Hum… céréales ou nutella ? C’est une bonne question. « Salut coloc d’amour ! Tu as bien dormi ? Moi ça peut aller, pas assez à mon goût. » La tornade Imo vient de débarquer. Elle m’attrape la tartine des mains, bon c’est clair à présent : céréale. « J’ai viré le brun ce matin, enfin viré, il a pris ses chaussures et a vite filé en me voyant. » Et voilà qu’elle se marre. « J’adore. » « Les voir fuir ? Tu m’étonnes.» Ce n’est pas demain qu’on va la refaire mais je l’adore et puis si elle changeait, elle ne serait plus Imo et moi je l'aime ainsi. Elle est loufoque et un brin nympho. Elle a bien raison de se faire plaisir, les mecs de nos jours, tous les mêmes. « Bon on mange ensemble ce midi ? J’ai un moment de creux, rdv comme d’hab ? » « Yup ! » Finalement un fruit me suffira, aller Cha en cours ! Ce matin tu as qui déjà ? Ah oui monsieur Keynes, j’espère qu’il sera moins déprimant que la semaine dernière… C’est déjà assez dur le matin de suivre en cours mais si le prof n’est pas connecté, on est mal barré ! Peut-être que j’aurais une chance de le croiser aujourd’hui ! Suffit Cha ! Arrête de penser ainsi, non mais franchement, tu es lamentable ma fille ! Ce n’est qu’un mec, rien de plus, rien de moins et puis tu n’existes pas pour lui alors arrête de fantasmer. Oui il est mignon, choupie et tout ce qui va avec mais il ne te connait pas donc tu oublies. Et là tu oublies tes lunettes ! Bravo ma fille, encore bien réveillée ! Et n’oublie pas tes clefs, bon cette fois tu as tout, on peut y aller. « Imo je file, à ce midi. Tu pourras sortir patachon avant de partir pleaaaaase ? » Je sais qu’elle est dans la salle de bain. Je regarde mon patachon qui ronfle, encore, sur le canapé. « SANS SOUCIS ! » Elle a un timbre de voix unique en son genre. Aller en cours à présent. Littérature du XVIII me voilà ! Monsieur Keynes vous avez intérêt d’être en forme, sinon je sens que je vais dormir. Il a beau être super beau pour un prof, en ce moment il est soporifique. Ce n’est pas méchant, pourtant c’est un prof passionnant mais en ce moment et bien ce n’est plus ça. Il doit surement avoir des problèmes familiaux pour être ainsi, m’enfin ça ne me regarde pas. « Désolé je suis en retard, encore la dose de monde dans le bus. Ça va toi ? » Et voilà ma poupée qui débarque, essoufflée surtout, le bus tout une histoire. « Ça va, un peu beaucoup claquée mais bon comme d’hab. » Le prof n’est pas encore là… mauvais signe, surtout qu’il est toujours en avance. Pas grave on va attendre et hop au premier rang. « Je les ai reçu au fait. » « Ah ouais ? Montre ? Moi j’en ai repéré ce weekend mais pas d’humeur. » Ah ouais, j’avoue qu’elles sont bien blanches. « Je les imaginais pas comme ça, bon photo ce n’est pas pareil mais elles sont cools. T’as eu raison. Happy ? » « Trop ! Non mais bon là elles sont bien blanches, mais avec l’usure ça va être classe, là pour l’instant ça fait un peu pimpant mais je suis fan. » Leeloo ou la fan de basket ! J’adore cette nana, je sais vraiment pas ce que je ferais sans elle en court. Je me ferais probablement chier. « Tu crois qu’il va être bien aujourd’hui ? » « C’est justement c’que je me demandais c’matin, on verra bien. » De toute façon maintenant on est là, on va pas faire demi-tour, un peu tard pour ça et puis j’ai besoin de validé cette unité donc je dois être présente. Je sais que je pourrai avoir les cours sur internet mais c’est pas pareil, il donne pas mal d’infos en cours et puis c’est comme ça que je retiens le mieux. Aller ce n’est que deux heures.

Ce fut long, douloureux et mortellement ennuyant. « Il doit vraiment avoir la dose d’emmerder en ce moment et le partiel qui approche. » « Ouep. » « Et puis t’as vu elle est encore restée à la fin du cours. » « Yup. » Et encore une qui bave devant le prof, c’est qu’il est pas mal mais un peu vieux pour nous, voir beaucoup trop. Fin je ne dis pas que c’est un vieux crouton, au contraire il a l’air jeune mais vieux en même temps. « J’te dis à demain, j’vais rejoindre Imo. » « Okay et moi ma tante, bye. » « A demain dans la joie et la bonne humeur ! » « Ouais on va essayer. » Ah celle-là, elle paye, elle a intérêt à venir demain et surtout foutre son réveil. Tiens sms de Rory. Je vais aller la voir ce soir, sauf si elle est partie se cacher chez Lincoln. Je l’aime bien ce gars mais si elle savait qu’il est un peu… con non ça elle le sait, je dirais juste qu’il se tape une autre nana. M’enfin ce ne sont pas mes affaires, ce qui se passe entre Imo et lui, ne regarde que lui et Imo. Il a tout de même fait une tête de six pieds de long quand il m’a vu, j’ai bien cru un instant qu’il m’avait zappé. Ça serait bien le genre de ne plus se souvenir, mémoire de poisson rouge. Et voilà je suis en avance comme d’habitude. Oh non, pincez moi je rêve. Il est ici et moi je suis seule ! Et lui est là ! Je fais quoi ? Imo, appelle Imo ! Il va m’arriver une connerie si je reste toute seule ici, en plus je… arrête de le mater, tout le monde va te remarquer. Bon réfléchis, je vais m’installer à une table tranquillement, en attendant Imo, oui c’est ça. Ne le regarde pas. Tu peux le faire. Oh mon dieu ce sourire… Ce regard. Tuez-moi ! Sur le champ. Non mais je peux pas rester là, elle va mettre trop de temps à venir.  Je fais quoi, je fais QUOI ! Mon dieu mais je perds la tête et la raison, je n’ai juste qu’à me mettre à cette taaaaaable « OH MON DIEU JE SUIS Désolé… » Quand je dis que j’allais faire une connerie… Bingo ! Bravo Cha ! Bravo !

J’arrive à peine au boulot quand mon téléphone se met à sonner. Un nom s’affiche à l’écran, c’est Chuck. Je m’arrête devant l’entrée du Mezzanine Lounge pour prendre ce coup de fil. « Cappie pour vous servir. » Dis-je avec un sourire sur les lèvres. Cela fait quelques temps que je n’ai pas eu de nouvelles de mon meilleur ami et je dois avouer qu’il me manque quand même un peu. « Brynn débarque. » Bonjour à toi aussi, dear friend. Wait, what ?! « Attends, répète un peu ça … ? » J’aperçois dans le bar mon patron qui me fait signe d’entrer. Je lui montre mon téléphone pour lui faire comprendre que je suis en pleine conversation mais il continue. Je soupire en poussant la porte d’entrée alors que Chuck m’explique la situation. « Elle n’arrive pas à avancer sans toi, c’est c’qu’elle m’a dit. » Et donc elle veut réessayer. Je secoue la tête. Si je suis parti aussi loin du Pays de Galles, c’était justement pour éviter ce genre de situation. Je veux recommencer à zéro, pourquoi est-ce qu’elle ne peut pas le comprendre ? Je ne me souviens de rien. Ni d’elle, ni de nous. C’était peut-être fort avant l’accident mais maintenant … maintenant, c’est terminé. Elle doit se faire une raison. Je ne suis plus le même gars. « Est-ce que je peux te rappeler ? J’suis au boulot. » Chuck réponds par l’affirmative, je le remercie pour tout puis raccroche. Jack, mon patron, me tend alors sa main que je serre. « Tout va bien ? » Me demande-t-il presque inquiet. Je lui souris en haussant les épaules. Honnêtement, je ne sais pas vraiment comment je me sens. Je verrai ça plus tard, pour le moment, j’ai d’autres choses à penser. J’ôte ma veste en cuir et la pose sur l’un des tabourets du bar. « On attaque l’inventaire ? » Que je lui demande en plaquant mes mains l’une contre l’autre. Jack hoche la tête et laisse échapper un petit rire discret. J’aime vraiment travailler en sa compagnie. Il n’est pas du genre à chercher des poux là où il n’y en a pas et par conséquent, il n’insiste pas. Chose que j’apprécie beaucoup. S’il m’avait forcé la main pour parler de Brynn, de Chuck et de l’accident, j’aurai fini grognon pour tout le reste de la journée. Là, non. Je veux juste me changer les idées.

Et quoi de mieux pour cela que d’être barman et d’écouter les soucis des clients car oui, ça fait partie du job. Je dois avouer que parfois c’est chiant à la longue mais ça dépend des gens sur lesquels on tombe. Enfin, c’est mon point de vue. Après avoir fait l’inventaire avec Jack, on a ouvert le bar qui se trouve aussi faire restaurant le midi et le soir. Je dis restaurant mais concrètement, hormis des salades et des hamburgers-frites, on ne fait pas grand-chose. Bien qu’être en cuisine me plairait assez, ma place à moi est derrière le bar. Alors je sers les clients, je fais mon job. A midi et demi, la salle est pleine. Les deux serveuses font la navette entre les différentes tables et la cuisine pendant que je m’occupe des boissons. Alors que je prends la commande d’un couple, j’aperçois, du coin de l’œil, une habituée. Elle vient quasiment toutes les semaines et à chaque fois, elle et sa copine choisissent une table près du bar. Et … elles m’observent. Je dois sonner comme un gros parano mais pour le coup, je ne suis pas sûr de me tromper. J’attrape deux cocas dans le frigo sous le bar puis les tends au jeune couple un grand sourire aux lèvres. « Et voici pour vous. » J’attrape mon chiffon et essuie rapidement le comptoir pour enlever l’eau apportée par la condensation des canettes et bouteilles. Je jette un coup d’œil à la jolie brune qui semble un peu perdue. Son regard croise le mien et, je ne sais trop comment, elle recule, s’appuie sur une table ronde qui penche et finie par se renverser. Les couverts posés dessus tombent sur le sol dans un grand fracas et la jolie brune, aillant perdu son équilibre, se retrouve les fesses par terre. « OH MON DIEU JE SUIS Désolée… » Dit-elle sans trop savoir à qui elle s’adresse. Le bar est devenu silencieux pendant quelques secondes avant de retrouver son brouhaha habituel. Je me précipite de l’autre côté du comptoir, je remets la table sur son pied central puis, mon torchon sur l’épaule, je m’accroupi devant la jeune femme. « Tu ne t’es pas fait mal ? » Que je lui demande en lui tendant ma main. L’une des serveuses me contourne pour récupérer les couverts, les verres et les serviettes sur le sol, avant de revenir en mettre d’autres, propres, sur la table. Heureusement, rien ne s’est cassé en tombant. Je souris à la brunette qui semble ne plus trop savoir où se mettre. Une fois debout, je penche la tête sur le côté. « Ca va aller ? » Je l’invite à s’assoir à la table qu’elle vient de renverser, il n’y en a pas d’autre de libre de toute façon.

De tous les jours possible pour avoir la poisse, il a fallu que ça soit CE jour-là, pire encore CE MOMENT LA ! Non mais ce n’est pas possible, j’ai la guigne, je ne vois pas d’autres explications. Je ne vois pas comment expliquer que je m’étale dans le restaurant, juste sous ses yeux et qu’en plus Imo m’abandonne. Techniquement elle m’a dit être en retard mais je la vois venir, elle va me dire qu’au final elle a été retenu par bidule et que du coup elle annule notre repas mais qu’elle se fera pardonner ce soir. Ouais ça va être ça, si ce n’est pas ça, je veux bien me faire bonne sœur. De toute façon c’est ce que je compte faire : devenir bonne sœur. Sœur Cha ! Ouais ça sonne vraiment bien, j’irais dans un asile et je rencontrerais docteur Oliver, il sera aussi sexy que Zachary Quinto. Pire : ça va être lui mais en pas gay. Ouais voilà, un mec aussi sexy, perturbée et pas gay, c’est ça qu’il me faut. Il me demandera d’abandonner ma vie, de quitter les ordres, tout ça par amour pour lui. Cha, il est temps que tu reviennes à la réalité, et vite !! Là, ma fille tu perds la raison, tu as quitté la planète. Les rêves sont bien mais la réalité est encore mieux, surtout quand ce regard t’apparaît sous les yeux. Il fait chaud d’un coup. Il vient me voir alors que je me suis ridiculisée devant tout le monde, oui parce qu’en plus le restaurant est bondée comme à son habitude. Tu es la reine des idiotes, surtout qu’en temps normal j’évite ce genre d’incident, je fais profil bas, pas aujourd’hui faut croire. Non aujourd’hui, je me fais bien remarquer et en beauté. J’ai mal aux fesses en plus, génial un bleu de plus, ce soir faut vraiment que je les compte et faut que je demande à Imo si elle ne vient pas secrètement me frapper la nuit. Je suis sûr qu’elle vient assouvir ses pulsions meurtrières sur moi, enfin meurtrière… Là j’ai un peu peur et Imo ne me fait pas peur, enfin pas encore, bien que je l’imagine bien un couteau à la main bondissant sur le premier venu… On se calme Cha, ceci est le fruit de ton imagination, ta colocataire est juste une nymphomane et tu l’adores comme ça. Il faut que j’arrête de dire que c’est une nympho, elle n’aime pas trop que je la charrie sur ça, voire pas du tout. Un jour c’est moi qui vais me transformer en nympho comme elle n’arrête pas de me le dire, oui bien sûr, on y croit. Pour ça, il faudrait déjà que je plaise aux mecs, enfin je ne dis pas que je leur plais pas mais ceux qui me plaisent sont soit… pris, pas intéressé, ou alors pas réel. Il faut aussi que j’arrête mes rêves, la réalité est bien mieux, beaucoup mieux !! La preuve sous mes yeux, et va falloir que je réagisse ou il va me prendre pour une tarée, oui bon c’est ce que je suis mais pas dans ce sens-là. Je sais parler pas besoin de m’envoyer dans un centre. On se ressaisit. « Je suis désolé. Deux mains gauches aujourd’hui, pardon pour le désordre et le bruit. D’habitude je suis silencieuse, je le jure mes entrées sont moins rocambolesque ! » Parole de scout, même si je n’ai jamais été scout, d’ailleurs je comprends pas ce dicton mais tout le monde l’utilise, une expression de plus ou de moins dans la vie courante qu’on utilise mais qu’on ne connait pas le fond réel. Et voilà que je repars dans mes analyses personnelles. Tu restes dans la réalité Cha, arrête de te déconnecter, focus.

Bon je fais quoi à présent ! Très bonne question, je fais quoi. Je vérifie mon téléphone, non c’est impoli. Je ne vais pas le fixer, je le fais déjà trop souvent, il va se poser des questions et ça ne me ressemble pas de ne pas parler. Ouais mais là il m’impressionne. On se détend, c’est un humain comme n’importe qui, techniquement pas n’importe qui, il est juste trop… choupie et je craque un peu trop pour lui. Je ne le connais pas et je craque pour lui. Oui y a pas à dire, je ne suis pas nette dans ma tête, un mec comme lui est sûrement pris !! C’est obligé, détective Imo me jure que non, il a apparemment des signaux qui disent qu’il est célib. Je ne cherche pas à comprendre, j’ai tenté de lui demander et j’ai rien compris. C’est Imo, il ne faut pas chercher à comprendre. Et voilà je regarde le sol, non mais je ne vais pas bien aujourd’hui. Et arrête de jouer avec tes cheveux et en plus je me donne des ordres. Respire tu peux le faire. Imagine que tu as de l’alcool dans le sang, ouais non mauvaise idée. Hum… « J’aime bien cette chanson. » Hein ? Oui bien sûr, qui dit mieux ? « Enfin je veux dire elle est pas mal, enfin le groupe est bien. Je les ai vu en concert, ils en jettent pas mal sur scène, bon un show quoi mais ils se débrouillent bien. » Pourquoi je parle de ça ? Et voilà mon téléphone qui sonne, sms d’Imo. « Je m’en doutais ! J’aurai dû parier. » Et j’ai dit ça à voix haute, non de dieux mais ça va vraiment pas aujourd’hui.

« Je suis désolée. Deux mains gauches aujourd’hui, pardon pour le désordre et le bruit. D’habitude je suis silencieuse, je le jure mes entrées sont moins rocambolesque ! » Elle ignore complètement ce que je lui dis. Bon. Je suppose qu’elle ne doit pas s’être fait mal, sinon elle ne parlerait pas aussi vite. Ou si, justement ? Erf, aucune idée. « Ce n’est pas grave, t’en fais pas. » Je lui souris. Je ne me pose même pas de question, je la tutoie. Après tout, elle doit avoir quoi … vingt-trois ans par-là ? Bref, nous sommes jeunes, je ne vais pas m’embêter, non mais. « C’est vrai que tu nous as habitués à moins bruyant. » que j’ajoute, me retenant de lui tirer la langue. Si Chuck était là, il afficherait un immense sourire. Oui, je drague et alors ? Non mais c’est vrai, qu’est-ce qui m’en empêche ? Je suis célibataire, et elle est mignonne. Et puis, ce n’est pas comme si je baratinais. J’ai vraiment remarqué que d’habitude, elle est plus discrète. C’est sa copine qui l’est moins. M’enfin, à sa façon car je ne crois pas qu’elle ait déjà renversé une table. Anyway, on s’en fiche. La jolie brune s’assoie et je m’installe en face d’elle. La voyant un peu s’agiter, je lui demande si ça va aller mais elle a l’air d’être dans un autre monde, comme si elle ne m’entendait pas. Comme tout à l’heure quand je lui ai demandé si elle s’était fait mal. Je penche la tête sur le côté. Elle m’amuse un peu, je dois l’avouer et je ne peux pas m’empêcher de sourire. Attention, je ne me moque pas ! Non, ce n’est pas ça. Comment dire … elle m’attendri ? Dis comme ça, ça parait très con. M’enfin. « J’aime bien cette chanson. » Ah ? Moi, je ne la connais pas. « Enfin je veux dire elle est pas mal, enfin le groupe est bien. Je les ai vu en concert, ils en jettent pas mal sur scène, bon un show quoi mais ils se débrouillent bien. » Woah … elle parle beaucoup. Etrangement, elle me rappelle quelqu’un mais … je n’arrive pas à savoir qui. Depuis l’accident, j’ai rarement eu ce genre d’impression mais là … là, ça me parait évident. Pourtant … aaah, je ne sais pas à qui elle me fait penser ! Chuck saurait lui. Il sait tout de toute façon. J’allai essayer de lui répondre quelque chose mais elle ne m’en laisse pas le temps. « Je m’en doutais ! J’aurai dû parier. » Hein ? Je comprends qu’elle réagit à un message qu’elle vient de recevoir et je ne peux pas m’empêcher d’essayer de deviner ce qu’il se passe. « Ta copine blonde ne viendra pas, c’est ça ? » que je lui demande toujours en souriant. Les mains entrecroisées sur la table, je la regarde. « Bon dis-moi, est-ce que je peux te servir quelque chose ? A boire ? A manger ? » Puis après une petite pause, je rajoute : « De la compagnie ? » Oh mon dieu Cap, tu es nul. D’ailleurs, je me rends compte que c’est la première fois que je me lance comme ça avec une fille. Enfin depuis l’accident. Avec Brynn, ça ne compte pas, ce n’était pas la même chose. C’était forcé. Pas faux mais pas naturel non plus. Mais cette brunette m’intrigue. Et ce depuis la première fois où je l’ai vue rentrer dans le bar. Elle est juste … différente des autres filles. Je ne saurai pas comment l’expliquer mais … mais c’est comme ça. « Au fait, moi, c’est Cappie. » Oui, il était peut-être temps que je présente. Je lui tends ma main … toujours en souriant ! Bon dieu, ce soir, mes joues vont me faire un mal de chien si ça continue !

Je suis vraiment folle dans ma tête, déjà je ne suis pas seule dans ma tête non mais il va me prendre pour une folle sortie de l’asile. Il me parle et moi je suis dans l’incapacité de lui répondre. Pas que je ne veuille pas, je bug juste. Pourquoi ? J’en sais rien, je suis incompréhensible pour moi-même, nous voilà bien avancé. Non mais c’est vrai, des mecs que je ne connais pas, j’arrive à les draguer ou leur filer mon numéro mais quand je connais, quand je suis « proche » du moins un minimum je panique. Ça ne tourne vraiment pas rond dans ma tête, déjà pour faire une colocation avec une princesse, il faut pas être nette. Surtout quand cette dernière nous abandonne au profit de quoi ? Elle n’a pas intérêt à me dire pour une partie de jambe en l’air avec Lincoln. Non parce que lui je le retiens, de toute façon Rory est de retour, elle va changer la donne. Je me demande comment les deux vont réagir ? Bon ma Rorynette n’est pas jalouse donc elle risque de bien le prendre le fait qu’il est plus ou moins tourné la page mais bon nous parlons de Link ! Eux deux… c’est du Ross et Rachel,  y a pas photo, je lui ai dit qu’entre eux ça ne serait jamais fini. Il suffit de les avoir vu après leur rupture pour comprendre, il y a un lien entre eux deux, inexplicable. Lui ferait n’importe quoi pour elle et elle, elle a besoin de lui dans sa vie. Par contre Imo est assez possessive sur ses jouets, oui clairement Link est un jouet pour elle, un coup elle l’aime bien et le lendemain elle peut pas le voir en peinture. Ils sont pareils tous les deux.  Je sens qu’il va y avoir des étincelles, déjà elle m’a dit qu’elle ne l’aimait pas sans même la connaître, alors qu’on ne peut qu’aimer ma Rory. Elle est unique en son genre mais bon je ne suis pas la mieux placée pour parler d’elle. C’est tout de même ma meilleure amie. J’aurais dû lui proposer mais bon elle doit être prise, avec toutes ses histoires de famille, ils n’ont pas de chance … Enfin bref ! Il faut que je me reprenne et que je lui parle. Il va flipper sinon et je ne veux pas qu’il me prenne pour une demeuré ou je ne sais quoi d’autre. Surtout que je peux lui parler, je veux lui parler.« C’est vrai que tu nous as habitués à moins bruyant. » WHAAAAAAAAAAAAAAAT ? Je relève les yeux vers lui, il est sérieux ? Il vient bien de me dire qu’il m’a remarqué ? Non je rêve, il n’a pas dit ça, c’est pas possible. Moi ? Non il a dû remarquer Imo, elle ne passe jamais inaperçu et les mecs bavent TOUS devant elle, c’est surement elle qu’il a remarqué et comme je suis à côté. Je suis censée dire quoi ? Je ne vais pas m’excuser encore une fois. Non il ne faut pas que je relève, je vais juste me contenter de sourire. Oui voilà ! En fait pas trop non plus. Keep Cool ! « J’aime bien cette chanson. » Oui enfin on a pas dit « joue la tarée » faut que je me calme. « Enfin je veux dire elle est pas mal, enfin le groupe est bien. Je les ai vu en concert, ils en jettent pas mal sur scène, bon un show quoi mais ils se débrouillent bien. » Euh … Cha nous avons un problème. On a dit cool, pas folle et là tu fais tout le contraire. Ça ne va plus du tout. Il faut se reprendre. Vu sa tête, il a peur, c’est bon il va fuir, je le savais. Ah puis mon portable qui vibre. Ce n’est pas le moment, quoique ? « Je m’en doutais ! J’aurai dû parier. » Il faut aussi que j’arrête de parler à voix haute, non mais moi ça ne va plus du tout là ! Je file un mauvais coton, un très mauvais. Il me fixe étrangement, enfin amusé je dirais. Il se moque de moi ? En même temps, il a de quoi, une nana qu’il ne connait pas, qui parle toute seule, oui y a de quoi. « Ta copine blonde ne viendra pas, c’est ça ? » Euh … J’ouvre grand les yeux. « Ouais c’est ça, elle me pose un lapin et je suis sure qu’elle est partie batifoler avec l’autre. J’aurai dû m’en douter ! » C’est vraiment pas ma journée, j’aurai dû rester coucher avec mon bébé. Je n’aurai pas eu à subir tout ça. « Bon dis-moi, est-ce que je peux te servir quelque chose ? A boire ? A manger ? » Je rêve ou ? Non il fait juste son boulot, il veut savoir si je compte occuper la place encore longtemps. « De la compagnie ? » WHAT ?! Je rêve ou ? « Euh… » Ah bah oui j’ai l’air encore plus fine à commencer une phrase et ne pas la finir, il va partir en courant, je le comprendrais. « Au fait, moi, c’est Cappie. »  « Charlie. » Là je reprends le contrôle de ma langue. « Désolé de t’embêter, tu dois surement avoir beaucoup de boulot. Du coup je sais pas si je vais rester, j’ai horreur de manger seule ou de manger quand les autres ne mangent pas. Je voulais pas te déranger, désolé. » Le pauvre je l’arrache à son boulot. « Encore si j’avais mon loulou, il me tiendrait compagnie mais non il est à l’appart. Enfin c’est bien ma veine. Désolé encore, faut que j’arrête de m’excuser mais d’habitude c’est ma coloc qui se fait plus remarquer que moi. » Il faut que j’arrête de parler moi et vite.

Je crois que je la mets mal à l’aise, elle me regarde avec de grands yeux comme si j’avais dit quelque chose de mal. Ou alors quelque chose qu’elle n’attendait pas. Peut-être que j’en fais trop après tout, j’ai beau savoir que j’ai du succès auprès des filles, ça ne m’empêche pas d’avoir conscience qu’on ne peut pas plaire à tout le monde. Et en pensant à ça, je ne parviens pas à chasser Brynn de mes pensées. Cette fille qui parait si parfaite. Gentille, drôle, intelligente, toujours très positive. Cette femme qu’on me disait tellement chanceux d’avoir, celle que beaucoup d’hommes rêveraient d’avoir à leurs côtés pour le reste de leur vie … c’était moi qu’elle voulait et moi … moi, je n’en voulais pas. Je n’en veux pas. Plus. Peu importe. Je ferme les yeux l’espace d’une seconde pour reprendre le contrôle de mes pensées. « Ouais c’est ça, elle me pose un lapin et je suis sûre qu’elle est partie batifoler avec l’autre. J’aurai dû m’en douter ! » Je rouvre les yeux et souris. Ce que je vais dire est con mais avec celle-là, cette jolie petite brunette, c’est facile. Facile de ne plus penser à tout ça. Il suffit qu’elle me parle. Ouais, parce qu’elle me parle comme si je comprenais absolument tout ce qu’elle me dit, comme si je la connaissais alors que non. Alors je me contente de sourire en rigolant à moitié. Elle doit penser que je me moque d’elle alors que pas du tout, elle est juste si … si … naturelle, je dirai. « Comment aurais-tu pu t’en douter ? Vous venez ici toutes les deux chaque semaine, pourquoi elle t’aurait abandonnée aujourd’hui plutôt qu’un autre jour ? » Question pertinente, je le vois à cette lueur dans son regard à la seconde où je la lui poser. Je n’ai aucune idée de la personne avec qui sa copine est en train de batifoler mais je mentirais si je disais que son absence me dérange. Bon, si cette jolie demoiselle a l’air aussi exaspérée, c’est que sa journée ne se passe pas vraiment comme elle l’avait imaginée. Alors autant essayer d’arranger les choses comme je peux, non ? « Bon dis-moi, est-ce que je peux te servir quelque chose ? A boire ? A manger ? » Elle me refait de nouveau le coup des grands yeux surpris. Est-ce que je m’y prends vraiment comme un pied ou bien … ? « De la compagnie ? » Oui. Maintenant, c’est clair. Je m’y prends clairement comme un pied. « Euh… » Bah ouais, tu m’étonnes qu’elle soit perplexe ! Intérieurement, je me frappe actuellement le front sur la table. Décidément, cette table doit être maudite avec tout ce qui lui est arrivée et ce que je rêve de lui faire … Ok, là, ça devient vraiment bizarre. Cap ? Arrête de penser. Oui, c’est ça. Arrête … « Au fait, moi, c’est Cappie. »  « Charlie. » Elle serre ma main et je lui souris. Je peux enfin mettre un nom sur son visage. Cette journée qui s’annonçait plutôt mal avec l’appel de Chuck vient de prendre une tournure assez intéressante, je dois bien l’avouer. Même si je me comporte comme un gros nul. J’vais finir par la faire fuir, c’est sûr. « Désolée de t’embêter, tu dois surement avoir beaucoup de boulot. Du coup, je sais pas si je vais rester, j’ai horreur de manger seule ou de manger quand les autres ne mangent pas. Je voulais pas te déranger, désolée. » J’arque un sourcil perplexe. Oui, c’est clair. J’ai beaucoup de boulot mais j’ai faim aussi. Et qui est-ce qui lui a parlé de la laisser manger seule. Je suis soudainement un peu perdu. Je suis si quiche que ça ? A tel point que quand je propose à une fille de déjeuner avec moi, elle ne tilte même pas ? Ouah. Je vais lui répondre quelque chose mais elle enchaine. « Encore si j’avais mon loulou, il me tiendrait compagnie mais non il est à l’appart. Enfin c’est bien ma veine. Désolée encore, faut que j’arrête de m’excuser mais d’habitude c’est ma coloc qui se fait plus remarquer que moi. » Son … loulou ? Ah je comprends mieux maintenant. Ce n’est pas qu’elle ne m’a pas compris, c’est simplement qu’elle a déjà un copain et qu’elle essaye juste de me recaler en douceur. Ouais ou alors, j’suis aussi nul que je le pense et elle a glissé son mec dans la conversation sans même comprendre que j’essayais plus ou moins de la draguer. Ou alors, j’suis juste un gros lourd et elle me rembarre comme elle peut ? Oh mon dieu ! Cap’, t’es devenu de ces mecs dont les nanas n’arrivent plus à se débarrasser ! Je bondis presque de ma chaise pour me lever, d’un air gêné, je passe une main derrière ma tête. « Oh désolé, je ne savais pas que tu avais déjà quelqu’un. Je … je ne voulais pas t’embêter. Désolé. » J’aurai dû me douter quand même, qu’une fille comme elle ne pouvait pas être célibataire. Je lui souris une dernière fois, un peu confus puis retourne derrière mon bar. Woah, floppe du siècle ! Faut vraiment que je me rattrape quand même. Ouais non, si je retourne la voir, elle va penser que je reviens à la charge. Laisse couler. Mais merde, je la trouvais vraiment mignonne !

Charlie ou la reine des soucis, ouais enfin ça dépend des jours, non mais j’aurai dû m’en douter qu’elle me planterait pour Link !!! Ça va faire quoi ? Trois semaines qu’ils n’ont pas fait les lapins ensemble, alors forcément fallait bien que ça arrive mais pourquoi ce midi ? Après m’être ridiculisé en public, il faut qu’elle m’abandonne. Je n’ai plus qu’à rentrer chez moi, me plaindre à mon pot de nutella et m’écrouler dans mon lit. Oh mais  y aura patachon et son haleine si romantique. Ce chien sait comment me parler, il me tire toujours des tronches de six mètres de long, il est flemmard pour tout, un peu comme moi. Sauf quand il s’agit de sa balle,  à l’inverse de lui, je n’ai pas de balle. Je dirais que ma balle, se trouve en face de moi. GOSH ! Je viens de le comparer  à une balle ? Non mais ça va pas bien, non mais c’est vrai, il fait un brin parti de mes motivations pour me lever. Surtout lorsqu’on vient manger ici, je ne vais pas le cacher, mes amies le savent et apparemment je me suis faite cramer. N’importe quoi. Moi battre des cils en sa présence ? Elle a fumé ma Ju, ce n’est pas possible ! J’adore mes potes mais quand elles fument moins, faut qu’elles me disent à quoi elles tournent ou ce qu’il y a dans leur paquet. Pas de la nicotine, c’est sûr. Lui ne fume pas et je recommence. Frappe toi la tête contre la table, histoire de te remettre les idées en place, ouais fin après tu risques d’avoir une bosse et ça c’est pas cool. « Comment aurais-tu pu t’en douter ? Vous venez ici toutes les deux chaque semaine, pourquoi elle t’aurait abandonnée aujourd’hui plutôt qu’un autre jour ? » Je plisse les yeux, il est sérieux ? « Non mais j’aurai dû le voir venir, tu vois des lapins et bien ils sont pareils ! Non mais elle abuse, elle mérite pas que je l’attende pour visionner le dernier épi de GOT. » Non mais c’est vrai, en bonne colocataire, elle aurait dû être là, un rendez-vous est un rendez-vous. Ce n’est pas parce que c’est une princesse et que le lapin est en manque, qu’elle doit me planter. Je fais quoi moi ? Le pauvre en plus, je l’embête pendant sa pause ou son travail, que sais-je moi mais je l’embête c’est sûr. Il a surement pitié de moi pour venir me parler, je fais pitié à ce point ? Oh mon dieu, c’est peut-être pour ça que les filles trainent avec moi ? Ouais non là je pars loin, je sais qu’elles m’aiment bien malgré mon caractère et mes délires. Tiens ça me fait penser qu’il faut que j’appelle mon Abricot ce soir, il faut aussi que j’arrête avec les surnoms débiles. J’y peux rien moi, dès que j’apprécie une personne, je lui donne un diminutif. Je déteste appeler les gens par leurs prénoms, quand je le fais c’est qu’ils n’ont pas d’importance pour moi. « Bon dis-moi, est-ce que je peux te servir quelque chose ? A boire ? A manger ? » Allô la terre, on se réveille, arrête de le fixer et referme la bouche, tu vas bientôt finir par gober des mouches. « De la compagnie ? » « Euh… » Frappez moi sur le champ. Je mérite d’être punie sur la place publique, si Imo apprend ça, elle va m’en foutre une. Elle va me dire que je ne suis pas capable de saisir ma chance ou alors elle va me dire qu’elle m’aide. En quoi ? Je me le demande mais elle dira un truc du style que le fait de ne pas avoir été là m’a aidé dans mon avancement avec le barman. Oui tu parles, je suis incapable d’aligner une phrase sensée. Youpi, vive moi. Pourtant je n’ai pas de difficulté à parler, sauf quand je suis fatiguée mais là c’est différent, je suis dans l’incapacité de réfléchir, manger, de tout en claire. Là je ne suis pas fatiguée, il faut que j’arrête mon délire et vite. « Au fait, moi, c’est Cappie. »  « Charlie. » Au moins ça c’est fait, j’ai su me présenter sans faire d’erreur, manquerait plus que ça que je me trompe dans mon prénom. Ça me fait penser la dernière fois, une nana a hésité pour dire son métier, son métier quoi ? Enfin je dis ça mais moi je me suis gourée plusieurs fois pour dire mon âge. Un jour j’arrêterai la drogue, un jour promis ! On croirait que je suis une camée alors que pas du tout, je suis vraiment grave. « Désolée de t’embêter, tu dois surement avoir beaucoup de boulot. Du coup, je sais pas si je vais rester, j’ai horreur de manger seule ou de manger quand les autres ne mangent pas. Je voulais pas te déranger, désolée. » J’en suis à combien là ? Je préfère ne pas compter, shame on me ! En même temps je me suis bien ridiculisée ! Il n’est pas près d’oublier ma catastrophe, enfin pourquoi je dis ça ? Bien sûr qu’il va oublier, je ne suis pas marquante comme nana, les gens m’oublient vite ou alors s’ils ne m’oublient pas c’est que je leur ai fait quelque chose et pas en bien… Moi et mon esprit pervers et démoniaque, pourtant je suis une guimauve dans le fond. « Encore si j’avais mon loulou, il me tiendrait compagnie mais non il est à l’appart. Enfin c’est bien ma veine. Désolée encore, faut que j’arrête de m’excuser mais d’habitude c’est ma coloc qui se fait plus remarquer que moi. » Ah Patachon si tu étais là, mais je doute qu’ils acceptent les chiens. Hein ? Pourquoi est-ce qu’il se lève aussi vite. J’ai dit un truc qu’il ne fallait pas ?« Oh désolé, je ne savais pas que tu avais déjà quelqu’un. Je … je ne voulais pas t’embêter. Désolé. » Euh … J’ouvre grand les yeux et le regarde partir. Ah mais non revient, m’abandonne pas quand je me sens enfin à mon aise. Bon il n’a pas l’air de revenir et bien c’est moi qui vais revenir, enfin non venir. « Tu sais que c’est pas très correct d’abandonner une demoiselle seule ? Surtout quand son ventre crie famine ? » J’arque un sourcil et plante mon regard dans le sien. Il a l’air hésité. Quoi ? Je l’impressionne ? « Effectivement j’ai quelqu’un dans ma vie, c’est l’amour de ma vie. » Il me fixe clairement son chiffon à la main. « Le hic c’est qu’il est petit, noir et poilu ainsi que baveux, grincheux et qu’il ne parle pas. Enfin tu me diras, au moins je suis sûre d’avoir raison avec lui. » C’est toujours mieux que de discuter avec un mec qui a des opinions différentes aux tiennes ou un mec qui ne veut pas reconnaître qu’il a tort. De toute façon moi je finirai ma vie entourée de chien, qui voudrait de moi ? « Hormis mon patachon, ma nymphomane de colocataire, je ne vis avec personne d’autre. Il y a bien du monde qui m’entoure mais les spécimens masculins ne font pas partie de ma vie en ce moment. Fin je ne suis pas lesbienne hein, non, non ma condition me suffit. » Ce n’est pas comme-ci j’avais réellement le choix et je ne viens pas de lui dire tout ça ?! Oh mon dieu, s’en est fini de moi. « Alors tu me recommandes quoi ? C’est que j’ai faim moi ! »

C’est ça. Reste encore une minute ou deux dos à la salle, juste le temps qu’elle puisse fuir le bar à cause de ta connerie. Ensuite tu vas te calmer et te remettre au boulot. Ouais. Je vais faire ça, je vais … Quel imbécile. Non mais sérieusement ! Oh désolé, je ne savais pas que tu avais déjà quelqu’un … Bon sang, Cap’. Ah mais je n’ai jamais été lâché dans la nature comme ça. J’ai besoin de mon co-pilote. J’ai toujours eu mon co-pilote avec moi. Toujours. Attends une minute … je me passe la main devant la bouche, mon pouce appuyé contre le profil de mon nez. Je n’ai jamais dragué sans Chuck dans les parages. Mais comment est-ce que je sais ça ? Je ne suis pas sensé … « Tu sais que c’est pas très correct d’abandonner une demoiselle seule ? Surtout quand son ventre crie famine ? » Je laisse retomber mon bras le long de mon corps avant de pencher légèrement la tête en arrière puis de me retourner vers la source de cette voix qui m’est maintenant bien familière. Elle n’a pas quitté le bar. J’attrape mon torchon et un des verres sous le comptoir puis tout en l’essuyant, je regarde Charlie, confus. Elle vient de me faire comprendre qu’elle a quelqu’un dans sa vie et j’ai pris la fuite, je crois que je ne peux pas être plus clair alors pourquoi est-ce qu’elle est encore là ? « Effectivement j’ai quelqu’un dans ma vie, c’est l’amour de ma vie. » Hm … là, c’est bizarre. C’est quoi, une télépathe ? Elle peut lire dans mes pensées ? Non, sinon, elle ne serait définitivement pas venue vers moi. Trop de pensées torturées dans ma tête. Et puis, en voyant que je l’associe à un souvenir de mon passé, elle prendrait la fuite à coup sûr. Mais est-ce qu’elle serait la clé ? J’ai « dragué » quelques filles depuis que je suis à Pasadena, ce n’est pas pour autant que je me suis souvenu de mes virées avec Chuck. Bref, on s’en fout. T’façon, elle est en train de retourner le couteau dans la plaie. J’sais que j’ai été nul mais ce n’est vraiment pas sympa. « Le hic, c’est qu’il est petit, noir et poilu ainsi que baveux, grincheux et qu’il ne parle pas. Enfin tu me diras, au moins je suis sûre d’avoir raison avec lui. » Hein ? Son loulou, l’amour de sa vie, c’est un chien ? Oui, non, elle n’a pas la tête d’une fille à chats. Charlie, elle a une tête à chiens. Ma bouche s’étire à gauche sans que je ne m’en rende compte. « Hormis mon patachon, ma nymphomane de colocataire, je ne vis avec personne d’autre. Il y a bien du monde qui m’entoure mais les spécimens masculins ne font pas partie de ma vie en ce moment. Fin je ne suis pas lesbienne hein, non, non ma condition me suffit. » Patachon, hein ? C’est intéressant comme nom. Ça me fait penser à Polochon, c’est … mignon. Mon demi-sourire s’est transformé en sourire complet, j’me sens un peu bête mais je suis vraiment content d’apprendre qu’elle n’a pas de petit-ami. Je ne sais pas vraiment ce que j’espère, ni même ce que je veux mais tout ça me réjouit. « Un chien, hein ? » Je ne fais pas de remarque sur le reste. Bien que je doive avouer que le fait qu’elle appelle sa colocataire sa nymphomane m’intrigue un peu. Non … pas comme ça. Pourquoi faut-il que je me rende compte de mes conneries qu’une fois pensées ou dites ?! Je laisse échapper un petit rire quand elle réalise tout ce qu’elle vient de me dire. A ce moment précis, sa tête est juste … parfaite. « Alors tu me recommandes quoi ? C’est que j’ai faim moi ! » Je pose le verre propre avec les autres et m’appuie sur le comptoir en face d’elle. « Hm. Voyons voir. Je te dirai le Double-Baconburger avec une bonne portion de frites. En tout cas, moi c’est ce que je vais prendre. » dis-je avec un grand sourire. Je me décale du bar et lui prépare un petit cocktail maison mais très peu alcoolisé, car de un, c’est le milieu de la journée et de deux, mon but n’est pas de saoulée. Une fois terminé, je le pose devant elle et me prends une bière. Jack anticipe ma pause et vient me remplacer au bar sans que je n’ai rien eu besoin de lui demander. Je lui souris avant de faire le tour du comptoir, de prendre les deux boissons et d’aller les déposer sur la table où Charlie et moi étions, il y a encore une dizaine de minutes. Je m’installe et Charlie ne tarde pas à prendre place en face de moi. « J’y pense, tu as parlé de GOT, tout à l’heure. Stark ou Lannister ? » Oui, c’est la première chose que je veux savoir chez elle et alors ? Cette série est juste magique et puis au moins, je lance la conversation, hein. J’me remets en selle comme je peux, alors on n’se moque pas.

Je fais peur à mec bon ça je le savais, ce n’est pas la première fois que quelqu’un quitte la table pendant que je parle. Rectification : c’est la première fois. J’ai envie de lui dire « reviens », « pars pas » mais je crois qu’il prendrait encore plus peur. Le truc c’est que j’ai rien dit de mal, enfin je ne crois pas. J’ai juste parlé de l’amour de ma vie, j’y peux rien si cette chose prend de la place que ça soit dans ma vie comme dans le lit. Il faudrait que j’arrête de tout lui passer aussi, ça lui rendrait la vie meilleure. Je pense que ça ne lui ferait pas de mal de vivre à la dure de temps en temps, du pain, de l’eau et hop au cachot. Non je ne pourrais pas. De un je l’entendrais zapper, ce qui fait que j’aurai mal à mon petit cœur de guimauve. Oui j’ai un cœur de guimauve malgré ce qu’on pourrait croire. Oui j’ai aussi des idées de pures psychopathes mais est-ce que je les ai appliqués ? Pas encore ! J’ai encore le temps mais bon même si ma mère m’a suggéré venir m’apporter des oranges, je doute qu’elle soit réellement heureuse que je finisse derrière les barreaux. Elle m’a sortie ça pour rire mais en vraie, elle veut le meilleure pour moi, à l’inverse de l’autre. Pourquoi je pense à lui de toute façon ? Changement de canal. Ah oui et donc le second point c’est qu’il me manquerait trop, je l’avoue c’est moi le plus addict des deux ! Lui il aime tout le monde, il n’est pas aussi difficile que moi, bon surtout les mecs mais il n’y est pour rien, il est gay et je l’aime ainsi. J’y suis éventuellement pour quelque chose, l’avoir couvé durant son enfance n’était peut-être pas la solution mais qu’est-ce que j’y peux moi ? Rien, il est trop adorable pour ça. Tout ça pour dire qu’habituellement je ne fais pas fuir les mecs, enfin pas ceux qui me plaisent, non eux ont déjà une copine. Et même s’ils sont en couples, ils continuent de me parler et rigoler avec moi. De toute façon ça n’engage en rien, je ne suis pas du genre à briser un couple et oh j’ai des principes tout de même. Bref je divague, un jour il faudra que je fasse le ménage de printemps dans ma tête ou alors que je dorme plus de cinq heures par nuit. Les deux peuvent être bien et rudement conseillé. Enfin bref là il est parti car il pensait que j’étais en couple. Genre moi en couple ? Euh… J’ai loupé plus qu’un wagon, là c’est carrément le train qui m’est passé devant. Moi en couple ! La blague ! Je l’aime mon patachon mais pas au point d’être zoophile, je suis pas stupide à ce point-là. Et contrairement à l’autre neuneu qui pense que je suis pour le mariage zoophile, je ne pratique rien de ce genre avec ma chose. Il faut que j’arrête de dire ça, les gens pensent toujours autre chose. Je n’y peux rien s’ils ont les idées plus mal placées que moi. Aller hut canabis !! Va me chopper ce mec comme dirait Imo. Je peux le faire, ou pas ça reste à voir mais pas de quiproquo comme ça. « Tu sais que c’est pas très correct d’abandonner une demoiselle seule ? Surtout quand son ventre crie famine ? » Regarde-moi, retourne-toi. Pas que tes fesses me plaisent pas mais bon je préfère tes yeux. Je vais bientôt devenir la futur Baudelaire. Quand je dis que j’aurai pu vivre à l’époque de la mélancolie. J’aurai été une pure mélancolique !! « Effectivement j’ai quelqu’un dans ma vie, c’est l’amour de ma vie. » Je suis le mal incarner, après tout on me surnomme el diablo. Non mais j’adore sa tête. Le pauvre, je suis méchante, il se vengera un jour, j’en suis sûre. « Le hic, c’est qu’il est petit, noir et poilu ainsi que baveux, grincheux et qu’il ne parle pas. Enfin tu me diras, au moins je suis sûre d’avoir raison avec lui. » J’avoue que vu le tableau que je viens de dresser de patachon, ça ne fait pas envie. Oui bon j’aurai pu dire qu’il pétait constamment, qu’il rotait aussi. En soit, il ressemble bien à un mec, il y a juste la parole en moins. Oui c’est ça, c’est pour ça qu’Imo est fan de lui. « Hormis mon patachon, ma nymphomane de colocataire, je ne vis avec personne d’autre. Il y a bien du monde qui m’entoure mais les spécimens masculins ne font pas partie de ma vie en ce moment. Fin je ne suis pas lesbienne hein, non, non ma condition me suffit. » Un jour elle me tuera de dire à tout le monde que c’est une nymphomane mais bon c’est pas faux en même temps. Bon certes elle est beaucoup plus princesse que nympho mais les deux se complètent, enfin dans ma tête ils vont de paires. Ah je le fais sourire ! J’aime ça ! Il est encore plus craquant quand il sourit et moi je viens de lui sortir ça comme ça, je ne vais définitivement pas bien. Il faut que je me fasse soigner. Le pauvre et encore je lui raconte pas mes malheurs, non parce que là il prendrait la fuite, c’est sûre. « Un chien, hein ? » Je souris de plus belle en hochant de la tête. « Yup ! J’aime bien les chats mais je connais trop bien leur nature profonde. Un jour ils domineront le monde, j’en suis sûre. Et ce jour-là, il faudra fuir. » Et moi il faut que j’arrête de dire des conneries, enfin je pourrais mais je suis bien trop douée pour ça. Et ouais tu as la classe ou tu l’as pas. Rho ! Chut ! « Alors tu me recommandes quoi ? C’est que j’ai faim moi ! » Le son de mon ventre se fait entendre ! Le monstre a fait, je ne fais que traduire ce qu’il veut. Oulah il fait quoi ? Non mais il veut me tuer, je me plonge dans son regard. « Hm. Voyons voir. Je te dirai le Double-Baconburger avec une bonne portion de frites. En tout cas, moi c’est ce que je vais prendre. » « Ah mais je te suis, enfin je veux dire ça marche pour moi ça m’a l’air bien appétissant. » Tout comme ton sourire, ah ce regard, il est si… Et puis ses sourcils, bon ils ne sont pas pareils mais c’est un mec. Et ses cheveux. Ah je fonds de l’intérieur, il faut que j’arrête de le fixer, fait celle qui est captivée par le menu. Ce qui est vraie en plus. « Si tu me prends par les sentiments, je ne peux que te suivre. » La bouffe et moi c’est toute une histoire d’amour, je crois que la moitié de ma tune passe la dedans. J’ai de quoi manger chez moi mais non j’adore manger à l’extérieur. On a tous des vices et moi je ne sais pas dire non à de la bonne nourriture. Qu’est-ce qu’il fait ? Oh mais ça m’a l’air bon tout ça, du jus ! J’aime le jus, oh une ombrelle. Je suis ! Je veux l’ombrelle moi, et puis le sable et dormir. Oh oui j’aime aussi dormir, c’est tellement bien. Oui enfin là non ! J’ai trouvé une notre passion, enfin non je veux dire un autre intérêt. Bon suffit, je perds les pédales. Heureusement qu’il n’est pas dans ma tête. « J’y pense, tu as parlé de GOT, tout à l’heure. Stark ou Lannister ? » MOUAHAHAHAHAH ! Un connaisseur, c’est bon il faut signer où ? Non parce que moi je prends, je signe direct, pas besoin de paquet cadeau, je vais m’en servir rapidement. J’espère qu’il a d’autres fonctions à son arc, d’autres trucs qui pourraient me plaire. Oui non mais on se recentre, il n’a pas intérêt à avoir des défauts, sinon je gueule. « Hum… J’ai envie de te dire que je suis partagée, autant j’adore Tyrion depuis le début, autant Arya est géniale et puis que dire de Ned ! Hormis qu’il me manque. Jaime est pas mal non plus, j’aime bien son évolution. J’adore les deux maisons pour être exacte, enfin pas Joffrey mais bon il faut bien un que l’on va détester. Et puis techniquement il porte le nom Baratheon même si on sait que c’est un Lannister. C’est la règle. Tu regardes The Walking Dead, sur les deux frères Dixon, y en a que tu adores et l’autres que tu détestes. Dire qu’ils n’existent pas dans les BDS. Genre Rick tu vas le détester mais tu vas l’aimer. C’est tout le temps comme ça, enfin dans Breaking Bad c’est une femme mais ça en revient au même… » A voir sa tête, je sais pas si je dois continuer ou me stopper. « Désolé quand on me lance sur les séries, j’ai dû mal à m’arrêter. » C’est un peu ma passion première avec le cinéma mais bon, chaque chose en son temps. « Et toi alors ? Je te vois bien en John Snow, je sais pas pourquoi. »

« Yup ! J’aime bien les chats mais je connais trop bien leur nature profonde. Un jour ils domineront le monde, j’en suis sûre. Et ce jour-là, il faudra fuir. » J’explose de rire. Cette nana s’entendrait à merveille avec mon Chuck. Non sans déconner, il croit dur comme fer que les chats complotent contre l’espèce humaine et qu’un jour, ils nous extermineront tous un par un. Il m’a même catégoriquement interdit d’en adopter un. Honnêtement, je m’en fiche. De toute façon, je n’aime pas ça. Je préfère les chiens. Ils sont tellement plus … attachants, je dirai. J’en prendrais un, un jour. Mais pour l’instant, je n’ai pas trop le temps, je suis rarement à la maison et je ne voudrais pas rendre malheureuse une petite boule de poils. « Alors tu me recommandes quoi ? C’est que j’ai faim moi ! » Je m’appuie contre le comptoir puis, mon regard rencontre le sien. « Hm. Voyons voir. Je te dirai le Double-Baconburger avec une bonne portion de frites. En tout cas, moi c’est ce que je vais prendre. » « Ah mais je te suis, enfin je veux dire ça marche pour moi ça m’a l’air bien appétissant. » Je souris avant de me tourner vers les cuisines et de commander pour nous deux. « Si tu me prends par les sentiments, je ne peux que te suivre. » Par les sentiments ? Carrément ? Je souris alors qu’elle continue de regarder le menu. Comme si elle ne le connaissait pas déjà par cœur. Elle vient ici toutes les semaines et commande rarement la même chose. Ça ne me surprendrait pas si elle me disait qu’elle a déjà tout gouté. « Tu aimes manger ? » lui demandé-je un sourire en coin. « Quand j’ouvrirai mon propre restaurant, je t’embaucherai comme goûteuse. Bouffer gratos pour tout critiquer, c’est pas mal non ? » Je me retiens de lui tirer la langue et me repenche à mes cocktails. Hop, une ombrelle pour la demoiselle et voilà qui est prêt.

Assis à notre table, je bois quelques gorgées avant de poser THE question. « J’y pense, tu as parlé de GOT, tout à l’heure. Stark ou Lannister ? » Charlie lève ses yeux vers moi et j’peux les voir comme s’illuminer. « Hum… J’ai envie de te dire que je suis partagée, autant j’adore Tyrion depuis le début, autant Arya est géniale et puis que dire de Ned ! Hormis qu’il me manque. Jaime est pas mal non plus, j’aime bien son évolution. J’adore les deux maisons pour être exacte, enfin pas Joffrey mais bon il faut bien un que l’on va détester. Et puis techniquement il porte le nom Baratheon même si on sait que c’est un Lannister. C’est la règle. Tu regardes The Walking Dead, sur les deux frères Dixon, y en a que tu adores et l’autres que tu détestes. Dire qu’ils n’existent pas dans les BDS. Genre Rick tu vas le détester mais tu vas l’aimer. C’est tout le temps comme ça, enfin dans Breaking Bad c’est une femme mais ça en revient au même… » Woah, apparemment, ma question lui a plu. Je souris tout en l’écoutant. Je pense tout pareil qu’elle, c’est dingue. Je n’ai juste jamais été un grand fan de Ned Stark. Certes sa mort m’a fait un peu de peine mais sans plus, j’étais surtout triste pour Arya et Sensa. Elles ont quand même vu leur père se faire décapiter. Quoi que techniquement, Arya n’a pas tout vu, m’enfin. « Désolé quand on me lance sur les séries, j’ai dû mal à m’arrêter. » Je vois ça, et ça me fait presque regretter ma question. The Walking Dead, je suis. Mais hormis ces deux séries, je suis un peu à la ramasse. En même temps, ça ne fait même pas un an que j’ai eu mon accident et je passe assez peu de temps chez moi. Chuck m’a refilé une liste de séries à regarder. Il m’a même envoyé une boîte remplie de clés USB par la poste pour que je puisse tout regarder sans me prendre la tête. Je regarde un épisode avant d’aller dormir tous les soirs seulement je n’avance pas très vite. « Et toi alors ? Je te vois bien en Jon Snow, je sais pas pourquoi. » Ah ça, j’approuve. Je souris alors que nos plats arrivent. Ils ont fait vite. « Hm, ouais. J’aime Jon Snow surtout avec Ygritte, je les trouve juste parfaits. Après, j’dois avouer que j’adore Tyrion, moi aussi. J’pense que c’est le plus sensé de tous, le moins détraqué des Lannister aussi. Quant aux Stark, j’adorais Arya mais je trouve que son rôle perd de la valeur depuis la fin de la saison deux. Mais ce n’est que mon avis. Après c’est comme Daenerys, avant, elle m’agaçait et maintenant, je commence à mieux l’aimer. » Je mords dans mon hamburger et fini ma bouche avant d’enchainer. « Dans TWD, je ne supporte pas Rick et ce depuis le début, par contre Daryl … il déchire quoi ! C’est comme Glenn. Mais j’ai trouvé la dernière saison vraiment plate, je ne sais pas si tu l’as vue. M’enfin bon. La prochaine sera peut-être meilleure. Breaking Bad, je n’ai regardé qu’un ou deux épisodes mais je n’ai pas vraiment accroché. Pourtant on m’a dit que j’adorais cette série mais j’sais pas. Je n’arrive pas à me mettre dedans. » Je mange quelques frites puis je réalise ma boulette. On m’a dit que … Faites qu’elle ne trouve pas ça bizarre et qu’elle ne pose pas de question là-dessus. Je n’veux pas la faire fuir, surtout pas comme ça. Espèce de boulet va ! « Alors, c’est bon ? » lui demandé-je en souriant, espérant la distraire assez longtemps pour qu’elle ne relève pas ce que je viens de lui « avouer ».

J’ai l’impression d’être une proie facile… Ouais fin en même temps on me parle série, je ne peux que répondre. C’est comme-ci vous parlez sport avec un sportif, il va vous répondre, en revanche si vous lui parler mathématique quantique ou autre, je doute qu’il soit heureux de vous répondre, sauf si c’est un scientifique caché. Ce qui pourrait se réaliser mais là n’est pas la question. Il me parle série, je suis obligée de répondre, c’est ma passion première, après dormir. Le truc c’est que je ne vais pas lui dire que j’adore dormir et lui parler de mon amour pour mon lit. Là je serais définitivement foutu, il a déjà eu peur de moi, parce que j’étais en couple alors que non. La vie à deux ? Je crois que ce n’est pas fait pour moi, je dois faire partie de ses filles qui regardent leurs amies vivre des belles histoires d’amours, les écouter parler de leur bonheur ou malheur. Ouais je dois être ce genre de fille, en gros celle qui n’a pas le droit à un mec bien, ou une relation idéale, le genre de relation ou tu voyages, tu rigoles, fin tu fais pleins de trucs avec l’autre. Pas grave j’ai des supers amis, ça compense ce manque affectif !! De toute façon je me demande bien ce qu’un mec pourrait me trouver, je n’ai rien de plus ceci dit je n’ai rien de moins non plus. Non mais quand on regarde Rory on comprend pourquoi les mecs sont dingues de son joli minois, ne parlons pas d’Imo qui fait des ravages partout où elle passe. En même temps suffit de la regarder pour comprendre, les mecs ne peuvent que craquer, ou alors ils sont cons. Anyway pour l’instant je me débrouille pas trop mal, il n’a pas eu peur, ouais enfin il n’a pas encore rencontré Chester ! Ce cher Patachon est mon gardien, quand il n’aime pas quelqu’un, ce qui est rare et bien c’est un signe qu’il ne faut pas que je l’aime. Ouais fin là je vais avoir du mal à ne pas aimer Cappie si Chester ne l’aime pas. Il va limite falloir que je bourre le crane de mon chien mais nous en sommes pas là, heureusement. « Et toi alors ? Je te vois bien en Jon Snow, je sais pas pourquoi. » Keep cool ! Si je l’ai pas effrayé jusqu’à là, c’est plutôt bon signe, bon en même temps c’est lui qui a commencé. Si on me demande, je nierai tout en bloc et je mettrai tout sur son dos. Exactement ! « Hm, ouais. J’aime Jon Snow surtout avec Ygritte, je les trouve juste parfaits. Après, j’dois avouer que j’adore Tyrion, moi aussi. J’pense que c’est le plus sensé de tous, le moins détraqué des Lannister aussi. Quant aux Stark, j’adorais Arya mais je trouve que son rôle perd de la valeur depuis la fin de la saison deux. Mais ce n’est que mon avis. Après c’est comme Daenerys, avant, elle m’agaçait et maintenant, je commence à mieux l’aimer. » Je l’épouse quand ? Non sérieusement ? Ce mec est parfait ! Pourquoi je ne lui ai pas parlé plus tôt ? Ça m’apprendra à attendre, je ne sais quoi, foutu trouille de merde ! « Dans TWD, je ne supporte pas Rick et ce depuis le début, par contre Daryl … il déchire quoi ! C’est comme Glenn. Mais j’ai trouvé la dernière saison vraiment plate, je ne sais pas si tu l’as vue. M’enfin bon. La prochaine sera peut-être meilleure. Breaking Bad, je n’ai regardé qu’un ou deux épisodes mais je n’ai pas vraiment accroché. Pourtant on m’a dit que j’adorais cette série mais j’sais pas. Je n’arrive pas à me mettre dedans. » J’ai envie d’hurler un truc mais non on tente de ne pas lui faire peur. Je reste stoïque, fasciné par ce qu’il me dit, j’arrive même pas à avaler correctement. Je dois faire peur. Et oh faudrait se réveiller là-haut. « Alors, c’est bon ? » « Très bon mais bon je suis sûre que ça aurait pu être encore mieux si c’était toi qui l’avait fait. Et pour répondre à ta question, j’adooooore manger. Je sais on dirait pas mais manger fait partie de mes activités favorites, en plus de dormir et regarder des séries. » Je marque un temps. « Ouais passionnant je sais. » Il va me prendre pour une nana qui a 0 vie ou je ne sais quoi. « J’te rassure, j’ai une vie sociale, parfois mon lit se plaint de ne pas me voir. Il a même tenté de me faire un procès un jour. » Il me regarde intrigué, rattrape ta boulette. « Pas que je découche mais je me couche tard et me lève tôt pour le boulot, enfin pas très passionnant ! » On va peut être arrêté là, la casse. Ouais vaut mieux, mange et tais-toi. « Tu devrais écouter ceux qui-t-on dit que Breaking Bad c’était bien, ceux sont des gens saints d’esprits ! » J’arrête pas de conseiller des séries à mes amies et ils me disent merci. J’aime quand on regarde ce que j’aime, enfin ce que j’aime regarder, je sais pas, ça me valorise un peu. Ouais bon mange et tais-toi !