aille, c'est le moins que je puisse faire. On a qu'à dire que ce sera mes excuses pour n'être qu'un pauvre con. La serveuse s'amène avec un balai, je lui souris pour l'attraper. « Je me charge de nettoyer tout ça mademoiselle, ne vous en faites pas. » Et oui, c'est moi, Super-Zazou, le mec qui est super-gentil et qui fait bien le ménage. Impressionnant comme super-pouvoir, n'est-ce pas? J'suis sûr que vous êtes jaloux.
© Belzébuth
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C.

C."Mad" Bishop




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Féminin
◊ STATUT : Tu veux vraiment t'embarquer sur cette question ? Disons que c'est compliqué.
◊ TU DORS OÙ CE SOIR ? : j'arrive déjà pas à imaginer où je serais dans dix minutes alors dans dix ans je t'en parle pas !
◊ AVATAR : Freja Beha Erichsen
◊ CRÉDIT : SWAN

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MessageSujet: Re: Le hasard va souvent plus loin que la prudence. [with Mad]   Le hasard va souvent plus loin que la prudence. [with Mad] EmptyJeu 20 Juin - 1:28


Mad & Zazou
Ah ! l'amour l'amour l'amour Quand ça vous prend Faudrait partir en courant.

Et voila le drapeau blanc. Il apparait comme par magie au bout de ses doigts que je voudrais serrer. Rien qu’un petit bout de papier cependant. Pas suffisant pour faire la paix. Puisqu’après tout nous ne sommes pas vraiment en guerre. Non ici c’est autre chose. Je crois qu’on pourrait appeler ça le néant, le vide totale et absolu. Si seulement. Mais non, encore autre chose. Le mystère de notre relation. Pas de guerre, plus de guerre et pourtant cette serviette immaculée ne peut me faire penser qu’à un drapeau blanc. Une tentative pour éviter l’explosion. Zazou a toujours été très fort pour tenter d’apaiser les tentions. J’approche ma main doucement, mes doigts frôlent les siens et je déglutis discrètement. Un simple contacte aussi léger que celui là suffit à me mettre dans tous mes états. Pathétique. Pitoyable petit Mad. « Vas-y, tu vas être en retard au boulot, je m'occupe de ça. » J’appuis le pansement de fortune contre ma peau et reste quelque seconde à le regarder s’imbiber de rouge. Il était pourtant beau immaculé. J’ai un dont pour souiller la pureté. Je vois les drôles de mains de mon oiseau qui s’agite sur le sol, ramassant les bouts de porcelaine brisée. Accroupie tous les deux. Si proche. Si loin. Je relève les yeux pour voir sa tête penchée en avant, concentré sur son travail. Zazou qui répare mes bêtises. Encore une habitude trop vite retrouvée. Même si cette fois c’était un accident. Vilaine Mad qui a encore cassé la vaisselle. Je me sens étrangement gauche, inutile, là à côté de lui, je ne sais plus trop pourquoi j’étais si pressé de partir. Pourtant il me l’a dit, il s’en occupe. Pas la peine de rester. Je vais être en retard. Casses toi Mad, casses toi. Tu fais tâche dans le paysage.

La serveuse arrive, balais à la main, je m’écarte pour lui faire place. « Je me charge de nettoyer tout ça mademoiselle, ne vous en faites pas. » Je les regarde tous les deux, c’est comme si je n’étais déjà plus là. En trop dans le décor. Un fantôme ou quelque chose du genre. Alors je recule. Doucement. Mécaniquement. Mes yeux toujours fixés sur sa nuque baissée. Un pas, deux pas, bientôt la sortie. Mon dos bute contre une chaise. « Pardon. » un reflexe. Il n’y a personne d’assis là. Alors je reprends mes esprits. Je détourne le regard. Accélère pour atteindre la porte et l’ouvre rapidement en faisant teinter la clochette. Je jette un dernier regard derrière moi pour voir l’oiseau qui ne me regarde pas. Il tient tous les débris de la tasse au creux de sa pelle, il sourit, parle à la serveuse, il a l’air étrangement heureux. Normale. Comme s’il ne venait pas de me croiser. C’est donc à ça qu’il ressemble quand je ne suis pas là. Quand il n’a pas de plis entre ses sourcils froncés. Quand il n’y a pas de porcelaine brisée.

Je franchis le seuil et presse le pas dans la rue. J’ai tout d’un coup plus que tout l’envie de rejoindre le restaurant. Enfiler de nouveau l’uniforme dégueulasse. Sentir l’odeur d’huile, de gras et de mal bouffe. Baigner dans cette ambiance de désespoir qui s’avère me correspondre beaucoup mieux. Il y en a qui dise qu’on doit toucher le fond pour mieux remonter, moi je pense qu’on doit toucher le fond pour s’y terrer. Quand on n’espère rien, on n’est pas déçu. Et toute ces rencontres, ces minuscules rencontres avec le piaf, fond surgir en moi des élans de bonheur, des semblants d’espoir. Comme si les choses pouvaient s’améliorer. Il faut vite que j’oublie. Que je retourne me cacher dans ma détresse. Elle a l’avantage d’être sans faille. Sans surprise. Sans rien. Parce que comme à chaque fois, Zazou me laisse un étrange goût amer au fond de la gorge. Surement la saveur du souvenir. Celui qui me rappelle que j’ai tout gâché.

© Belzébuth
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